Les sœurs de Brécourt sont les filles adorées de leur père Henri de Brécourt.
Les trois sœurs, bien que différentes, sont inséparables. Alors que tout allait pour le mieux dans leur château, Henri doit se rendre pour une durée indéterminée à Versai...
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Un silence de plomb règne dans la maison. Personne n'ose prononcer le moindre mot. Depuis ce matin, les médecins s'affairent dans la chambre de Mère. Elle est très malade depuis quelques semaines, mais ses symptômes se sont aggravés depuis hier. Père tente de tout faire pour nous rassurer mais rien n'y fait. Je suis toujours autant anxieuse. Je tente de me détendre à ses paroles, mais seule Mère pourrait m'aider actuellement. Charlotte tente depuis ce matin de faire bonne figure mais je vois bien qu'au fond d'elle, elle a autant peur que moi. Angélique, du haut de ses 8 ans, tente de nous faire rire avec ses bêtises; mais personne n'est d'humeur à rire aujourd'hui.
Les médecins finissent par sortir de la chambre de Mère, les visages graves. Mon père se tourne vers Charlotte, qui d'un regard, le comprend. Elle hoche la tête et se dirige vers Angélique. Elle la prend dans ses bras et vient ensuite vers moi, me prend la main, m'entrainant avec elle. Angélique ne rit plus, au contraire elle sanglote dans les bras de notre ainé, qui garde la tête haute malgré son envie de pleurer.
Charlotte nous emmène dehors où elle nous fait s'asseoir sur l'herbe. Angélique se blotti contre elle.
- Mère va-t-elle mourir ? demande avec sa petite voix d'enfant.
- Je ne sais pas, répond tristement Charlotte en la serrant plus fort dans ses bras.
Ma grande sœur pose alors son regard sur moi et je finis par craquer à mon tour. Elle tend sa main vers moi et me sert contre elle. Elle caresse nos cheveux calmement.
- Je sais que c'est dur, souffle-t-elle doucement. Mais il faut tenir bon pour notre mère, pour lui montrer que nous sommes les filles fortes qu'elle a élevées.
Elle nous regarde tour à tour et attend que nous acquiescions. Après un petit temps de réflexion où je me dis que c'est exactement ce que notre mère aurait voulu, je hoche la tête. Ma petite sœur finit par hocher également la tête. Charlotte sourit et reprend alors.
- Il faut que vous me promettiez que quoiqu'il arrive, nous resterons ensemble et unies.
- Promis, répondis-je, en même temps qu'Angélique.
