Everything [T O M E 2]

Chapitre 45

Dire que l'ambiance dans la cuisine n'est pas étrange dans la cuisine le lendemain matin serait mentir. Je me suis réveillé dans les bras de Sebastian, croyant d'abord rêver, avant de me rappeler de la veille. Je me suis levé pour le laisser dormir et ne pas être flippante en le regardant dormir et je suis descendu dans la cuisine. Je crois que Chris et Antony ont plutôt bien géré puisque la maison est, je suppose, plus propre qu'elle ne l'a jamais été. Peu d'invités ont dormi, ou alors ils ont du partir vu l'heure tardive - 12h42- qu'il est.

Après m'être préparé un peu, j'ai cuisiné  un petit déjeuner en silence tout en regardant mon téléphone en attendant que Sebastian se réveille. J'avais quelques messages d'Antony qui se moquait de moi pour être avec Seb mais je l'ai malgré tout remercier pour avoir tout géré . J'ai envoyé un message à Chris pour le prévenir du fait que je m'étais réveillé, pour le remercier aussi ce à quoi il m'a répondu que la meilleure façon pour le remercier allait être en le tenant au courant. 

Je crois que je n'ai pas totalement retrouvé la confiance de Chris, et ça mettra quelques temps encore avant que tout soit comme avant, mais je suis définitivement sur la voie du pardon. Après tout, c'est de ma faute et je n'ai rien d'autre à faire pour l'instant à part m'excuser, ce que j'ai déjà fais, et lui montrer que je fais tout pour changer, ce qui se fera au court du temps. 

- J'ai eu peur que tu sois partie.

La voix de Sebastian me sort de ma rêverie et je reste figée en le voyant arriver. Comment me comporter avec lui ? A t il oublié ce qu'il s'est passé hier ? Qu'est ce que nous sommes ? Il passe sa main dans sa barbe qui commence à repousser et me sourit en s'avançant. Je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il a remis un t-shirt.

- Pourquoi je serai partie ?

- Je ne sais pas. Un peu comme Cendrillon peut-être. Et puis faut il que je te rappelle la dernière fois que tu es venu chez moi ?

Je grimace.

- C'était ton ancien appartement. Nouvelle maison, nouvelle attitude.

Il esquisse un sourire et se place sur une des chaises de bar, en face de moi alors que je pousse l'assiette de pancakes en face de lui.

- Tiens. Je me suis dis que tu aurais faim.

- Je meurs de faim carrément. Merci beaucoup.

Il se sert une assiette et pose des Doliprane sur le marbre pour les avaler avec de l'eau.

- J'ai vraiment mal au crâne en plus. J'ai abusé sur l'alcool hier.

- Je confirme. Et je pense que certaines photos de toi prises par Jessica peuvent aussi le confirmer.

- Meeeerde...

Il grimace et je ris en m'asseyant à côté de lui pour prendre des pancakes. Nous mangeons quelques minutes en silence, Sebastian car il est trop occupé à dévorer la nourriture, moi parce que je ne sais pas vraiment quoi dire. Comment engager la conversation par rapport à hier ? Faut il même l'engager ?

- J'aime bien que tu sois là, tu sais, lance Seb en brisant le silence, je veux dire, bien sur, c'est un peu étrange car je n'aurais pas vraiment imaginé que ça arrive mais j'aime bien. Ca fait...sens ?  Je ne sais pas si tu as envie ou si..

- Je veux être là. Enfin, je veux dire, je veux être avec toi. Sinon, je ne serai pas là, vraiment.

Il rougit et sourit d'une manière dont personne ne m'a jamais souri.

Merde. Je crois que je suis vraiment amoureuse. Je sais que je suis vraiment amoureuse.

- Tu ne crois pas qu'il faudrait qu'on...parle d'hier, j'essaie de dire d'une façon détachée.

Il se fige un peu et je vois sa mâchoire se serrer, signe qu'il commence à stresser. Il ferme ses yeux une milliseconde et se tourne vers moi en posant sa fourchette.

- T'as raison... Tu sais, je comprendrais si tu étais juste bourrée et si c'était pas réciproque mais sache qu'en tout cas, c'était que la vérité de mon côté.

- Oh, non, non,non, j'étais totalement consciente et d'accord avec ce que je disais. C'est toujours le cas.

Il sourit à nouveau et je pense que je pourrais mettre en pause ce moment juste pour admirer ce sourire.

- Cool alors, dit-il en continuant de m'observer avec le sourire.

- Cool, je murmure.

Nous nous observons en silence pendant quelques secondes, savourant la tension entre nous. C'est bon, ai je l'impression. Plus de malentendus, de problèmes à contourner, plus de confusion, nous sommes finalement sur la même longueur d'onde. Je regarde avec attention les détails de son visage, comme pour les figer dans ma mémoire. C'est tout simplement parfait. Il est parfait. Ses cheveux bruns en bataille, ses yeux bleus encore embués de sommeil, son sourire étincelant, sa barbe de trois jours, ses lèvres. Je me penche un peu plus vers lui et il copie mon mouvement. Même assise, il est plus grand que moi et je dois lever un peu la tête pour tenir son regard. Aucun de nous ne fait spécialement le premier pas, nous nous rapprochons juste instinctivement l'un de l'autre, toujours dans le silence. Je veux dire, nous avons attendu si longtemps, autant savourer le moment. 

Je ferme les yeux juste avant que nos lèvres se scellent finalement. Je passe automatiquement mes mains autour de son cou pour le tirer un peu contre moi, j'ai besoin qu'il soit plus près. J'ai l'impression que ma poitrine est envahie d'étincelles mais étonnement mon cerveau est étrangement calme. Je me sens en sécurité. Tout semble familier: la sensation de ses lèvres contre les miennes, son odeur, son corps est familier, comme si c'était celui que j'avais tant attendu. 

Je le sens sourire contre mes lèvres et nous nous écartons un peu, ouvrant tout les deux les yeux, pour s'observer en souriant. Ce moment ne dure qu'un instant avant qu'il ne se jette avec plus de passion sur mes lèvres. Mes mains se retrouvent dans ses cheveux pendant qu'il ne me soulève presque de ma chaise en m'attirant contre lui, ses mains autour de ma taille, agrippant mon t-shirt - enfin son t-shirt- avec hâte.

- Je veux juste être avec toi, c'est tout, je lâche, m'écartant d'un millimètre de lui avant de l'embrasser à mon tour.

Il n'a même pas besoin de répondre, je sais que c'est réciproque vu la façon dont il m'embrasse en retour. Je vis un rêve éveillé.