𝟎𝟑.

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Des tambourinements à ma porte me font émerger avec regret. Mes paupières sont lourdes, je n'ai plus mal à la tête et mes membres sont beaucoup moins endoloris, mais l'idée de devoir quitter mon nouveau lit me fait grogner de mécontentement.

—La nouvelle ! Réveille-toi, parce-que j'entrerai ! De gré ou de force ! tonne la voix impitoyable de Noah.

Résignée, je bondis de mon lit, les cheveux en bataille et l'esprit encore enseveli de beaux rêves, et lui ouvre la porte, non sans la gratifier d'un regard sombre.

—Je t'avais dit que je viendrai le matin, se justifie-t-elle en haussant les épaules, ne franchissant toujours pas la porte.

Je l'observe, elle et son visage rayonnant qu'il ne m'avait pas été donné d'apprécier hier. Elle a l'air de bonne humeur, bien que je ne la connaisse pas assez. Ses traits asiatiques semblent la rajeunir, ou alors il s'agit de sa condition de vampire, je l'ignore. Mais son aura me donne l'impression que cette femme a vécu une vie tumultueuse. Elle a l'allure d'une tueuse.

—Oui, pas à cinq heures ! Le soleil n'est même pas encore levé ! rouspété-je avant d'indiquer la baie vitrée et de me diriger vers la salle d'eau, me débarbouillant le visage.

En voyant son reflet toujours planté devant la porte, je fronce les sourcils.

—Tu comptes entrer un jour ou tu as été séduite par le pas de la porte ? ironisé-je avant de revenir vers elle, l'analysant de haut en bas.

Elle m'adresse un regard entendu en désignant ma tenue et m'incite à aller enfiler la même combinaison qu'elle, avant de souffler moqueusement :

—Tu as vraiment été élevée exclue du reste du monde, dis-moi.

Elle poursuit alors que je me dirige vers le dressing, enfilant une des multiples combinaisons noires qui s'étendent au bord :

—Un vampire ne peut entrer dans ta demeure s'il n'est pas invité. Etant donné que tu as versé ton sang sur le paillasson et que cette chambre t'étais adressée, tu es libre d'y accepter et refuser qui tu veux.

Surprise, je me retourne vers elle, les yeux écarquillés et la mine ravie.

---Si je n'ai pas envie de vous obéir, je n'ai qu'à me terrer dans ma chambre pour le restant de mes jours, observé-je, un sourire rayonnant collé sur le visage.

Ma remarque semble l'amuser, mais elle me contredit rapidement :

---Tu finirais rapidement desséchée sur le sol, incapable de bouger à cause du manque de sang.

Sans lui répondre, j'admire la tenue qui se reflète dans le miroir, bougeant sur moi-même en observant les coutures, la matière, et tentant quelques rapides mouvements.

La combinaison semble être modelée pour moi, suivant gracieusement mon corps de toute sa longueur, sans pour autant encombrer mes gestes. Elle me donne l'impression d'être dévêtue tant elle révèle mon corps, et pourtant elle ne laisse transparaître aucun bout de chair, si ce n'est mon visage et mes mains.

—Tu as bientôt fini ? s'enquiert Noah face à mon silence alors que je me contemple dans le miroir, peu habituée à me voir vêtue d'un tel accoutrement, normalement dressée d'un simple drap blanc, tâché de terre et parfois de sang.

—J'ai l'impression d'être un ninja, répliqué-je avant de m'avancer vers la porte, la trouvant adossée au mur, les bras croisés sur sa poitrine.

Son regard s'étire en un sourire qui ne se lit pas sur ses lèvres, et elle me fait signe de la rejoindre, délaissant ma nouvelle chambre.

—Pour déverrouiller ta chambre, tu as juste à poser ta main sur la porte. Elle a enregistré ton ADN grâce au sang que tu y as déposé hier, m'informe-t-elle tandis que j'exécute ses dires.

𝐖𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐖𝐄 𝐁𝐄𝐋𝐎𝐍𝐆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant