Chapitre 19 : Le premier jour

767 83 209
                                    




Chapitre 19 : Le premier jour

    Dans ses souvenirs, Ariel considérait que les années entre ses quatre et sept ans s'étaient écoulées beaucoup trop vite et elle n'en avait pas des souvenirs parfaits. C'était plus ou moins la même routine. Ce ne fut qu'à sept ans qu'un évènement majeur bouleversa son quotidien.

    C'était le premier jour où elle s'était demandée si elle était amoureuse de son meilleur ami.

    Ces dernières années, elle avait appris pleins de choses sur les meilleurs amis. Ses pères étaient des meilleurs amis avant de tomber amoureux et les parents de Rose également. Cela voulait dire que les meilleurs amis tombaient souvent amoureux. Et c'était, peut-être, ce qui allait se passer pour Albus et elle ! Elle s'était fait la réflexion, une après-midi de février de l'année 2014, alors qu'elle regardait Albus préparer de la Pimentine, tout en jouant avec son Boursouflet bleu qui s'appelait Whisky (elle l'avait eu pour ses six ans, un an et demi plus tôt).

    Albus était, comme toujours, très concentré lorsqu'il préparait des potions, ses yeux verts étaient encore plus brillants qu'à l'ordinaire et cela le rendait encore plus mignon. Parce qu'Albus était très mignon, c'était un fait. En fait, Ariel trouvait qu'Albus était très beau et très élégant. D'après elle, à part le fait qu'il fusse un peu trop petit pour un garçon de huit ans, elle était incapable de lui trouver un défaut physique. Mais cela ne voulait pas forcément dire qu'elle était amoureuse de lui, non ? Mais s'il n'y avait que ça ! Certains garçons pouvaient être objectivement beaux et, pourtant, elle savait pertinemment qu'elle n'était pas amoureuse d'eux. Par exemple, Louis Weasley était facilement le plus beau garçon qu'elle ait jamais vu et elle n'était absolument pas amoureuse de lui. Même James était beau (mais moins qu'Albus) si on se bouchait le nez (il sentait beaucoup trop la transpiration à force de courir, danser et sauter partout — étonnant comme Ariel changera d'avis plus tard...) et si on oubliait ses manières peu gracieuses.

    Mais Albus, lui, en plus d'être beau, il était intellectuellement supérieur à tout le monde. Il était extrêmement impressionnant et Ariel l'admirait beaucoup. C'était un garçon très bien élevé, il avait de bonnes manières, mangeait proprement, avait une hygiène irréprochable et il était très organisé. En plus, il était très drôle et ils avaient le même genre d'humour.

    Rien ne pouvait l'empêcher d'être amoureuse de lui ? Ce ne serait pas complètement idiot si cela arrivait un jour, non ? se demandait-elle.

« C'est toujours très utile d'en avoir à la maison surtout quand il fait aussi froid, expliqua Albus en ajoutant des épines de porc-épic à sa potion. Et voilà, c'est prêt ! Tu veux peut-être que je t'en serve une louche en prévention ? J'ai remarqué que ta voix semblait un peu enrouée. »

    Prenant cette suggestion comme une marque d'affection et d'attention (elle se rendra compte, des années plus tard, lorsqu'ils seraient à Poudlard, qu'Albus proposait ça à tout le monde pour éviter d'attraper des microbes et de tomber malade, lui-même), elle accepta joyeusement.

« Merci beaucoup, Al, tu es très gentil, sourit Ariel après avoir bu la potion, ses oreilles fumant.

— Avec plaisir, répondit Albus en versant le reste de son chaudron dans un joli contenant en verre qu'il referma fermement avant de l'étiqueter soigneusement et de lui trouver une place d'honneur dans le tiroir où il rangeait toutes ses potions. Alors, tu as réussi à préparer des potions intéressantes, toi, cette semaine ? »

    Il valait mieux qu'elle ne lui avoue pas qu'elle utilisait le chaudron en or qu'il lui avait offert pour donner des bains à ses poupées. Il valait, également, mieux qu'elle ne lui avoue pas non plus qu'elle jouait encore à la poupée. Elle avait, tout de même, sept ans et demi !

Un chaudron plein de poisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant