Un regard aussi sinistre qu'une plage de sable noir. C'est ce à quoi Roxane Wilheim a pensé quand elle l'a vu pour la première fois.
Photographe irlandais, Loric Ardery a tout d'intrigant. L'autorité qui coule dans ses veines ne semble pas là par h...
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𝟸𝟻𝚖𝚒𝚗𝚞𝚝𝚎𝚜𝚙𝚕𝚞𝚜𝚝𝚘̂𝚝.
Je suis lancé à 50 km/h en périphérie lorsque je vois les appels de phares de mon père dans mes rétroviseurs. « Il pleut, maîtrise ta vitesse » est le message qu'il veut me faire passer. Mais je n'ai pas le temps de ralentir prudemment : une masse à peine plus grosse que mon poing déboule de je ne sais où et reste tétanisée sur ma voie.
J'actionne la poignée de freinage de toutes mes forces.
Les pneus crissent.
Et je tombe.
Je n'écoute qu'un couinement parmi le frottement métallique de ma moto sur le sol. Mes protections raclent sur l'asphalte mouillé pendant que je roule à ne pas pouvoir m'arrêter. Je suis hors du monde. Atterrir sur une bordure de trottoir m'y ramène brutalement. Mon corps ne bouge plus. Ma tête continue de tourner. Je garde les yeux fermés jusqu'à sentir mon cœur marteler ma poitrine.
Je ne suis pas mort.
J'entends mon père héler mon prénom et une portière claquer avant qu'un sifflement désagréable n'encombre mes oreilles. Je retire mon casque et me mets debout sans prendre en compte le goût du sang que j'ai dans la bouche et les paillettes qui virevoltent dans ma vue. Je vacille. J'ai des bouffées de chaleur. Je lutte pour ne pas tomber dans les pommes, et je comprends que je me suis relevé trop vite.
