PART IX

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Couvert d'une capuche noire une silhouette faisait des allés et retours sur le trottoir encore bondé de Tokyo en cette fin de soirée. A vrai dire ce n'était pas la première fois que la silhouette  « zonait » dans le coin et elle semblait hésiter sur la direction à prendre, tournant en rond, revenant sur ses pas, s'arrêtant pour finalement remarcher à vive allure.

Mais aujourd'hui était un autre jour. Aujourd'hui cela faisait plus de six mois que Yuji Itadori n'avait pas de nouvelles de Sukuna... et juste à cette pensée son cœur le piqua dans sa poitrine.

Le yakuza avait effectivement tenu sa promesse. 

Yuji avait retrouvé une vie « normale » mais seulement en apparence. Il y avait un peu plus de quatre mois qu'il avait perdu ce qui lui restait de sa famille ; son grand-père. Sa mort l'avait profondément affecté et à part Megumi, Nobara, et quelques voisins du quartier personne n'avait été à ses côtés.

Il avait espéré que de lui-même, Sukuna refasse surface, le prenne dans ses bras, mais rien. Aucune nouvelle et le vide qu'il ressentait à l'heure actuelle ne voulait pas s'effacer de sa poitrine.

Yuji le savait.

Jamais ce vide ne disparaîtra au fond de lui. Son grand-père s'occupait de lui depuis la mort de ses parents et personne ne pourra jamais remplacer une telle personne à ses yeux.

Il avait donc fermé le restaurant qu'ils tenaient tous les deux et avait réussi à le vendre pour un bon prix. Il avait mûrement réfléchi et il se savait incapable de reprendre la suite, seul aux commandes.

Aujourd'hui, il n'y avait plus rien qui le rattachait à cette terre. La seule équation possible pour qu'il reste et qu'il se batte encore était Ryomen. Yuji ne savait pas si c'était une bonne idée ou si le yakuza l'accepterait de nouveau à ses côtés alors qu'il l'avait envoyer paitre il y a quelques mois, mais il se devait au moins d'essayer. 

N'est-ce pas dans le deuil que nous nous tournons vers les personnes qui peuvent nous raccrocher à la vie ?

C'est dans cet état d'esprit que Yuji eût enfin le courage de franchir les baies vitrées de son ancienne agence de mannequinat.

La réceptionniste l'accueillit avec un sourire reconnaissant immédiatement le jeune homme et le laissa emprunter un des ascenseurs qui menait directement au bureau du PDG.

Aussitôt arrivé à l'étage il tomba nez à nez avec Mahito qui sembla très surprise de le voir.

« Itadori-sama ! s'exclama-t-elle. Que faîtes-vous...ici ? »

« C'est...Yuji, fît le jeune homme gêné. Est-ce que Sukuna est là ? »

« Non, il est parti il y a deux heures et il devrait rentrer d'ici 30 minutes normalement. Vous pouvez l'attendre dans son bureau si vous le souhaitez. »

La politesse et la courtoisie dont faisait preuve la jeune femme à l'égard de Yuji le mettait toujours dans un certain embarras. 

De ce fait, il hocha simplement la tête et elle le conduisit au bureau de Sukuna.

« Allez-y, entrez. Voulez-vous boire quelque chose en attendant ? »

« Non, merci c'est gentil. Je vais juste l'attendre... »

« N'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit je suis juste à côté», dit-elle en s'inclinant respectueusement.

Serrant maladroitement ses mains, Yuji s'installa sur le canapé et attendit. 

Son ventre gargouilla un peu. Son esprit divaguait tellement avec son chagrin qu'il ne pensait que très rarement à manger ou à boire. Heureusement que Nobara passait le voir dès qu'elle le pouvait et lui foutait un coup de pied en plus de le traîner au supermarché pour lui remplir le frigo qu'il touchait à peine. Et quand il n'était pas chez lui enfermé dans le noir toute la journée à ruminer ses pensées, il zonait autour de son ancienne agence espérant apercevoir le yakuza.

Flawless fireWhere stories live. Discover now