On ne peut atteindre l'inaccessible.

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Pdv Akari

La femme vomit et pleure en même temps. Muichiro tient ses cheveux et je lui caresse le dos.

Nous patrouillions tranquillement quand nous avions entendu des hurlements. Un démon torturait cette pauvre dame. Il lui mangeait les doigts, un par un. Horrible.

Elle s'asseoit par terre en tremblant.

...: Merci.

Muichiro: Je vous en prie.

Akari: Où est-ce que vous habitez ?

...: Je ne vais certainement pas vous le dire. Et si vous étiez des démons, vous aussi ?

Je souffle bruyamment des narines.

Akari: Si nous étions des démons, vous seriez déjà morte.

Elle avale sa salive avec difficulté.

Muichiro: Vous avez raison d'être méfiante, mais je vous rappelle que vous n'êtes pas en état de vous déplacer seule. Libre à vous de refuser notre aide.

Son regard passe du pilier à moi, et elle détale en courant.

Akari: Ingrate.

Muichiro: Calme-toi. Tu devrais être plus douce.

Je lui jette un regard mauvais. Tu n'as pas à me dire de me calmer.

Cette dernière semaine, tout m'agace. Surtout lui.

Depuis ce... truc, il ne cesse de faire comme s'il ne s'était rien passé. Ça me donne envie de lui faire avaler ses cheveux si magni-... moches.

Quand nous sommes rentrés, ce soir là, il m'a servi des tempura comme si de rien était, et son attitude m'a clairement fait comprendre que son action avait été un débordement, une erreur.

Alors j'ai décidé de rentrer dans son jeu. Mais je perds mon calme bien plus promptement que lui. Je profite quand même de la situation, car c'est une compétence que je me dois d'affiner. Vivement qu'il m'apprenne tout ce que je dois savoir, et qu'il crève, pour que je puisses prendre sa place.

...

Je ne pense pas ce que je pense. Enfin, si, mais le fond de ma pensée est tout autre que cette petite voix qui m'insuffle une telle hargne. Au plus profond de moi, je ne peux me passer de ce pilier. À chaque fois que nos regards se croisent, mon cœur saigne. À l'idée que je ne sois pas assez bien, qu'il se soit peut être trompé de successeur.

Si les choses s'étaient passées autrement, dans ce brouillard, on n'en serait certainement pas là.

J'ai regretté ce baiser. Du plus profond de mon âme. Mais j'ai aussi apprécié chaque seconde pendant lesquelles nos salives se sont imprégnées l'une de l'autres.

La saveur de ses lèvres commence à se dissiper de mon esprit. C'est peut-être une bonne chose.

Après tout, on ne peut atteindre l'inaccessible.

J'ignore la réplique de Muichiro.

Akari: On va où, ensuite ?

Muichiro: On en a fait assez pour aujourd'hui, tu dois être fati--

Akari: Je suis en pleine forme. Si ce n'est que ça, on peut continuer, avec ton accord.

Il me dévisage, peut-être surpris par ma froideur. Impossible de savoir ce qu'il a dans la tête. Il parvient à cacher ses émotions derrière son regard vide et ses traits déli-... impassibles. Ça m'agace.

Muichiro: J'entends ta ferveur, et je la félicite. Mais il est réellement temps de rentrer. On a fait du chemin, et il commence à faire jour.

Il se met en marche, et attache sa chevelure colorée en une harmonieuse queue de cheval. Bordel.

Akari: Tu pourrais pas arrêter d'être beau, pour une fois ? Ça me faciliterait la tâche.

Il fait mine de ne pas m'entendre et continue à avancer. Je vais le buter.

Akari: Muichiro.

Il se retourne enfin.

Muichiro: Oui.

On se fixe pendant quelques instants. C'est limite si je sens mes pupilles tressaillir, tandis que son visage reste le même. Impassible.

Akari: Tu m'agaces.

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Je ne savais pas du tout de quelle manière exprimer les émotions de Muichiro et d'Akari. J'ai jamais passé autant de temps sur un chapitre aussi court. 

J'espère qu'il vous a plu !

Bisous les fraülein ^^

BrouillardWhere stories live. Discover now