43

747 31 4
                                    

POV Tem :

<<- C'est qui qui vient te chercher ? Tu ne veux pas aller boire un truc avec moi au bar d'en face ? Ca fait longtemps.
- Désolé mon pote, mais Time et Tay viennent me chercher aujourd'hui, ce sera pour une autre fois.
- Alors les rumeurs sont vraies ?
- Quelles rumeurs ?
- T'es gay et en trouple ?
- J'ai jamais vraiment caché ma sexualité aux gens, ni même mes relations. >>

En soi, oui, je n'ai jamais caché ça, et je ne vois pas pourquoi je le ferai.

Je suis fier d'aimer deux hommes, et si la Thaïlande pouvait m'en autoriser, je me marierais avec eux sans aucun problème.

C'est un peu tôt mais je suis vraiment fou amoureux.

<<- Au début, on pensait que tu étais en couple avec Job.
- Job ?! T'es malade, y'a pas plus hétéro que lui ! Juste le fait d'embrasser un autre homme le fait paniquer de dégoût.
- Il est ouvert d'esprit ?
- Ses deux meilleurs amis sont gays, forcément qu'il est ouvert d'esprit. >>

Quand Porsche a annoncé sa bisexualité, j'ai cru pendant un instant que Bouddha avait fait exprès de m'ouvrir une porte pour que je puisse moi aussi, faire mon coming out gay à Jom.

Puis je me suis souvenu qu'un ami LGBT+, c'était déjà rare, mais alors deux, peut-être de trop.

Le jour où Jom l'a su, c'était le jour où Time m'a "sauté dessus" dans les toilettes du bar, pendant la fête de Porsche.

Complètement bourré, Jom a cru à un rêve, mais c'est le lendemain, quand je me suis réveillé dans notre appartement de colocation, qu'il m'a posé tout plein de questions et que j'ai commencé à culpabiliser pour Tay.

Je ne savais même pas qu'ils étaient en couple, et encore moins qui était vraiment Tay.

Encore aujourd'hui, je m'en veux énormément.

Mais en soi, si je n'avais pas fait ça, jamais je n'aurais pu connaitre Tay.

Je ne sais pas trop quoi en penser.

<<- Mec, j'y vais, envoie-moi un message pour savoir quand est-ce que tu veux boire un verre.
- Ca marche, à demain ! >>

Je me levais, saluant mon ami tout en commençant à sortir de la salle de classe qui devenait de plus en plus vide.

Je sentais aussi plein de paire d'yeux, des rumeurs sur moi, bien évidemment vrai, sur mon trouple avec des mafieux.

Tellement anxiogène, comme situation.

Comme si cela les regardait, et qu'ils en étaient tous impactés.

Je prenais le chemin vers l'extérieur, me rendant de plus en plus compte que le monde diminuait au fur et à mesure de mon avancé.

Merde, je me sens suivi, un peu.

J'attrapais alors mon téléphone, regardant les multiples messages de Time et Tem sur notre groupe Télégram, mon corps finissant par heurter quelqu'un d'autre.

<<- Oh merde, je suis désolé, est-ce ça v... >>

Mais je ne pus terminer ma phrase que mon regard longea le garçon qui était devant moi.

Un grand homme, sûrement un des basketteurs de l'université, qui ne bougeait pas de devant moi, ni lui, ni son regard.

Et c'est là que je me suis rendu compte de quelque chose.

Je suis dans un endroit peu fréquenté, avec un homme devant moi et...

Trois autres derrière.

<<- Ehm... Je suis désolé, est-ce que je peux passer... ?
- Tu vas où comme ça ?
- Je rentre chez moi, je... >>

Mais je ne pus terminer ma phrase que ma joue gauche surchauffa, mon corps se balançant sur le côté, un coup de poing qui m'obligea à laisser un moment mon corps par terre.

Je rêve ou ce gars vient de me frapper ?

<<- M... Mais ça va pas ?!
- Les homos n'ont pas le droit à la parole ! >>

Je sentais mon corps se faire une nouvelle fois attraper, puis être plaqué contre le mur, ma respiration coupée pendant que je me faisais secouer comme une merde dans les airs.

<<- Te rends-tu compte, Tem, à quel point notre université est devenue la honte de Bangkok à cause de toi ?!
- H... Hein... ?
- Toutes les rumeurs qui circulent autour de toi, comme quoi t'es gay et polygames, comment tu peux être aussi dégoutant ?!
- Je suis... Polyamoureux... >>

Et comme vexé d'avoir été repris dans une situation pareil, mon corps se fit encore une fois jeté violemment par terre, l'impression de devenir un déchet pour ces gars qui n'ont rien d'autre à faire de leur vie que de me faire subir ce genre de chose.

<<- Ok Google, envoie ma localisation à Tem et Time !
- Le bâtard ! >> 

Trop tard, bande de porcs.

Tenant mon genou qui avait violemment heurté le sol, j'observais mon pauvre téléphone se faire piétiner, le message ayant été de toute façon envoyé à temps.

Reste plus qu'à savoir quand est-ce qu'ils arriveront.

Mais s'ils pouvaient me trouver avant que je ne meure, ce serait vraiment très gentil de leurs parts.

<<- Tes copains ne te trouveront sûrement plus à leur goût quand ton visage ressemblera à un vase brisé ! >>

Entouré, je sentais mon corps être maintenu par l'un d'eux, les autres se ruant sur moi pour me couvrir de coups de poing, ma voix ne pouvant même pas sortir de ma gorge tellement que la douleur était immense.

Merde mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?!

Je sanglotais juste, ramenant mes jambes à mon torse pour ne plus recevoir de coup dans le ventre, quand c'est un bruit de tir qui arrêta absolument tout.

J'ai cru pendant un instant que mon téléphone n'avait pas eu le temps d'envoyer la localisation.

<<- LÂCHEZ-LE !
- Putain mais c'est un malade ?!
- Time, tu n'as pas le droit de viser des civils, arrête ça !
- J'en n'ai absolument rien à foutre ! >>

Je voyais dans le flou total des tâches se déplacer devant moi pour s'approcher, la voix de Tay perçant le noir qui se trouvait autour de moi, des mains venant prendre mes joues mouillées de larmes.

Je n'ai même pas remarqué que je pleurais, tellement que la douleur dans mon ventre est énorme.

<<- Dégagez maintenant, bande de merde ! >>

Time hurlait, mon crâne se compressant sur lui-même, mon corps cherchant un meilleur réconfort dans les bras de Tay qui me serrait fort dans ses bras.

<<- Tem, est-ce que tu nous entends ?
- Mmhh... J'ai l'impression d'être sous l'eau...
- On va appeler l'hôpital, ok ? Reste tranquille. >>

J'ai tellement mal au rein et à la poitrine.

Je sentais mon cerveau se sentir apaisé, déjà parce que je suis avec Time et Tay, et surtout parce que je vais être pris en charge, une envie de dormir prenant en revers tout mon corps, mes yeux papillonnants.

Mes oreilles ne me donnaient plus d'informations, juste des tâches s'agitants autour de moi, comprenant quand même que le directeur de l'université avait été appelé, très vite suivis par d'autres surveillants.

J'ai l'impression de me noyer dans mon propre cerveau. 

I am your pet - ᵛᵉᵍᵃˢᵖᵉᵗᵉ • Kinnporsche (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant