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20 AVRIL 2015

Face à cette fille, je ne sais pas vraiment quoi dire. Je fixe mon grec et je songe à le finir même si je n'ai plus très faim, puisque je l'ai quand même payé cher.

— T'as toujours habité ici? me demande Meryem.
— Oui, toujours, dis-je en haussant les épaules.
— On habitait à côté de Lyon nous mais on avait plus les moyens donc on est venus ici, la famille de mon père est dans le quartier aussi.
— Ah ouais, ça doit changer.

Je suis très peu intéressée par la conversation, Meryem est mignonne mais je passe un moment en sa compagnie uniquement pour faire plaisir à Nabil. Et mes parents par la même occasion puisqu'ils ont entendu parler d'elle, c'est une fille bien apparemment. Tout le quartier ne parle que d'elle.

Elle est jolie fille, une petite brune aux jolies formes. C'est une tunisienne, elle a le physique typique des maghrébines — elles sont magnifiques. Ses yeux marrons te transpercent et elle a ce même côté innocent que j'avais à l'époque. Je ne doute pas qu'elle soit la cible de tous les mecs du quartier.

— Sinon, tu fais quoi dans la vie?
— J'ai fait une licence en marketing et j'espère reprendre mon master bientôt. Et toi? Je préfère rester neutre et ne pas lui parler de mes vrais projets.
— Je travaillais chez Zara à Lyon, mais là mes parents veulent pas trop que j'aille travailler jusqu'à Paris donc je fais rien.
— Ouais t'inquiète mes parents m'empêchent aussi de poursuivre mes études.
— Franchement c'est abusé, soupire-t-elle. Du coup je vais envoyer mon CV dans des magasins autour de Corbeil, je peux pas rien faire. Mon frère me laisse pas bouger de chez moi.

Je rigole et lui explique ma situation avec mon frère. Finalement, elle me ressemble beaucoup et on risque de bien s'entendre.

Elle s'arrête de parler et fixe un point derrière moi, je me retourne et je vois Tarik en train de commander des grecs. Il n'a pas l'air de nous avoir vues.

Deux options s'offrent à moi: la menacer en lui disant qu'il est à moi ou ne rien dire.

— Plutôt pas mal hein? dis-je en riant.

Elle secoue la tête et fait un petit sourire gêné.

— Quoi? Elle me prend pour une conne.

Elle baisse la tête en rougissant. Je me retourne et je vois que Tarik nous a aperçues, il fronce les sourcils et me questionne du regard. Je hausse les épaules et il me fait un clin d'œil avant d'y aller.

— Tu le connais?
— Ouais, on peut dire ça comme ça.







*
* *








J'échange mon pochon contre un billet de 20€ en une poignée de main et le client repart comme si de rien n'était. Je mets mes mains dans mes poches et je marche en sifflant jusqu'à l'endroit où m'attend le prochain client.

À mon plus grand regret, je n'y trouve pas l'homme d'affaires que j'attends mais un mec en survêt qui fume un joint appuyé contre un poteau. Il me regarde de haut en bas avec un sourire en coin et il me fait un signe de tête.

— Tu t'es perdue, beauté?

Je ne réponds pas et regarde autour de moi à la recherche de mon client habituel.

— Tu cherches quelqu'un?
— Ça t'regarde pas.
— Si t'es perdue, j'peux t'aider à retrouver ton chemin ma poule.

Il commence à être lourd, je regarde rapidement les issues autour de moi au cas où il deviendrait dangereux.

Il s'approche de moi donc je recule et il s'apprête à se rapprocher encore mais par chance, mon sauveur du nom de Tarik fait son apparition! Il lance un regard de travers au gars et met son bras autour de mes épaules.

— Scuse j'ai oublié de te prévenir, me dit Tarik. Amir se joint à nous. Il va vendre autour du bât D et toi tu gardes le reste.
— Ah elle est avec nous elle? demande le prénommé Amir.
— Ouais, c'est ma meuf.
— Enchantée, dis-je à Amir. Moi c'est Emna.

Il fronce les sourcils et serre la mâchoire.

— Emna? T'étais avec ma sœur aujourd'hui. La meuf dont Nabil a parlé.
— Oui.

Il semble faire une note mentale de ne plus laisser sa sœur m'approcher et il se concentre sur les 2-3 choses que Tarik nous dit. Ce dernier fait ressortir son côté possessif puisqu'il garde son bras autour de mes épaules et il a pris ma main dans la sienne.

Il se sent menacé par Amir et avec raison puisqu'il est très bel homme, son prénom signifie « prince » et il en a l'apparence malgré son comportement de mec relou. Son teint est hâlé, il est grand et semble musclé, ses cheveux bruns sont légèrement bouclés, ses yeux d'un vert profond et il a des lèvres pulpeuses qui n'attendent que d'être embrassées.

— Ça marche pour toi? me demande Amir, me sortant de mes pensées.
— Mhh? questionnais-je.
— J'ai dit que vous alliez bosser ensemble, me dit Tarik. En fin de soirée, un de vous deux vient me donner ce que vous avez gagné. Comme ça c'est plus simple.
— Ouais, d'accord.

Le prince tunisien me fait un clin d'œil pendant que Tarik regarde ailleurs et j'ai presque envie de rire. S'il pense avoir une chance avec moi alors que je pourrais mourir pour Tarik, il peut toujours rêver... J'embrasse la joue de mon mec et je repars vendre comme j'avais si bien commencé avant que ma soirée ne soit perturbée.









coucou!!
petite question pour celles/ceux qui lisent l'histoire... il me reste les 6 derniers chapitres à poster, vous préférez que je les poste tous les 2 jours comme je fais actuellement (à peu près) ou bien un par semaine?
voilà bisous !! <3

PAS D'JASMINE POUR JAFAR - ADEMOOnde histórias criam vida. Descubra agora