CHAPITRE 7

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JADA

La pute a crevé mes pneus. Je vais la tuer. Lentement. Tout chez elle est sournois et sa voix bordel, incapable de fermer sa gueule. Elle me fait penser à un corbeau...enfin...

Un corbeau sous LSD avec une obsession pour le rose. En sortant du poste à la fin de ma journée j'ai découvert l'état de ma voiture, je suis entrée dans une colère noire. Sérieusement, il n'y a qu'une idiote pour s'en prendre à la voiture d'un flic. Mais, en y réfléchissant bien, j'aurais bien assez de temps pour me venger d'une manière appropriée. Puisque je dois me rendre sur son lieu de travail. J'aurais vraiment pu laisser passer le manque de respect dont elle a fait preuve à mon égard en revanche toucher à ma voiture, c'est hors de question. Surtout pas venant d'une gamine comme elle.

J'ai dû appeler un dépanneur qui bien sûr n'a pas voulu s'en occuper de suite et m'a fait attendre. Je suis partie à pied. J'ai traversé la ville pour rentrer chez moi, voyons le côté positif de la situation..

J'ai pu compenser le sport que je n'ai pas fait ce matin à cause de mon contretemps.

19H45

Putain en regardant ma montre, je m'aperçois que je suis en retard dans mon programme. Ce n'est pas bon. Je dois encore finir le trajet et partir à l'entraînement. Au moins je pourrais me défouler un bon coup, même si mon rendez-vous m'a bien été utile pour commencer à me calmer.

En repensant à cette situation, je me dis que peut-être, j'ai trouvé la solution à mon appétit du moment. Bien sûr, je ne parle pas d'un appétit charnel, très peu pour moi. Quand je pense à son corps, il me dégoûte assez, je mange très peu de ce pain-là. Les femmes que j'ai l'habitude de côtoyer sont disons.. Moins imposantes.

Je les préfère soumises et sachant fermer leur gueule. C'est dur, mais c'est la vérité. J'aime coucher avec Miller parce que malgré sa grande gueule, dans la chambre, il est tout autre. Ça ne le dérange pas de me laisser diriger et c'est surtout ce dont j'ai besoin.

Pendant une seconde, j'ai un flash, le corbeau à genoux devant moi, le visage remplit de larme tendue vers moi, la bouche bâillonnée histoire de la lui faire fermer. Je me secoue la tête suite à cette image désagréable tout en ricanant doucement, je ne la vois être le genre de femme à se mettre à genoux. Encore moins devant une femme, je l'imagine plus en train de faire l'amour tendrement avec un amant doux. Malgré son travail, je suis persuadée qu'elle préfère être baisée comme une princesse avec des mots doux à l'oreille et... par un homme.

En tapant son nom dans la base de donnée, j'ai appris quelques secrets sur elle. Des secrets bien sombres qui m'ont plus qu'étonné. Elle a été mariée 2 ans et de cette union est née une fillette.

Une gamine ayant un bébé, ou va le monde. Sérieusement, faire un enfant aussi jeune, je ne comprends pas. Surtout avec un homme qu'elle a quitté quelques mois après sa naissance.. La bêtise des jeunes m'étonnera toujours.

J'ai 31 ans, mais m'imaginer avec un enfant me dégoûte profondément. Et, il n'est pas question d'âge, la plupart des gens me disent que ce n'est qu'une question de temps avant que l'instinct maternel se développe chez moi, enfin ce sont essentiellement les mots de ma mère. Mon père a compris il y a bien longtemps que ce ne serait pas de moi qu'il aurait des petits enfants.

Les cris, les caprices, les pleurs, tout chez ces petits êtres me mettent dans une gêne profonde. Mon argument phare pour que les gens me lâchent quand ils veulent absolument savoir la date fatidique de mon changement en poule pondeuse ?

Mon travail.

Être officier de police dans l'une des villes les plus meurtrières de l'État reste assez dangereux. J'ai déjà vu plus d'un collègue essuyer une perte familiale plus qu'horrible. Les enlèvements, les représailles et les vengeances restent monnaie courante dans notre corps de métier.

VISCÉRALEWhere stories live. Discover now