Chapitre 16 : Une longue attente

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Margareth se leva en sursaut. Des cris se faisaient entendre depuis le salon. Elle regarda l'heure sur son téléphone, il y avait une dizaine d'appel manqué d'Olivia. Elle se demandait ce qu'il s'était passé. Il était huit heures et quart. Elle descendit encore en pyjama et vit de qui venait ces cris. April se tenait au milieu de la pièce avec une lette dans les mains. Leurs parents n'étaient pas rentrés de Cincinnati et Maria était encore en congé. Margareth se rapprocha de sa sœur.

« Qu'est ce qui se passe ici ? Tu m'as réveillé !

-J'ai les résultats du conservatoire.

-Alors dis-moi tout, s'exclama Margareth énergisée, je veux savoir.

-Je n'ai pas encore ouvert la lettre.

-Tu vas me dire que tu as autant crié juste parce qu'elle était arrivée et que tu ne l'as pas ouverte ?

-Oui, mais j'ai super peur, imagine que je sois refusée au cours spéciaux l'année prochaine. C'est mon rêve d'en faire partie.

-Je sais, donne-moi cette lettre, je vais la lire pour toi, ça t'enlèvera un poids.

-D'accord, dit April en posant la lettre à sa sœur.

-Alors voyons tout ça, dit Margareth en ouvrant la lettre. Donc, ... Ah, ... Ainsi, ...

-Arrête de tourner autour du pot et de marmonner, dit April en s'énervant.

-Je suis désolé. »

Quand April entendit ses mots sa mine fut déconfite.

« Ton emploi du temps va être super chargé l'année prochaine avec les cours du conservatoire en plus, continua Margareth un sourire en coin.

-Mais tu es folle de me faire une frayeur, s'égosilla April en tapant dans l'épaule de sa sœur, j'ai failli avoir une crise cardiaque.

-Tu es prise c'est tout ce qui compte, reprit Margareth en tirant la langue. Je suis super fière de toi, tu as bossé dure, tu le mérites. Les parents vont sauter de joie en rentrant.

-Je suis tellement contente et tellement soulagée. C'est comme si j'avais un poids sur la poitrine qui est parti. J'ai hâte que les parents rentrent et que Maria revienne pour leur annoncer.

-C'est super génial, je t'avais dit de croire en toi, tu es vraiment talentueuse. En parlant de talent inné, il faut que je me prépare pour le cours avec Günter.

-On va dire ça, réplique April en riant, à tout à l'heure. »

Margareth remonta dans sa chambre pour s'habiller. Elle prit aussi son téléphone et envoya un message à Olivia : « Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais tu me raconteras cet après-midi au café, ça doit être important vu comment tu m'as harcelé d'appel cette nuit, à tout à l'heure. » Un fois le message envoyait, Margareth resta fixée sur son téléphone, elle alla ans sa liste de contact au nom de David. Il n'avait toujours rien envoyé, cela ne faisait que trois jours mais il lui avait dit qu'il s'explique vite. Ce n'était pas le cas, une boule pesa sur son ventre, elle resta statique dans sa chambre, elle priait pour un message, un signe, quelque chose. Elle n'aimait pas comment elle se comportait mais elle ne pouvait s'en empêcher. La sonnette la sortit de ses pensées. C'était Günter, elle lui ouvrit et ils allèrent dans le salon de musique. Elle s'installa au piano.

« Tu t'es bien entrainée ? demanda Günter.

-Oui, je pense être prête.

-On va commencer par quelques gammes et tu me montreras.

-Oui, monsieur. »

Margareth fit ses gammes pour chauffer ses doigts. Une fois fini elle se replaça sur la chaise et commença à jouer la musique qu'elle seule avait choisi. Elle posait toute sa tristesse et son assentiment en pressant les touches de son piano. Ses yeux s'humidifièrent, une larme perla sur sa joue, elle l'essuya rapidement, elle continua dans cette mélancolie jusqu'au terme de la partition. Jouer cette musique lui permettait de dégager son esprit embrumé et de libérer ce qu'elle avait sur le cœur sans avoir à l'exprimer. Quand la musique fut terminée, il y eut un instant de silence.

Je suis là  [ Sois une étoile ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant