T'aimer sur papier

Chapitre 3

«That's the way, that's the way love goes
I guess that's the way, that's the way love goes
When it cuts you, when you bleed
That's when you're feelin' it the most
That's the way, that's the way love goes»
-Louis Tomlinson, That's the way love goes

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Et le temps a continué.
Pendant environ deux mois, rien a changé.
Le mois d'octobre, puis de novembre ont défilé à toute allure, apportant avec eux son lot de désespoir, mais aussi d'espoir.
Après tout, chaque mois était comme ça, non?
La seule chose de vraiment différente, c'était les lettres qui s'entassaient dans une boîte au fond du casier d'Harry. Un nouveau message l'attendait chaque jour, presque sans aucune exception. Des fois c'était simple, comme « ce chandail te fait si bien ». D'autres fois c'était plus profond, plein d'affection.

Bien évidemment, ça le faisait sourire, lui ajoutait un baume sur le cœur. Mais ce n'était pas aussi exaltant qu'il ne l'imaginait, sûrement parce qu'il ne connaissait pas l'auteur de ces mots.

Petit, il était fasciné par l'amour, un p'tit romantique comme son père l'appelait. Il croyait au véritable amour. Il n'avait qu'une hâte, grandir pour enfin pouvoir rencontrer son prince charmant. Il pensait que l'adolescence amènerait une histoire d'amour digne des plus beaux films. Mais finalement c'était tout le contraire. C'était l'anxiété qui te ravage, les moqueries qui t'enragent, l'école et les devoirs qui t'découragent. C'était un beau mélange de douleur, des pires horreurs. Et maintenant qu'il frôlait peut-être un amour digne de ses espoirs les plus fous, il se demandait: et si mon prince charmant ne se montrait jamais?
Et s'il restait caché, derrière du papier, pour l'éternité?

Mais ce n'était pas si grave. Il n'avait plus vraiment espoir en l'amour, depuis le jour où ses parents lui ont annoncé qu'ils ne s'aimaient plus. Qu'ils l'aimaient, lui et que ce n'était pas de sa faute. Ça ne serait jamais de sa faute.
Comment croire en l'amour, quand tout c'qui t'entoure c'est des couples qui s'détruisent?

Il est arrivé à son casier, une nouvelle lettre l'attendant. Aujourd'hui, c'était : « J'ai tellement hâte d'enfin pouvoir te rencontrer, bientôt. »

Harry ne savait pas vraiment ce que ça voulait dire. Son soit disant prétendant sortirait-il finalement de l'ombre?

- Ouuuu on dirait que ton namoureux va t'inviter à un rendez-vous!
Harry a sursauté et s'est retourné vivement, pour croiser le regard d'un Niall très fier de ses taquineries.

- Ha.Ha. Très drôle.

-Aller, viens dîner, moi j'ai faim!

Niall lui a attrapé le bras, le tirant sans aucune délicatesse vers la cafétéria.

~~~

Pendant la première, la deuxième et la troisième semaine de décembre, la routine a continué. Toujours des messages mais sans aucune trace de la rencontre dont avait parlé l'admirateur si discret. Plus de trace de cet espoir fugace.

Puis est arrivé la première journée de la dernière semaine de cours avant les vacances de Noël. Enfin, une pause pour souffler, respirer un peu. C'était le matin et Niall se rendait à son cours d'anglais, complètement démotivé. Il était un peu en retard alors, chose étrange, la seule place qui restait était celle à côté de Louis Tomlinson. La place à côté de lui était d'habitude toujours comblée par un de ses meilleurs amis ou une pimbêche de haut niveau.

Le cours a commencé, toujours aussi ennuyant. Niall pensait à comment pouvoir enfin découvrir qui était l'admirateur secret de son ami lorsqu'il a laissé échapper un gros bruit de surprise. Tout le monde s'est retourné et il s'est excusé bêtement, mais il s'en foutait un peu.

Il venait de se rendre compte que la calligraphie de Louis ressemblait étrangement à celle des lettres.

Merde! Louis serait le prince d'Harry?

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-Coudonc, il peut pas juste tenir là, ce maudit bout de papier!

Louis marmonnait, sur la pointe des pieds, sa capuche bien enfoncée sur sa tête, essayant de faire tenir son message dans la fente du casier d'Harry. D'habitude c'était si facile, mais là, rien ne marchait. C'était peut-être à cause de l'invitation qui venait avec?

- J'ai comme l'impression que t'as besoin d'aide.

Louis a sursauté manquant de tomber sur son derrière. Il s'est retourné sans vraiment regarder son interlocuteur.

- Euh en fait c'est juste que... je voulais... hum c'était pour... Il essayait de se justifier.

- Fatigue toi pas, je sais que c'est toi qui écrit des lettres à Harry.

Il releva les yeux. Merde. Il avait eu la « chance » que Niall, le meilleur ami d'Harry le voie en train d'essayer de mettre son mot.

-Lui dis pas, s'il te plaît! Je veux qu'on se rencontre à ma fête d'anniversaire, sans qu'il sache de base qui je suis. Je n'ai pas envie qu'il ne vienne pas parce qu'il sait que c'est moi ou qu'il ait plein de préjugés, ou-

- Allez-y, calme toi. Tu l'aimes vraiment alors ?

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C'était enfin vendredi. Depuis maintenant cinq jours, Niall agissait vraiment bizarrement avec Harry qui le voyait bien. Il est arrivé à son casier pour déposer son manteau, lorsqu'il a remarqué qu'une autre lettre l'attendait déjà.

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- Oh mon Dieu! Niall, tu devineras jamais! Harry rayonnait, littéralement.

- Tu vas rencontrer ton prince ?
Que Niall dit, en sachant qu'en fait c'était vraiment ça.

- Euh oui? Comment t'as su?

Harry qui, deux secondes plus tôt, sautait de joie en bougeant ses mains de manière étrange, regardait maintenant Niall de manière très perplexe.

-Oh juste comme ça, j'espérais que ça arrive enfin pour toi. Niall lui sourit. Il était si content pour son ami.

- Mais, s'il apprenait à me connaître et que finalement il ne m'appréciait pas et si en fait,je sais pas...

C'est bon, on l'avait perdu, il paniquait. Jamais dans sa vie il n'avait été « assez ». Pas assez présent pour ses amis, pas assez intelligent, populaire, normal. Et s'il n'était pas assez intéressant non plus?

C'était quand il avait ces réactions-là qu'il se rendait compte qu'il aurait besoin d'aide.

Il se disait que peut-être un jour, tout irait mieux, qu'un jour il irait bien.
Peut-être un jour.

Mais est-ce qu'il aurait la force d'atteindre ce jour ? Ça, il ne le savait pas.

Ce qu'il savait par contre, c'était qu'il avait besoin d'aide, il n'arriverait pas à s'en sortir seul.

- Harry, tu vas y aller. Non seulement tu es génial, c'est impossible de ne pas t'aimer, mais, en plus, je suis persuadé que ce gars est complètement mordu de toi. Et je vais être avec toi! Crois-moi s'il te fait du mal, je vais lui botter le derrière.

Niall était complètement sérieux pour une rare fois. Ses paroles étaient réconfortantes, presque menaçantes, mais c'était tout ce dont Harry avait besoin pour avoir le courage d'hocher la tête, d'accepter.

D'accepter d'y aller, d'accepter de le rencontrer.
D'accepter de se dévoiler.

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Hey! J'ai une proposition aujourd'hui! Accepterais-tu d'être mon cavalier, demain à la fête de Louis Tomlinson? Je ne saurai pas si tu as dis non sauf si tu ne me rejoins pas, à sa bibliothèque, deuxième étage, première porte à droite, à 19h. En espérant que tu viendras me retrouver.

Ton admirateur secret ( bientôt plus secret). <3

Ps: Avec ce mot vient l'invitation pour sa fête avec l'adresse de sa maison. J'espère t'y voir.

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À suivre

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Avoir besoin d'aide, ce n'est pas être faible. Accepter cette aide, c'est être fort.
Vous n'êtes pas seuls.
Je vous aime.
Flo <3