Partie 1, Chapitre 20

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- Prépare-toi, tu vas venir avec moi, nous déjeunerons dehors.

Voilà ce qu'il lui annonça ce matin après le petit-déjeuner que la jeune fille prit à dix heures.

L'épisode de la ceinture c'était déroulé il n'y a pas si longtemps, alors la douleur mentale était toujours aussi vive dans le cœur de Tania.

Depuis ce jour, la jeune fille ne parlait plus aussi librement à son hôte qui tentait tant bien que mal de la faire revenir vers lui en lui offrant des cadeaux, que ce soient des jeux, des films, de la peinture..., en la câlinant durant leurs séances films ou bien avant de s'endormir. Mais rien n'y fit, rien ne put ôter cette vision d'horreur de la tête de Tania. Le visage du beau brun, déformé par la rage, par le désir malsain, par l'excitation de la battre et de la voir pleurer, hantait ses nuits.

Dès qu'il avait un geste vers elle, elle tressautait.

Dès qu'il haussait le ton parce qu'elle rêvassait, elle sursautait.

Dès qu'elle sentait le corps de son hôte la frôler dans les couloirs du manoir, elle frissonnait.

Tous deux trouvèrent cette situation invivable. La jeune fille regretta leur relation d'avant la ceinture.

"Mais c'est lui qui a tout gâché !!" se répéta-t-elle.

Elle désira ardemment se venger, lui faire regretter son comportement, mais comment faire ? Monsieur S était plus grand, plus fort, plus intelligent. Et puis, elle n'avait pas repris confiance en elle-même, le craignant encore beaucoup trop.

Une victoire qu'elle put s'octroyer fut qu'il ne l'avait plus touchée depuis cet épisode cauchemardesque. Elle n'avait pas envie de baiser avec lui et il n'insistait pas lorsqu'il tentait de l'approcher. Une petite victoire pour la jeune fille, n'ayant que cette arme-là contre lui pour le moment.

Cependant, Monsieur S se montra très doux, attentionné. Tant de choses qui firent de plus en plus craquer l'adolescente. Le beau brun savait comment la sensibiliser, comment la faire frissonner, comment faire tomber les barrières de son corps.

Elle ne désirait plus qu'il la touche, qu'il dorme avec elle, mais à force d'insister Tania avait fini par céder, aimant malgré elle la chaleur de ses bras, la délicatesse de son toucher, la douceur de ses baisers.

Le combat fit rage désormais dans son esprit. Une partie d'elle quémanda l'attention du jeune homme, tandis que l'autre lui hurla de partir, de ne pas se laisser avoir comme une idiote par sa belle gueule.

Cela épuisa Tania, lui donna de douloureuses migraines. Alors, elle essaya de les faire taire en peignant, en allant courir sur la propriété du jeune homme, musique à fond dans les oreilles. Mais cela ne fut jamais suffisant. Les voix revinrent, la douleur dans ses tempes l'empêcha toujours de dormir. Elle sut, au fond d'elle-même, ce qui calmerait tout ceci, et cela lui donna la nausée. Pourtant, elle ne put se combattre davantage et craqua. Elle laissait son bourreau la caresser avec plus d'entrain, chercher sa bouche pour la posséder comme elle le souhaitait.  Dans ces moments-là, elle guidait la main de son amant vers sa tignasse brune, afin qu'il tire légèrement dessus, annihilant ainsi toutes ses pensées contradictoires. Elle l'autorisa à mordre avec douceur la fine peau de son cou, d'approfondir leurs baisers en le laissant empoigner sa poitrine avec puissance, ou sa gorge avec domination. 

Elle trouva de la rédemption dans la douleur et cela lui fit peur.

Tania eut conscience d'être en paradoxe avec elle-même, cela la dérangea et l'épuisa. Elle se devait de profiter de cette journée à l'extérieur, de s'aérer l'esprit pour tenter d'y voir clair plus tard, trouvant le manoir étouffant à force de passer tout son temps à l'intérieur.

Ancré en moi, Partie 1 : Soumission (TERMINEE)Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ