Chapitre 29~

173 17 1
                                    

-Pourquoi tu lui fais pas confiance, hein? Dis moi pourquoi, trouves moi au moins trois bonnes raisons. Crié-je.

-Tu rigoles? Tout le monde la trouve louche!

-Arrête un peu Thomas, elle est comme nous, merde!

-Quelque chose me dit que c'est pas le cas.

-Quelque chose me dis que t'es con.

Il écarquille les yeux. Oups.

-J'ai bien remarquée que tu ne m'aimes plus comme avant Kaya.

Mais qu'est-ce qu'il raconte?

-Pourquoi tu ramènes le sujet à moi?

Il émet un rire fâché.

-Qu'est ce que je disais.

Pipper et les autres sont partis chercher à manger à l'épicerie, car notre hôte est bientôt à cours de nourriture.

-Thomas...

-Aller Kaya, dis le moi.

-Te dire quoi?

-Que tu ne m'aimes pas.

-Très bien, je ne t'aime pas.

Son visage se durcit, et il semble sur le point de fondre en larmes.

-T'as raison Thomas, je ne t'aime pas. C'est bien plus fort que ça.

Il relève les yeux pour les fixés dans les miens. Je n'arrive pas à croire qu'il puisse penser un truc pareil, surtout que je l'aime à un point inimaginable. Nous sommes désormais les yeux dans les yeux, dans le silence le plus total depuis plus d'une minute. Il s'avance brusquement et m'embrasse. J'ai sursauté. Il plaque ses mains sur mes hanches, et je place les miennes dans son con. Il me soulève, et j'entoure mes jambes autour de lui. Il me jette presque sur le lit et se place sur moi avant de reprendre notre baiser. C'est tellement agréable. Ça faisait si longtemps que nous ne nous étions pas retrouvé seul que j'ai presque envie de céder à l'envie qui le ronge depuis plusieurs jours, semaines, voir carrément des mois. Il passe sa main sous mon t-shirt et me caresse lentement le ventre, et déboutonne mon short de l'autre.
Finalement, j'ai carrément envie de céder. Je place à mon tour mes mains sur son torse, et retire son t-shirt. Je le sens sourire contre mes lèvres. Il me déshabille, et je fais de même.
Pour la suite, vous la connaissez déjà...

***

Pour la première fois depuis un long moment, je me sens en sécurité. Depuis plus d'une semaine, enfin je crois -je n'ai vraiment plus la notion du temps- nous habitons chez Pipper. Nous sommes tous réunis dans le salon à discuter de nos vies d'avant. Je ne participe pas vraiment car je n'aime pas y repenser. Rien ne reviendra, tout est parti. Je dois m'habituer à ma nouvelle vie. Une vie de survivant.

-Non vraiment, il m'a dit qu'il avait réussi, je te jure! Dit Pipper.

-Ta vie avait l'air vraiment génial. Dit Simon.

Je baisse les yeux et soupire. Je préférais disparaître. Pipper me regarde et comprend, alors elle finit par changer de sujet. Enfaite, personne ne sait plus quoi dire, nous n'avons plus de sujet de conversation. Nous n'avons plus de vie. Un léger bruit retentit dans les couloirs, sûrement le vent, mais c'est agacent.

-Oh le bruit recommence. Dit Rena.

-Ce bruit, là? Demande Pipper.

J'acquiesce d'un signe de tête.

-Ça le fait tout le temps... Ajoute Will.

-C'est sûrement le vent. Dis-je.

Pipper nous regarde d'un air affolé.

-Quoi? Demande Thomas, inquiet.

-Y'a plus de vent, sauf la nuit.

On se regarde tous, avant de paniquer. Je pensais qu'on finirait par être tranquille ici, mais j'avais tort, comme à chaque fois.

-Ok, tout le monde se calme! Crie Rena.

Le bruit s'arrête.

-Merde. Ajoute-elle.

-Vous savez quoi, je vais aller voir.

-T'es malade Kaya, pas toute seule. Dit Thomas.

-Alors viens.

Il soupire et me suit. Je joue les dures, celle qui n'a pas peur, alors qu'en fait je suis morte de trouille. J'ouvre doucement la porte et vérifie que rien ne va me tomber sur le visage. Tout semble bon. J'avance avec prudence, et prends soin de regarder de tous les côtés à chaque pas. Je ne pense à rien. Enfin, si, je suppose que l'on pense toujours à quelque chose. Le silence gagne le couloir. Nous grimpons les étages afin de trouver la source du bruit.

-Je te dis que c'était plus vers le bas.

-Je sais ce que je fais Thomas.

Nous arrivons au dernier étage, où un énorme trou laissant entrevoir la ville a pris place sur le mur. Nous nous approchons, et regardons.

-Tu penses qu'ils sont tous morts? Demandé-je.

-Non, impossible.

Je souris machinalement. Une main m'attrape soudainement le pied.

-Thomas! Hurlé-je avant de tomber.

Je me retiens rapidement au rebord.

-Putain Kaya bouge pas! Hurle-t-il à son tour.

Alerté par le bruit, le reste du groupe montent les marches rapidement. Je sens que mon bras faiblit, mes muscles me brûlent et ne vont pas tarder à me lâcher. Je n'ose pas regarder la personne qui me tient la cheville et m'empêche de remonter. Thomas lui jette des pierres et des bouts de béton et tente de lui faire lâcher prise, en vain. J'essaye malgré tout d'attraper le sol en carrelage froid avec ma deuxième main, mais le mois de celui qui me retient est bien trop énorme, je ne peux pas l'atteindre. Je vois Simon arriver.

-Merde Kaya! Dit-il en attrapant son visage entre ses mains, et répétant sans cesse "merde".

-Je vais lâcher! Crié-je, à bout de forces.

-Je te jure que si tu lâches Kaya... Dit Thomas.

Je vois tous les autres arrivés, et j'entends leur bruit de surprise en me découvrant sur le point de tomber de neuf étages. Je ne dois pas lâcher, pas maintenant putain. Simon surgi de nulle part et envoie un énorme caillou sur mon agresseur. Il émet d'étranges grognements qui n'ont rien d'humain. Mais qui est-il?
La main de l'homme, je présume, glisse et s'attarde sur mes doigts de pieds. Il me les tord dans tous les sens. Je pousse un cri de douleur, et lâche ma prise, avant de tomber dans le vide.

Unexpected (Le Labyrinthe) Where stories live. Discover now