Fast & Furious Tome 1 F&F5

Chapitre 5

Charlotte Giraud, entrepôt, Rio de Janeiro

"Je panique ! Non, elle ne peut pas être morte, c'est impossible ! J'ai du mal à respirer et une migraine me met le cerveau en boullit. Je n'arrive plus à réfléchir. Je suis seule maintenant, et vulnérable. Il faut que je parte avant qu'ils ne découvrent qui je suis vraiment, sinon, je suis morte aussi. Mes mains tremblent et j'ai du mal à rassembler des idées cohérentes. Je regarde autour de moi, des gens infames, faisant des choses plus infames encore. Puis je pars en courant. Je n'ai pas su la protéger, tout est de ma faute. "

      Je me réveille en sursaut et pleine de sueur, le visage inondé de larmes. Ce fichu cauchemar, encore et encore. Cette journée me hantera toujours. Je m'assois sur mon lit et tiens ma tête entre mes paumes, essayant tant bien que mal de faire le vide dans mon esprit encore embrumé.

Mon téléphone indique 05h53 du matin, le jour est déjà presque là. Après la mission d'hier avec le reste de l'équipe, essayant tant bien que mal de renouer les liens avec ma famille. Même si cela reste encore difficile.Je me lève courbaturée de mon lit et me dirige à la salle de bain, dans l'optique de prendre une bonne douche froide pour me remettre de mes émotions.

Une fois cela fais, je m'habille d'un fin débardeur blanc, ainsi que d'un slim cargot beige. Mon reflet dans le miroir me renvoie à une personne que je ne reconnais plus, que je hais. Mais peut importe, je sors de ma chambre en vitesse et vais prendre l'air dehors. À cette heure si matinale, la chaleur est déjà écrasante, mais je ne m'en formalise pas. En Afrique c'était pire. Ma vie là bas me manque, ainsi que les rencontres que j'y ai fait. C'était idilique comme vie, la seule chose que je regrette, c'est que c'était loin de ma famille. Bien sûr, j'y avais trouvé la mienne, mais il y manquait Dom, Mia, Brian, Max ainsi que la défunte conjointe de mon grand frère, Letty. J'aurais été véritablement comblé s'ils faisaient parties de mes souvenirs. Mais il en fut autrement.

-Déjà debout, me surprend Max.
-Ouais, on dirait bien, je lui répond, les yeux toujours rivés vers le ciel.

Nous restons l'une à côté de l'autre sans rien dire, durant de longue minutes, à contempler ce qui nous entoure.

-Tu as des nouvelles de ton soldat ? Me demande ma sœur.

Mon cœur s'affole à son évocation, évidemment qu'elle allait finir par me poser la question. Mais je n'y étais tout de même pas préparée.

-Nous ne sommes plus ensemble depuis quelques mois, je lui avoue sans la regarder dans les yeux.
-D'accord, répond simplement Max.

Un silence gênant s'installe entre nous, alors que je contemple les nuages au dessus de ma tête.

-Tu m'en veux ? Me demande-t-elle penaude.
-À ton avis ? Je répond sans doute un peut trop durement.
-Cela n'a jamais été dans tes habitudes d'être rancunière, remarque ma sœur.
-Faut croire que j'ai changé en quatre ans.

J'entends Max soupirer avant qu'elle annonce :

-Tu es injuste Charlie. Tu nous en veux alors que c'est toi qui a tout plaqué du jour au lendemain pour aller vivre en Afrique ! Tu peux pas nier que nos vies sont diamétralement opposées !
-Partir vivre sur un autre continent n'a pas fait de moi celle qui vous a abandonner ! Je n'ai pas coupé les ponts, j'ai pris de vos nouvelles, je vous ai appelé à de nombreuses reprises, sans aucun succès. Quatre ans Max, te rends-tu comptes ?! Tu peux pas me reprocher d'être en colère !
-Fais la victime Charlie, comme d'habitudes, hausse-t-elle le ton. Tu compliques toujours tout ! Maman meurt, tu t'enfuis à l'autre bout du monde ! Tu trouves l'amour dans ton Afrique adoré et tu décides de tout plaquer, ta vie, ton mec et tes amis juste parce que Mia t'a demandé de venir ? À croire que tu le fais exprès juste pour qu'on te plaigne, mais on sait toutes les deux que tu ne veux pas être ici ! Peut-être même que c'est uniquement l'argent qui te motive.