Doctor Who - L'amour, un danger pour les autres (Tome 2 L'île)

Chapitre 10 - Ce n'était pas une faiblesse

Elle persistait à l'idée d'appeler Yaz. S'il lui arrivait quelque chose, cela serait entièrement de sa faute. Elle ne pourrait se le pardonner. Elle se sentait à présent stupide et égoïste de lui avoir caché la vérité. À elle comme à Jenny. Elle sortit son téléphone et composa son numéro. Son doigt resta en suspension au-dessus du bouton d'appel. Il lui faudrait s'expliquer.


Pourquoi était-ce si compliqué pour elle ?


Ses régénérations antérieures n'avaient pas eu ce problème. Les gallifreyens auraient sans doute parlé de loterie. Elle-même avait déjà utilisé ce terme. Parfois, on tirait le bon numéro, parfois non... Ici, elle avait visiblement hérité de l'asociabilité.


Mais n'était-ce pas plutôt parce qu'elle en avait marre de perdre des proches ? Elle avait choisi d'éviter de s'attacher aux gens. Malgré cela, Ryan, Graham et Yaz étaient devenus ses amis. Ce n'était pas une faiblesse, mais un inconvénient. Un inconvénient pour ceux qui quittaient le navire et qui n'étaient plus les mêmes qu'à leur arrivée. Qu'à cela ne leur déplaise ; Liz Shaw et Martha avaient intégré UNIT. Elle poussa un soupir d'indignation.


Elle qui détestait se faire appeler le Docteur de la guerre.

Quelle plaisanterie...

C'était si bon de ne pas être seule... Et Yaz. Sa chère petite Yaz... Elle était devenue sa béquille, celle qui l'empêchait de tomber dans le gouffre qu'étaient l'Univers et ses problèmes. Elle appuya sur le bouton et porta l'appareil à son oreille.

- « Bonjour, c'est Yasmine Khan ! Vous savez ce que vous avez à faire ! » Elle coupa le téléphone. Un terrible pressentiment l'envahi.






Elle n'avait plus qu'à se référer à son plan initial. Y aller à pied... Le prochain bus n'arrivait pas avant deux heures. Elle avait à peu près une heure de marche jusqu'au commissariat. Ça lui fera du bien de courir un peu ; elle avait besoin de réfléchir à un plan. Comment allait-elle pénétrer dans le commissariat ? Elle avait son papier psychique, c'était parfait. Fallait-il seulement quoi indiquer dessus ? Peut-être que celui ou celle qui l'accueillerait verrait ce qu'il ou elle voudrait voir. Elle ne pouvait tout simplement pas demander à voir Yaz. Elle n'était même pas sûr qu'elle s'y trouvait.


Le froid l'obligeait à faire des pauses. Elle courait déjà depuis une bonne quinzaine de minutes lorsque proche d'un feu rouge, elle entendit une voix familière.


- Docteur ?

- Sonya ?!

- Vous étiez passée où ? Sonya était avec des amis.

- Vous voulez qu'on vous dépose quelque part ? Il reste une place dans la voiture. C'était Ejaz, le conducteur. Un jeune garçon que Sonya essayait de se mettre dans la poche. Le Docteur s'assit à l'arrière.




Anissa, une jolie brunette assise entre le Docteur et Sonya l'informa qu'ils revenaient du cinéma. Sonya était désireuse de savoir comment le Docteur s'était retrouvé à courir à une heure pareille dans la rue. La dernière fois qu'elle l'avait vu, elle s'était volatilisée avec ce que sa sœur appelait un TARDIS. Plus proche de sa sœur que quiconque ; Yaz lui parlait de temps en temps du Docteur.

- J'ai eu heu... un accident. De voiture. Enfin, je suis tombée en panne.

- Vous revenez à l'appartement ?

- Non, je dois faire une déposition avant. Vous pouvez me déposer au poste de police ? Le Docteur perçu dans le regard de Sonya que celle-ci ne la croyait pas. Elle attendait visiblement des explications de sa part.

Sur la route, la cousine d'Ejaz ; Maheen leur fit découvrir son amour pour les Amigurumis. De petites peluches fait mains qu'elle s'amusait à crocheter et à offrir à tous ses amis. Tout le monde dans la voiture avait eu droit à son petit animal en porte-clé. Maheen en avait elle-même 4 ou 5 accrochés à son sac. Avant que le Docteur ne descende de voiture, elle lui laissa en choisir un. Le Docteur porta son dévolu sur un petit lapin blanc avec un arc-en-ciel sur le ventre. Elle les remercia pour lui avoir si gentiment servi de taxi.