Quand l'Amour devient Démoniaque

Chapitre 7: La "Sano"morphose

-Comment ça « si tu étais humain » ? demanda Hanae intriguée. Koichi émit alors un bruit qui devait ressembler à un rire, mais un rire effrayant, comme celui d'un sadique.

-Tu n'as pas encore compris ? demanda-t-il, complétement hilare, tu es encore plus stupide que ce que je croyais Hanae.

-Compris quoi ? Réponds ! cria Hanae

-Enfin, répondit le jeune homme, il ne faut pas être particulièrement instruit pour le comprendre mais bon, puisque tu semble très stupide et longue à la détente, je vais t'expliquer. Vois-tu Hanae, Koichi Sano est mort pendant la première heure de la Sélection.

-Hein ? Ce...ce n'est pas possible, murmura Hanae, complétement assommée par la nouvelle, tu ne peux que mentir !

-Ah oui tu crois ça ? Et bien puisque tu es si sûre de toi, voyons comment tu vas pouvoir expliquer ça.

Sur ces mots, Koichi se mit à trembler de tout son corps comme un possédé. Mais la chose qui effraya le plus Hanae, ce fut ces craquements horribles qu'il produisait, comme si on lui arrachait d'un coup les os et la chair en même temps. La jeune fille n'aurait pas su dire ce qu'il se produisait chez son ami, ou du moins chez la personne qui se faisait passer pour lui, mais c'était si horrible à voir et à entendre qu'elle eut du mal à ne pas vomir. Le temps que l'imposteur termine sa drôle d'expérience, le soleil avait complétement disparu et déjà la lune projetait des voiles de lumières argentées sur le mont Fujikasane.

-Regarde moi, déclara Koichi à la jeune fille qui avait fermé les yeux pour ne pas être témoin plus longtemps de cette monstruosité. Comme Hanae n'eut pas de réaction apparente, Koichi lui mit un violent coup de pied sur la joue qui la fit tomber sur le sol. Celle-ci, se releva très rapidement et en battement de cils, elle dégaina également son katana, prête à se défendre.

Le Koichi qu'elle avait en face d'elle n'avait rien d'humain. Ses yeux avaient complétement changé, même si on pouvait toujours retrouver leurs éclats de jade derrière deux pupilles malveillantes de chat. La longueur de ses ongles et de ses canines confirmèrent soudain la théorie d'Hanae. Elle avait bel et bien un démon en face d'elle. Koichi esquissa un sourire carnassier en voyant la réaction de la jeune fille.

-Ah, je vois que tu as enfin compris ! s'exclama-t-il, tu en as mis du temps, comme quoi tu n'es pas aussi irrécupérable que je le croyais.

Hanae écoutait ses paroles avec un mélange de rage et d'angoisse profonde. Ce démon venait de la tromper pendant presque une semaine sans qu'elle ne s'aperçois de sa véritable nature, et elle s'en sentait terriblement honteuse. Obanai l'avait prévenu pourtant, il lui avait bien dit que des démons arrivaient à tromper la vigilance des pourfendeurs en les manipulant. Sachant cela, elle aurait dû se montrer plus méfiante envers ce bel inconnu un peu trop beau qui lui avait sauvé la vie cinq jours plus tôt.

-Tu sais, reprit Koichi, lorsque tu m'as dit que tu étais la disciple du pilier du Serpent, j'ai jubilé. J'ai depuis quelques temps un compte à régler avec cette pourriture.

Le surnom que le démon venait de donner à Obanai fit frémir Hanae de rage. Depuis qu'elle avait perdu sa mère, elle n'avait plus de famille. De ce fait, elle était devenue froide et rebelle à toute autorité, elle était tout le temps en colère et même toute forme d'affection lui était devenu étrangère, hormis l'amitié qu'elle entretenait avec Ai. Mais un jour, un jeune homme lui avait sauvé la vie et l'avait prise sous son aile. Obanai n'avait aucune obligation de faire tout ce qu'il avait fait pour cette courtisane qui avait perdu le goût de la vie. Il n'avait aucune obligation de la former, de l'accueillir sous son toit, d'accepter qu'elle partage sa vie pendant quelques mois. Pourtant, il l'avait fait sans même se poser de question. Hanae lui devait beaucoup de chose, car même si son cœur continuait de battre, c'était une jeune fille morte qu'Obanai avait recueilli chez lui, une fille perdue dans le passé et sans avenir. Sans qu'Hanae ne puisse expliquer pourquoi, ces heures de souffrance passé à s'entraîner avec le pourfendeur, à boire ses paroles si encourageantes, à se moquer de lui aussi, tout ça avait sauvé son âme. Hanae était très heureuse d'avoir rencontré cet homme trop peureux d'avouer ses sentiments à la femme qu'il aime mais qui n'éprouvait aucune peur devant des démons cinq fois plus grands que lui. Si lui n'avait pas peur des démons, alors elle non plus. Hanae ressentit un déclic dans son esprit et sans même prendre le temps de réfléchir, elle s'élança vers le démon.