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Dis, tu ne veux pas parler ? Mon cœur, pourquoi restes-tu muet alors que je te demande ce que tu ressens ? Est-ce que tu veux continuer ce que nous faisons, ou bien est-ce que tu veux arrêter car entre lui et moi, jamais rien de changera ? Il est clair que je ressens quelque chose de plus que juste une attirance sexuelle pour lui. Je pense à lui tout le temps. Dis, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que cela signifie réellement ? On m'a toujours dit...enfin, j'ai toujours entendu que lorsque cela se produisait chez une personne, elle était amoureuse. Mais moi, suis-je vraiment tombé amoureux de cette personne ? Mais au pire, si c'est le cas, pourquoi ne puis-je pas tout simplement l'accepter au lieu de me poser autant de questions ? En vérité, je pense que je sais déjà depuis longtemps ce que mon cœur ressent pour cette fameuse personne. Je ne veux juste tout simplement pas l'admettre, et n'arrive pas à me faire à cette idée - qui me fais peur. Oui, j'ai peur, car jamais je n'ai souffert de ce sentiment. Je ne sais pas comment agir normalement, du moins comme avant, ni même comment le gérer. C'est comme si l'on m'avait envoyé une boule d'énergie trop puissante pour que je puisse la tenir, et je ne sais pas comment m'en occuper sans tout rater et en ne blessant personne. C'est cette nouveauté, qui me fait peur. Si seulement tout pouvait redevenir comme avant. Lorsqu'il n'y avait que Kiri dans ma vie, et lorsque je haïssais encore double-face. Mais aujourd'hui je ne peux plus le haïr. Le haïr me ferait une blessure profonde dans le cœur, je le sais. Mais n'y a-t-il donc aucune façon d'arranger tout cela...?

Un soupire retentit, proche de la table sur laquelle j'avais oublié que je m'étais avachi pour réfléchir. Ce soupire, ce souffle, je le connais bien car je l'entends tous les jours depuis le début de l'année. C'est M.Aizawa qui l'a poussé, sans doute est-il ennuyé que je sois moi-même ennuyé de son cours. Il pense sûrement que je suis en train de m'endormir alors qu'en fait, je boue de l'intérieur, étant en pleine recherche de réponses qui ne me viennent pas. "Bakugo...", dit-il en traînant sur la longueur de mon nom. Je redresse alors lentement la tête, et me mords la lèvre inférieure en attendant l'ordre qu'il va sans doute me donner.

Un nouveau soupire.

"Tu ne veux vraiment faire aucun effort, jusqu'à la fin de l'année hein ? Eh bien, je ne peux rien y faire. Tu es si borné. Mais s'il te plaît, arrête de déranger tes camarades en faisant du bruit en tappant du pied. Avec ce bruit incessant, mon cours ne peut pas avoir lieu correctement.", fit-il, afin que je me rende compte que le bruit en fond que j'entends depuis tout à l'heure est en fait dû à moi, et à mon pied qui tappe le sol rapidement depuis plusieurs longues minutes. J'arrête alors ce que je faisais inconsciemment et le professeur me sourie - à sa manière - avant de reprendre son cours.

Le reste de l'heure passa ni rapidement, ni lentement. J'avais essayé de ne plus trop penser à ce que je ressens pour double-face et cela avait plus ou moins marché. L'heure suivante- la dernière heure de cours de la journée - nous avons parlé, moi et Kiri. De lui. Devant les autres, je préfère cacher ma merveilleuse amitié avec Kiri, alors nous nous parlions par messages et il me taquinais au sujet qui est de plus en plus présent ces jours-ci : le fameux Todoroki. Oui, j'ai appris son nom de famille pas plus tard qu'il y a quelques minutes et, par la même occasion, j'ai découvert qu'il n'était autre que le fils du célèbre Endeavor. Ça me fait encore plus flipper.

Putain, je couche avec le fils de cet homme...

Je ne pense pas qu'il soit au courant, alors s'il l'apprend, Dieu sait ce qu'il me fera. Avec son haut grade, il pourrait très facilement se débarrasser de moi...
Pourvu qu'il le prenne bien, si un jour on lui dit.

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"Voilà pour vous", nous dit une serveuse en nous amenant les plats que nous avions commandé il y a quelques minutes. Chacun se saisit du sien, et nous commençons tous à manger à notre rythme, rendant le restaurant bruyant à cause des gars qui n'arrêtent pas de rire. Moi, et comme d'habitude, je mange en silence. J'écoute les autres ou bien je ne les écoute pas, cela dépend de mon humeur.

Damn.Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt