• CHAPITRE II •

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Après que je me sois enfuie de chez moi, je me suis dirigée vers le parc. Enfin, plutôt vers la mer qui se trouve tout près.

La ville est engloutie par l'obscurité de la nuit. Seul quelques lampadaires éclairent l'endroit, mais l'intensité de la lumière est d'une telle faiblesse que l'on a de la difficulté à voir nos pas dans l'herbe fraiche de l'été.

Je m'aventure entre les arbres, me frayant un chemin près de l'eau. Je parviens à arriver à un quai de bois, seul sur cette rive déserte. Je marches d'un pas léger sur les planches après avoir enlevé mes souliers. Je sens la surface dur du bois écraser mes pieds à chaque pas. Je m'assied sur le rebord du quai et plonge mes pieds dans l'eau froide du lac.

Je songe à ma vie. À comment est-ce qu'elle a pu dégénérer à ce point. Pourquoi dois-je être aussi différente? Pourquoi je n'ai pas droit à la vie normal? Pourquoi tout est si compliqué? D'abord, ma vie, en général, je ne la déchiffre pas moi-même. Être destiné à un but précis avant même d'être de ce monde. C'est cela, ma vie.

Et puis, il y a ce garçon. Ce garçon qui m'a fait connaitre ce monde dans toute ses formes. Il a été mon sauveur, mon seul allié.

Maintenant, tout est terminé, et je dois fuir. Encore. Encore et toujours, car j'y suis destiné. Je suis née pour rester caché. Vous vous demandez surement ce qui s'est passé, n'est-ce pas? Oui, car je parles, je parles, mais rien ne s'explique.

J'avais 17 ans, c'était il y a deux ans. Je venais tout juste d'emménager ici, à Cincinnati. Je ne connaissais personne. Personne ne m'aimais, les gens me méprisaient, me traitaient de monstre, de sorcière. Leurs remarques ne m'ont jamais blessée, car je savais qu'ils avaient raison. Ce qui me faisait mal, c'était que leurs mots étaient vrais. J'étais un monstre.

Mes parents avaient changé de ville pour que les rumeurs cessent. Ils voulaient que les gens arrêtent de m'insulter, de me ridiculiser, mais ma famille était connu. Tout le monde savait. Les gens crachaient sur moi, lançait des oeufs sur ma maison, détruisaient nos jardins et tout ce qui leurs tombaient sous la main.

Je ne suis pas une sorcière.

Ma famille préfère adopté le terme enchanteresse, ou encore guérisseuse, mais jamais sorcière...ce mot leur roule à la bouche. Car quand l'on entend sorcière, on vois ces femmes ideuses au visage vert et au nez crochu. Ce n'est pas la réalité.

Depuis toute petite, il m'arrive des trucs inexplicable, que personne ne peux comprendre. À l'age de 7 ans, j'ai mis feu au cheveux d'une jeune fille de mon camp d'été. Tout ça uniquement avec des pensées négatives. C'est à ce moment là que les gens ont commencer à m'accuser de sorcellerie. Je n'y pouvais rien. Je ne voulais pas lui faire de mal, mais je l'ai fais.

Ma mère m'a changé d'école, de ville, de tout ce qui pouvait me rattacher à cette ancienne vie. Mais les problèmes ont continuer. J'étais incapable de me controler, plus les insultes se laissaient entendre, plus ma colère se transformait en vitres brisées et en objets enflammés.

Maintenant, j'arrive à maitriser ce don, ce pouvoir qui m'a été donné sans que je ne l'ai demandé. Je ne fais plus attention aux insultes et aux remarques blessante.

Et puis, à mes 17 ans, j'ai rencontrer ce garçon. Il m'a permit de tenir le coup, de surmonter tout ces regards qui me fusillaient chaque instant en posant simplement sur moi un regard nouveau. Un regard qui disait «Tu n'es pas différente. Tu es seulement toi.». Il me faisait sentir vivante.

Je l'aimais.

Oui, car il a su voir en moi quelqu'un d'autre que le monstre que j'étais. Il entendait les rumeurs, les dires que tout le monde me projetaient haut et fort, mais il s'en fichait. Il ne les a jamais écouté. Il m'a sorti de ce trou qui m'engouffrait dans le désespoir de plus en plus. Il ne connaissait pas ma nature. Il se disait que peu importe que ce soit vrai ou que ce ne soit qu'une pure invention, il me soutiendrait. Il me soutiendrait dans mes moments les plus difficiles, les peines les plus fortes, mais aussi dans les joies les plus intenses. Il voulait faire parti de tout mes rires, mes sourires, alors que c'était lui qui me les provoquait.

Believe in the power of life [Abandonné]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant