✎ Chapitre 18 : Retour au foyer

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-AAAAH, BAH IL ÉTAIT TEMPS QUE TU RENTRES !!! lâcha bruyamment ma génitrice alors que je venais tout juste d'ouvrir la porte d'entrée.

Ah. Je les avais oubliés, eux.

Bizarre, ma mère n'était pourtant pas du genre à hurler en permanence comme ce chien enragé de Bakugo -que je ne détestais pas pour autant-. Elle se cachait habituellement derrière un masque de femme douce, bienveillante et attentionnée.

Mais... Pourquoi comparer cela une nouvelle fois à d'habitude ? Il était clair qu'aujourd'hui, rien n'était normal. Rien n'était ordinaire. Rien n'était habituel. Alors ce terme là, je pouvais bien l'envoyer aux oubliettes. Il était parfaitement incompatible avec la journée que je venais de passer. Ça ne servait tout bonnement à rien de continuer à l'utiliser à nouveau, étant donné qu'il se confrontait à tout ce qui entrait en jeu.

Les deux ordures qui me servaient de parents se tenaient là, au milieu de la pièce qui faisait office de cuisine. Mon père était debout, face à la table. Il était en train de disposer les derniers couverts nécessaires au dîner sur celle-ci. Quant à ma mère, elle se trouvait devant la cuisinière. Les poings sur les hanches, elle affichait une expression sévère et stricte qui m'était à priori destinée.

-Ça fait plus d'une demi heure qu'on t'attend ! grogna-t-elle.

Une demi heure ?

-Vous n'aviez pas précisé l'heure à laquelle vous vouliez que je rentre, rétorquai-je.

-C'est vrai, intervint mon père d'un ton doux, presque inoffensif. Mais si tu avais prévu dès le départ de rentrer aussi tard, nous aurions préféré que tu nous préviennes...

-Exactement, renchérit-elle sèchement.

-Désolée, alors !

Suite à cela, je laissai échapper un léger soupir.

En réalité, je ne ressentais pas même une once de culpabilité. Non seulement parce qu'il s'agissait ici de mes parents, des êtres impitoyables qui respiraient l'hypocrisie et à qui je ne devais rien du tout, mais aussi car je ne comprenais tout simplement pas ce qu'il leur passait par la tête. Depuis mon retour, ils n'avaient fait que m'emprisonner dans cette maison en réduisant chacune de mes libertés. Comment avaient-ils pu, d'un jour à l'autre, changer leur manière de fonctionner dans son entièreté ? Et manifestement, il n'y avait pas que ça qui différait. L'attitude qu'ils adoptaient me laissait tout autant perplexe.

-T/p, tout va bien ? s'enquit mon père, qui avait sûrement décelé l'incrédulité qui imprégnait mon regard.

-Oui oui.

À priori, ma réponse n'avait pas l'air très convaincante. Heureusement pour moi, il n'eut pas le temps d'insister car ma mère prit la parole avant lui :

-Allez, à table !

Sur ces quelques mots, nous nous installâmes tous ensemble à celle-ci, dès que j'eus retiré le blouson que j'avais sur les épaules ainsi que les chaussures que je portais. En levant la tête, je constatai que ce qui se trouvait à l'intérieur du plat trônant sur la nappe n'était autre qu'un appétissant Ramen.

-Pourquoi est-ce que vous êtes partis, au fait ?

-On est allés t'acheter un petit cadeau, répondit mon père en m'adressant un charmant sourire.

Si je n'étais pas en train de déguster ce délicieux repas, il était clair que ce geste m'aurait donné la nausée.

-Ch'était dit dans le mot qu'on t'a laisché, ajouta ma génitrice, la bouche pleine.

Shoto × Reader, PARTIE II - InversementWhere stories live. Discover now