Chapitre 10 - Quatre jours

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La soirée, c'était terminé sur des discours et chansons barbantes. Lors du retour, seul un silence lourd planait dans la voiture, suite au départ soudain de Finn. Après le discours de Charles, il s'était précipité vers l'entrée du manoir, sans un mot.

Il était 3h et mes yeux ne voulaient plus se fermer. Comment trouver le sommeil quand les mêmes images coincées dans ma tête, décident de toujours survenir au mauvais moment ?

La maison était calme, malgré mes battements de cœur qui tambourinait dans mes tympans et m'empêchais de bien percevoir les sons autour de moi.

Je partis aux toilettes pour boire, après mettre rafraîchis j'ouvris la fenêtre pour laisser entrer l'air frais, dans le four qui s'était installé dans la chambre. La lune était pleine et projetait sa lumière à travers la pièce sombre.

J'avais l'habitude de regarder le ciel avec ma mère le soir de pleine lune. On installe des couvertures et oreillers dans le jardin, et on admire le ciel en mangeant des sandwiches à la confiture d'oranges. Tout ça emmitouflé dans des plaids.

J'étais tellement obsédé par notre arrivée ici que j'en avais oublié ma mère, elle devait être dans une colère noire de savoir que sa fille était partie dans un autre pays, de plus, loin d'elle.

Elle me manquait, nous n'avions jamais était séparé plus de 24h, lorsque je dormais chez Abi, elle savait où me trouver, elle savait que j'étais en sécurité. Avec eux.

La maison me manquait alors qu'il y a quelques jours, elle me révulsait. Bizarrement, mon envie de partir, avait disparu mais maintenant, je ne pouvais plus faire marche arrière. J'avais passé un accord avec les Lane et il m'était impossible de ne pas le tenir, tous simplement parce que je souhaitais aller jusqu'au bout.

Le vent chatouilla ma peau et sifflota à travers les arbres du jardin. Les lumières de la terrasse étaient encore allumées malgré l'heure tardive. J'approchai ma tête du balcon, Finn se tenait avachi sur les canapés extérieur, torse-nu, la tête dans les coussins. Il semblait dormir.

D'après Abi la personne la plus bizarre de cette maison était Lou, mais je pariais facilement sur l'ainé. Sa façon de nous prendre de haut ne me plaisait pas, j'avais toujours détestée les personnes qui osait mépriser les autres gratuitement.

Je me rendis au salon et l'aperçu, à travers les baies vitrées, toujours en train de dormir. Arrivée à un mètre de lui, je tentai de le réveiller en lui tapotant l'épaule, mais rien ne fit, je l'appelai en continuant de le secouer, mais c'est en voyant la bouteille vide par terre que je compris que le réveiller serait plus difficile que prévu.

Il faisait froid et la belle au bois dormant commençait vraiment à me taper sur le système. J'attrapai un caillou et le lançai dans sa direction. Soit cet homme avait la tête dure, soit il était définitivement mort.

Je finis par m'impatienter et partis prendre un verre d'eau dans la cuisine, en revenant, il n'avait sans aucune surprise, bougé. Je versai l'eau sur ses cheveux et comme par magie ses paupières se soulevèrent en une fraction de seconde.

Il m'aperçut et se redressa en grimaçant, il toucha son crâne et regarda sa main mouillée. Je détaillais les quelques tatouages de son torse descendant jusqu'à ses bras, mais releva très vite le regard. 

Je n'avais pas imaginé que sa musculature était aussi dessinée.

- Tu viens de me jeter de l'eau ? Dit-il en fronçant les sourcils.

- Ça fait dix minutes que j'essaye de te réveiller, j'étais sur le point d'appeler les pompiers.

- Barre-toi, je ne t'ai rien demandé.

L'espoir est mauvaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant