Tout est mal qui finit bien. - Chapitre II

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Chapitre 2

Il avait raison. On les a rencontrés hier dans une salle de l'hôtel. Quand je lui ai demandé comment il pouvait savoir ce qui arriverait avant que cela ne se passe, il m'a dit :

« - Des fois, c'est une intuition, et d'autres fois, c'est comme si quelqu'un soufflait dans mon oreille ce qui est sur le point de se passer. Alors, je ne sais pas trop te l'expliquer. »

C'est sûr que ne pas pouvoir s'expliquer qu'on puisse « voir » des choses dans l'avenir du jour au lendemain, ça doit être flippant.

« - Mais depuis quand tu sais « voir » des choses ? » Je demande en mettant des guillemets au mot voir. 

« - J'en sais trop rien. Je pense que ça a commencé la semaine passée. Tu te souviens quand Gustav ne savait plus où il avait rangé ses baguettes ? » j'acquiesce en attendant ce qu'il va bien pouvoir me dire. « Eh, bien je pense que c'est depuis ce jour là que ça a commencé.  

- Et tu l'as entendu ou tu l'as senti ? 

- Ce jour là, je l'ai senti. Mais hier, quand je savais que la rencontre avait été déplacée, c'est comme si quelqu'un me l'avait soufflé dans l'oreille. 

- Et il y a d'autres choses bizarres que tu as remarqué ? Tu as des absences ?  

- Non. Mais je me demande si je ne suis pas somnambule.  

- Y a pas trente-six moyens de le savoir. Tant que cette histoire n'est pas résolue, je dors avec toi. 

- Okéééé. Je ne suis pas désespéré au point de vouloir dormir avec toi non plus hein. 

- Ouais peut être mais je ne veux pas prendre le risque de te retrouver mort sur le trottoir car tu aura voulu faire comme dans la chanson et sauter du haut d'un immeuble. 

- Mouais. Pas très convaincant comme argument. »

Mes arguments et moi... Une vraie histoire de haine. Je n'arrive jamais à convaincre quelqu'un du fait que j'aie raison.

« - Les gars, on doit y aller. On passe dans cinq minutes. » Dit Georg en entrant. 

« - Ok, on y va. »

Les cinq minutes qui restent on les passe à les stresser et à regarder le monde qu'il y a devant la scène. On nous avait dit que le festival attendait 30 000 personnes. Bien, là on dirait qu'il n'y a pas un chat. C'est bien sûr une façon de parler. Mais ayant fait plusieurs festivals où il y avait réellement 30 000 personnes, je peux aisément dire quand il y a 30 000 personnes ou pas. J'espère au moins qu'elle sera là... 

Elle, c'est quelqu'un que j'ai rencontré hier. C'est notre nouvelle traductrice pour cette mini-tournée. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais elle a un de ces magnétismes qui font peur. Elle, elle a une demie tête en moins que moi et a les yeux vert-gris, sa peau est matte et elle a les cheveux blonds coupés courts. Ce n'est tellement pas le style de filles que j'invite d'habitude que même Georg m'a regardé de travers. Mais si je l'ai invité, c'est parce que je pense qu'elle nous sera utile dans le cas de mon cher petit frère jumeau. Comment je le sais ? Disons que moi aussi je marche à l'intuition parfois.

« - Je suis ton GRAND frère jumeau ! Puis, je ne suis pas fou Georg. Si j'ai envie de commencer le concert avec Schwarz, je ne vois pas où est le problème. 

- Tu lis dans les pensées maintenant ? 

- C'est à vous dans vingt secondes. »

Pas le temps de parler maintenant. On s'installe sur scène et comme Bill l'a si gentiment demandé, Georg commence à jouer les premiers accords de Schwarz. Je suis Georg en commençant quelques secondes plus tard avec mes accords de guitare. Quand Bill commence à chanter, il fait quelque chose à laquelle personne ne s'attend. Il chante l'air de Golden de Fall Out Boy. Je lève le visage vers lui et le questionne silencieusement. Il me regarde d'un air angoissé. Georg commence à caler et à jouer n'importe comment. Puis, je commence à improviser sur la chanson que Bill nous fait. Il n'a pas l'air de contrôler ce qu'il fait.  

Tout est mal qui finit bien.Where stories live. Discover now