Chapitre 8~

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Mon cœur fit de nouveau un arrêt dans ma poitrine.

-Oh mon Dieu.

Je me mets à courir, et bouscule les infirmiers. Je cours, encore et encore. Jusqu'à arriver devant sa porte. Thomas ne meurt pas, pas maintenant j'ai besoin de toi, non non non! Ça ne peut pas être possible je t'en supplie. J'ouvre en grand la porte.

-Mais je vais bien je vous dis! Hurle Thomas à une infirmière.

Je n'en crois pas mes yeux. Je reste là, bouche bée. Il me fixe, sans rien dire.

-Kaya. Souffle-t-il.

Je me mets à pleurer, mais pour la première fois depuis un long moment, ce sont des larmes de joie. Je lui saute dans les bras, et le serre si fort qu'il pourrait presque s'étouffer.

-Oh tu m'as tellement manqué Thomas, je pensais ne jamais te revoir. J'y crois pas! Dis-je.

-Finalement, tu me détestes pas tant que ça. Dit-il, le sourire aux lèvres.

Il me serrait aussi. Il faisait déjà le malin, même si je sais qu'au fond, il est heureux de me revoir. Tous les infirmiers entrent.

-Je vois que ça va. Dit le jeune homme que j'ai interpellé tout à l'heure.

-On pourrait être seul? Demande Thomas.

-On doit d'abord t'examiner un peu.

Le médecin que je pensais infirmier d'avance vers lui, et lui fait toutes sortes d'examens banals. Au bout de quelques minutes, tout le monde évacue la pièce, et je me retrouve seul avec Thomas, et cette fois, il est bel et bien vivant. Je lui souris, et retombe dans ses bras. Je suis tellement heureuse qu'il soit là, sain et sauf.

-Thomas, j'ai tellement attendu, je venais touts les jours tu sais, j'ai cru que je ne te reverrai jamais c'est dingue!

Il sourit.

-Tu m'as manqué aussi Kaya, je suis vraiment heureux d'être encore en vie.
Dit-il, vraiment sérieux.

-Thomas je regrette tellement de ne rien t'avoir dit à propos de mon hospitalisation, et tout ça. Tu sais, je ne te détestes vraiment pas.

-J'avais remarqué. Dit-il en riant.

-Mais maintenant, dis-je en m'asseyant à côté de lui, je suis prête à te le dire.

Il ne souriait plus.

-Tu es sûre, Kaya?

-Je ne veux ressentir le sentiment de regret que j'ai ressenti pendant toutes ces semaines.

-D'accord, alors.

Il me prend la main, et la serre. Ça fait tellement du bien. Je suis vraiment prête à tout lui expliquer, il le mérite.

-Alors... Ça a commencé quand j'avais treize ans. Un soir, mon père est rentré à la maison, il était ivre. Il s'est mis à frapper ma mère. Malcolm avait deux ans, il venait tout juste d'apprendre à bien marcher, et à parler. Malcolm pleurait, et moi aussi. Je n'avais jamais vu mon père comme ça, lui qui était si doux...

Il serra ma main encore plus fort.

-Et ça a duré jusqu'à mes dix-sept ans. Il la frappait tous les jours, elle avait pleins de bleu, qu'elle arrivait toujours à bien dissimuler. Mon père ne m'avait jamais touché, ni moi, ni mon frère. Mais un jour il est monté dans ma chambre. Et... Et il a essayé de me violer. Je me suis bien sur défendue...

Je remarque que mes larmes coulent, et que Thomas a l'air vraiment triste.

-Puis maman a crié "Stop!" Il s'est retourné, et s'est approché d'elle pour la frapper. Je n'ai jamais rien dit, car la seule fois où j'ai essayé, il m'a menacé. Il a dit qu'il la tuerait. Alors je me suis tus durant cinq ans, mais là, ça ne pouvait plus durer. Je lui criais d'arrêter. Il ne m'écoutait pas, et il s'apprêtait à la battre une nouvelle fois, quand la police arriva, et ils l'emmenerent. Je n'en croyais pas mes yeux. Je pleurais... C'était vraiment horrible tu sais?

Unexpected (Le Labyrinthe) Where stories live. Discover now