Chapitre 1

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6 mois plus tôt...

— Je peux savoir ce que tu fais Lya ?! Tu comptes partir comme une voleuse ? Je t'ai pas élevée comme ça !

Génial...

Je n'avais aucun idée de ce qu'elle avait encore inventé, mais allons-y !

Sa réalité était digne des meilleurs séries Netflix.

Mais aucun mot ne passait jamais la barrière de mes lèvres, elle me terrifiait.

N'est-ce pas là le rôle de toutes les mères ?

Ne comprenant pas, je m'ancra à son regard dédaigneux et leva les sourcils vers elle, l'intimant d'exprimer, encore, ce qu'elle ressentait, ou plutôt ce qu'elle avait inventé de toute pièce...

— Tu comptais pas me dire que tu partais aujourd'hui ? C'est comme ça que tu me remercies ? Heureusement que je t'ai entendu !

J'arrivais toujours à être étonnée, c'était dingue...

Je ne saurais définir le pire, son attitude, ses mensonges clairement pathologiques, ou le fait qu'elle pensait tous ça normal.

— Tu sais depuis 3 mois que je dois partir aujourd'hui. Je te l'ai même redis hier, lui rappelai-je avec lassitude. Qu'est-ce que tu voulais de plus ? Un courrier recommandé ?

Heureusement, on était dehors, je n'aurais jamais osé lui parler comme ça à l'intérieur. Je devrais penser à remercier nos voisins indiscrets.

Un voile passa dans son regard, me ramenant à l'enfant que j'étais.

— Tu ne m'as jamais rien dis ! reprit-elle après un regard vers nos voisins postés à leurs fenêtres. Encore tes mensonges. Tu ne sais faire que ça !

Ses iris me terrifiaient toujours autant...

It's gonna be okay...

C'était dans ces moments qu'Elie me manquait le plus...

Je me giflai mentalement, il ne pouvait pas me manquer. Il était sorti de ma vie pour toujours, et il n'en reviendrait jamais.

Un mouvement attira mon regard derrière ma mère, dès l'instant où je croisai ses iris, un sourire peignait mon visage radieusement.

Le visage de ma petite sœur Adèle m'apaisait, en un instant, chassant mes plus noires pensées.

Je détestai que ma mère ait ce comportement devant elle. Bien qu'elle n'était plus une enfant, elle resterait toujours mon petit bébé, même à 15 ans.

La préserver était ma priorité.

Adèle avait toujours été bien traité par ma mère, du moins sur le plan physique.

Son père avait été l'amour de la vie de ma mère, elle la traitera toujours de la meilleure des façons.

D'après elle, j'étais la seule fautive de son départ. Je ne savais pas trop quoi penser de cette affirmation, dans un sens elle avait raison.

Peu importe les raisons, j'étais habituée à son comportement, mais pas Adèle, je refusai qu'elle lui fasse subir la moindre violence, quelle qu'elle soit.

Un être qui s'habitue à tout, voilà la meilleure définition de l'Homme. Il me semblait que cette citation venait d'un certain Fiodor.
Je n'avais jamais lu de citation plus véridique.

Peu importe, il était insensé de poursuivre cet échange, comme d'habitude, ça n'aboutirait à rien.

— T'as raison, je suis la déception de ta vie, lâchai-je calmement en contournant ma mère pour rejoindre Adèle.

Mes iris ambrés s'ancraient aux iris bleus océans d'Adèle, recréant ainsi, ce lien qui n'appartenait qu'à nous.

Bien que nous n'avions pas le même père, elle était pour moi ma sœur, ma famille, comme ma mère ne l'a jamais été.

Elle était la personne la plus importante de ma vie.

Je lui ouvrit les bras, et elle s'y engouffra rapidement manquant de me faire tomber. Elle m'étreignit avec vigueur, tout comme moi. Je savais qu'une partie d'elle ne voulait pas que je parte, mais elle avait aussi pleinement conscience qu'un mot de sa part suffirait à me faire rester.

— Fais très attention à toi et donne-moi des nouvelles tous les jours, commença-t-elle d'un ton aussi chaleureux qu'encourageant. Mange bien à tous les repas et surtout fais bien attention à toi. Tu vas tellement me manquer Ly'...

Sa voix étouffa un sanglot dans sa dernière phrase, me fendant le cœur au passage.

Elle était la personne la plus forte que je connaisse, et je savais ce qu'elle attendait de moi.

Je voulais qu'elle soit fière de moi, fière que je sois sa grande sœur.

J'aurais tout fait pour ça.

— C'est promis ma puce... commençai-je la voix coupée par mes larmes. Fais bien attention à toi et surtout appelle-moi s'il se passe quoi ce que soit. Tu vas tellement me manquer...

Son visage s'enfonça plus profondément dans mon cou, mes bras la cajolèrent avec tout l'amour fraternel dont je disposai.

— Fonce Ly, tout ira bien pour moi. Je t'aime, me murmurai-t-elle dans un soupir.

Mon cœur se serra, profondément touché par ses mots. J'avais besoin de les entendre et elle le savait.

Elle était la meilleure petite sœur qu'il soit.

Mes bras desserrèrent leur étreinte, puis mes paumes encadrèrent son doux visage.

— Je t'aime aussi ma puce, murmurai-je à mon tour en posant mes lèvres sur son front.

Je la serrai une dernière fois dans mes bras, puis partis en direction de ma voiture. Ma mère me regardait avec le même air dédaigneux qu'à son habitude.

— Au revoir maman, lui glissai-je sans la moindre émotion.

Je me tournai une dernière fois vers Adèle en lui souriant. Elle me le rendit comme pour m'encourager à partir, puis j'entrai rapidement dans ma voiture.

Ma mère ne prit pas la peine de me répondre. Mais cela ne m'importait pas. Je ne m'attendais pas à autre chose de sa part. Je démarrai, puis partis sans un regard en arrière.

Ma vie future m'attendait, je n'avais pas la prétention de penser qu'elle serait parfaite, mais elle serait paisible. Et peu importe ce qui s'y passerait, elle ne pourrait pas être pire que dans cette maudite ville. J'avais toujours vécu ici, et j'étais bien heureuse de la quitter.

Mais avant d'entamer ce voyage qui allait drastiquement changer ma vie, un dernier arrêt m'attendait. Je ne partais pas seule. C'était la seule condition d'Adèle, d'après elle, je ne savais pas m'occuper de moi-même. Je n'étais pas d'accord mais je ne pouvais pas me permettre de la laisser se faire un sang d'encre.

Elles avaient déjà tout prévu de toute façon.

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