21.07.22

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Un jour, une semaine, un mois ... une période sans. La mort devient une pensée apaisante, et regarder le fond du précipice ne m'effraie plus. J'aurais presque envie d'y sauter, seule la peur de l'inconnu me retient au sol.
Je suis épuisée. Épuisée de lutter contre la gravité, épuisée de faire semblant d'aller bien.
Je n'ai plus la force de faire semblant. Accepter cet état est devenu la seule manière de le supporter, et me dire que je suis en dépression me remonte le moral. Si je suis dépressive, alors j'ai une excuse toute trouvée, même plutôt acceptable, de sauter à pieds joints dans le néant.
J'ai commencé à en parler autour de moi, parce que masquer l'obscurité qui m'engloutie est devenue impossible, et aussi plus douloureux que d'accepter d'être faible. Et la frayeur dans le regard de mes proches me chagrine.
Mais je n'ai plus le temps de prendre des pincettes et arrondir soigneusement les angles ; pas quand l'auto-mutillation devient obsessive. Pas quand je pense sincèrement "mettons plus de sucre dans mon 10ème café, pour accélérer le diabète et mourir plus jeune" ou encore "cette cigarette ne me fait pas envie, mais si j'ai un cancer, je mourrai plus vite".
Je n'ai pas dit ça à mes proches. Ils ont le droit de savoir que je vais mal, mais pas à ce point. Je sais qu'ils ne pourront rien y faire, puisque moi-même je ne sais pas d'où vient le problème alors que je le connais depuis des années. J'ai identifié chaque faille, chaque pulsion auto-destructrice, chaque variation d'humeur. Parfois, c'est comme si ça ne venait pas de moi, comme si les ténèbres qui m'absorbent un peu plus chaque jour ne m'appartenaient pas.
Et je réalise que c'est peut-être bien le cas, mais je n'ai plus la force de lutter, plus la force de demander de l'aide, plus la volonté de m'accrocher... mon jour sans dure depuis des semaines, et le haut de la falaise semble déjà bien loin. J'ai glissé sans même m'en rendre compte, et je ne saurais pas remonter.

Je veux m'en sortir, je veux être heureuse parce que je sais ce que c'est. Mais l'effort de regarder vers la lumière est insurmontable.

Je suis à bout de forces.

Ces jours sans.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant