Chapitre 4: du vert et de l'orange

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Plus de deux semaines s’étaient déjà écoulées. Je ne bougé pas du canapé. Evan, Abi et Nael restaient avec moi essayant de me faire parler. Depuis ce soir, plus aucun mot n'est sorti de ma bouche. Je ne voulais plus manger, plus bouger, plus sortir. 

- Ce soir y’a une fête chez Nael, tu devrais y aller. m’a proposé Abi pleine d’espoir. Mais je lui ai simplement tourné le dos en guise de réponse.

Elle a poussé un long soupir et elle est partie à la cuisine.

-T’es sérieuse Hailey? a gémit Evan. Parle moi bordel.

Et puis j’ai pleuré. Je me suis redressée et je l’ai regardé, les yeux larmoyants.

-Ma mère est partie.

-Où? m’a demandé Evan interloqué.

-Je sais pas…

-Je suis désolé mon chat. m’a-t-il répondu en me prenant dans ses bras.

                                                      *** 

J’ai finalement décidé d’aller à la soirée, non pas avec plaisir. Il y avait du monde. Beaucoup trop. Evan avait choisi ma tenue, une robe rouge provocante fendue jusqu'à mi-cuisses. Le tout percher sur de hauts talons noir. La musique a directement agresser mes oreilles me donnant un mal de crâne énorme. J’ai réussi à m'éclipser dans un coin tranquille au bout de 30 minutes à discuter politique avec des gens bourrés. Je me suis installée sur un canapé en cuire beige clair à côté des fumeurs. 

-T’en veux une? m’a proposé un mec blond au yeuc clairs, il portrait un tee-shirt blanc trop grand, taché, un baggy bleu et des mans basse noires trouées. 

 Il me souriait gentiment, une cigarette et un briquet à la main, dégageant une forte odeur d’alcool et de tabac.

-Non merci. ai-je poliment refuser.

Il a ravalé son sourire et m’a tourné le dos pour aller avec les autres. Quant à moi. Je suis resté un moment à regarder la foule, les danseurs. J’ai sortie mon téléphone de mon petit sac noir et j’ai pris quelques photos, la luminosité et le mouvement étaient propices. Je les retoucherait une fois à la maison. J’ai ouvert Instagram et j’ai commencé à scroller. Cuisine, mode, voyages. J’ai enfilé mes écouteurs et j’ai mis ma musique. J’étais perdue dans mes rêves et je n’ai pas vu que quelqu’un s’était assis à côté de moi. Une personne imposante et immense. Un parfum d’amande et d’orange. Acide et doux à la fois.  Il me regardait. Je le sentais. Un regard insistant. J’ai retiré mes écouteurs et je me suis tourné dans sa direction. Et je l’ai reconnu, ses yeux verts, sa carrure, ses cheveux. C’était l’homme de la bibliothèque et de la soirée. Il avait un regard psychopathe et dangereux. J’ai eu un mouvement de recul. Son regard s’est durci, sa mâchoire s’est contractée et avant même que j’ai pu faire quoi que ce soit il m’a pris le poignet et m’a embarqué avec lui, il marchait trop vite et je courais derrière lui. Il a écrasé mon poignet dans sa main. Il m'a emmené dehors jusqu'à un coin caché. Puis il m’a jetée contre un mur. De là, il a mis ses mains dans ses poches et s’est immobilisé en face de moi. J’étais essoufflée, pétrifiée. Je me sentais en danger mais je n’avais pas la force et le courage de crier. Mon coeur battait à tout rompre et mon corps tout entier y compris mes organes et mes os tremblaient. 

-Debout! a-t-il ordonné violemment.

J’étais dans le flou, paralysé par la peur. 

-J’ai dit debout! m’a-t-il hurlé comme si je n'étais qu’un vulgaire animal. 

Je me suis faiblement relevé et me suis adossé contre le mur. Il s’est approché de moi avec cette énergie qui vous glace le sang et qui vous fait tressaillir. Cette énergie fait accélérer votre rythme cardiaque jusqu'à ce qu’il soit incontrôlable et douloureux. Qu’est-ce qu’être vulnérable? Être dans l’incapacité de réagir. Perdre le contrôle de sa vie. Cette sensation de n’être rien de plus qu’un être faible. Que votre vie dépend uniquement du choix de quelqu’un d’autre et qu’un seul faux pas peut vous être fatal. Face à cet homme, j'étais vulnérable. Et j’avais la certitude qu’un seul faux geste, qu’un seul mot de trop, pourrait me coûter la vie.

-Bonjour, petite chose. a-t-il soudain annoncé avec un sourire psychopathe. Il m’a adressé un large sourire et a continué: Enchanté de te connaître, ou plutôt de te revoir. 

Moi j’avais les yeux rivés sur le noir profond de ses chaussures cirées.

-Détend toi chérie, je vais pas te tuer…du moins pas tout de suite. puis il s’est approché de mon oreille et a chuchoté: Alors tu vas m’obéir bien sagement n’est-ce pas?

Ma gorge était en feu et ma mâchoire contractée. J’était incapable de prononcé le moindre mot. Puis il a pris mon cou dans sa main et m’a bloqué contre le mur.

-N’est-ce pas? a-t-il répété.

Les larmes me sont montées aux yeux, j’ai finalement réussit à prononcer un seul et unique mot:

-Oui…






















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