Devils & Shadows: Amour inattendu

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KATRINA

Je rejoins madame Melina très tôt a la boutique et on met les plats dans la petite camionnette. C'est Austin qui est avec nous et il ne m'adresse aucun regad. Depuis notre discussion de la dernière fois, on s'abstient de Parler et c'est mieux pour moi.
A ce que je sache, je n'ai rien fait de mal et puis c'est lui qui se prend pour le petit frère capricieux qui ne veut pas partager son frère et puis on en est pas a ce stade.

On se met en route et au fil des minutes on s'éloigne de plus en plus de la ville pour finir en " campagne". Il n'y a plus de verdures que d'habitations.
On s'arrête devant une grande grille.
Il existe un pareil endroit dans cette ville.
C'est une maison familiale ca ? C'est très grand.
On dépasse un grand jardin où sont alignées plusieurs tables et des enfants qui courent partout.
Les femmes transportent des plats toute habillés en jean avec toujours la veste en cuir sur le dos pour certaines.
On s'arrête devant ce que j'appellerai un manoir... c immense. Je ne sais pas quoi dire. C'est juste immense.

Je suis madame Mellina et je vois plusieurs gros bras tous avec leur veste en cuir. C'est une signe d'appartenance a cette famille ? Je n'ai jamais vu autant de veste en cuir.
Je me rapproche plus de ma patronne. J'ai les mains qui tremblent sans pouvoir les contrôler. J'aurais du rester chez moi. Je n'aurai pas du accepter.
Je ne me sens pas a ma place ici. Il y a beaucoup trop de monde.

- viens.

Madale Mellina attrape mon bras et me tire vers elle.

- ne fais pas attention aux garçons. Tu m'aides juste et après je te ramène.

J'hoche la tête sans parvenir a sortir un mot. Je me mets alors au travail et on range soigneusement les pâtisseries et les salées.
Plusieurs femmes se regroupent dans la cuisine et discute joyeusement avec Madame Mellina. Je ne me sens pas a l'aise. Je ne connais personne ici. Je me contente alors de faire ce pour quoi je suis là. J'ai hâte de rentrer chez moi. Mais avant ça, pourquoi je ne le vois nulle part.
Oui je suis peut être dans la cuisine mais celle ci est ouverte sur une grande salle, tres spacieuse composé d'un salon d'une part et l'autre partie renvoie a un bar. C'est très original comme décoration. On a l'impression que tout un régiment habite ici. Ils sont nombreux dans leur famille.

Je fais face a deux enfants qui me font les beaux yeux pour avoir des petits gâteaux que je dispose.
Ils ont vraiment une bouille irrésistible ces deux. S'ils tiennent encore quelques petites secondes je ne pourrais pas résister a ces mimiques.

- ohh vous deux là... je vous vois venir. Vous en aurez en même temps que tout le monde. Dis une femme portant une veste elle aussi sur son dos. Ne fais pas attention. Ils me le font souvent et je résiste rarement.

Je lui souris sans rien dire. Je suis une grande timide.

- je suis Maya... la maman de ces deux chenapan.
- Katrina.

Elles attrapent leur bras et sort avec eux. Je peux voir derrière sur son cuir écrit " propriété de Vince " tout en haut et en bas est inscrit " diaboli Mc" et au centre il y a un dessin bizarre je ne retiens que la tête de mort.
C glauque tout ca... propriété de... c un trafic ??
Non je dois sûrement me tromper.. je n'ai pas bien lu.

Je suis ma patronne quelques heures plutard et on dépose tout sur la grande table sur le jardin qui est assez animé. J'ai de gros gaillards un peu partout. Certains fument, d'autres ont une bouteille a la main et les discussions sont animées avec une musique forte. Du pur métal j'entends.
A l'écart, je les observe tous et la pudeur n'est pas au rendez vous je vous dis. Et au milieu de toutes ces personnes je le vois enfin assis avec son frère et quatre autres gros bras dans une discussion qui a l'air animé.
De profil , il est encore plus intimidant. Je ne vois plus ces yeux mais je fais face a des biceps très en croissance plein d'encre, sur son cou je remarque le nom d'une de ces jumelles. Il a laissé ces cheveux libres aujourd'hui et ca rajoute quelque chose a son charme. Cet homme.... cet homme...
Je retiens ma respiration lorsque nos regards se croisent et qu'ils me fixent tout en buvant sa bière. Je ne peux pas détacher mon regard de lui. J'en suis incapable et pourtant je ne comprends pas pourquoi. Je suis faible devant lui. Mes peurs s'envolent et juste le regarder accélère mon rythme cardiaque.
Depuis que la sombre période de ma hie a débuté, je me suis éloigné de tous les hommes consciemment et inconsciemment. Mais avec lui , j'ai envie de me rapprocher de lui.. juste pour voir ce que ca fait.

Arrête de rêver ma belle, les hommes sont mauvais..ils n'ont pas de pitié. Même pas pour les femmes enceintes.

Je détourne le regard a cette pensée et respire un bon coup.

- vous êtes bien seuls dans votre coin alors que tout le monde est joyeux.

Je sursaute a cette voix rauque mais pâteuse. Je me fige sur place et baisse la tête. Je connais ce ton, cette intonation.
Elle m'apporte toujours autant de sueurs froides.

- vous êtes muettes dites moi.

La personne se met en face de moi et elle est bien plus élancée que moi.
Je regarde l'homme en face de moi et il empeste l'alcool. Il est ivre, en pleine journée.
Je ne réponds toujours pas et je crois pas que ca lui plaise. Mais je n'arrive pas à placer un mot.
J'ai bien de la chance. J'arrive a être en communauté. Y en a qui après avoir subit un certain degré de violence n'arrive plus a être parmi les humains. Leur vie sociale s'arrête a ce dernier coup qui nous plonge dans l'obscurité. Le bonheur, la joie, ces emotions disparaissent de leur veines et ils ne vivent que d'angoisse, de peur et de tristesse.

Je sursaure lorsque son bras attrape la mienne. Instinctivement je recule et mon corps se prépare déjà a esquivé un coup qui n'arrive pas.
Les yeux fermés, j'essaie de reprendre une respiration correcte.

- hey ce n'est pas la peine d'avoir une telle réaction. Je cherchais juste a te faire la discussion. Je ne m'attaque pas aux femmes moi.

L'homme relâche mon bras et s'en va alors que Melina s'approche a toute vitesse de moi.

- tu vas bien Katrina. Excuse moi de t'avoir laissé seule. Je...

Je n'écoute même plus la maman . Tout ce que je vois ce sont les lèvres serrés et les muscles contractés du fils.