Le dôme de Paris [ORV/Lecteur Omniscient Fanfic]

Chapitre 1 - Le premier scénario (2)

Une fois le choc de la réalisation passé, je revins peu à peu à moi. J'avais un peu réfléchi à ce "scénario",  à ses instructions et à ce qu'il voulait nous obliger à faire. Nous devions nous entretuer pour survivre. Il y avait 27 élèves dans ma classe, et un professeur avec nous. Donc, 14 personnes étaient condamnées, et 14 autres pouvaient survivre. Enfin, pour cela, il fallait que chaque personne n'en tue qu'une autre, et que tout ceux qui avaient commis un meurtre ne se fassent pas tuer ensuite. 

Lentement, mes sens me revinrent, et je pris conscience de ce qu'il se passait autour de moi. Dans mon dos, tout le monde criait, de douleur, de rage ou de peur. En me retournant, je pus voir la plupart des autres élèves se battre. Certains se donnaient des coups, d'autres essayaient de s'étrangler, et je vis même une fille en frapper une autre à grands coups de chaise. 

Je détournai immédiatement le regard de cette scène horrible. Pour l'instant, personne ne s'était approché de moi pour me tuer, probablement parce que personne ne voulait passer devant les deux cadavres qui m'entouraient. 

Dans tout ce chaos, mon regard tomba par hasard sur une fille à lunettes au premier rang. Contrairement aux autres, elle n'essayait pas de tuer quelqu'un pour survivre. Elle restait assise, et priait, en tremblant. Je n'étais pas croyante, mais je suivis son exemple, et adressai une prière silencieuse à tous les dieux que je connaissais, les suppliant de me donner une chance de survivre, ou au moins, de me donner la force de tuer quelqu'un. 

Assis sur le sol, le professeur semblait en pleine crise de panique. La tête dans ses bras, il tremblait, et prononçait des paroles incompréhensibles. C'était très étrange de le voir ainsi, alors qu'un professeur était censé être plus calme que ses élèves. Je détournais le regard pour ne plus le voir paniquer, et mes yeux rencontrèrent l'arbuste en pot qui se trouvait juste à droite du tableau.

Je fixais l'arbre, essayant de détailler son tronc fin pour ne pas voir ce qui se passait derrière. Je tremblais de tout mon corps, et mon regard revint sur M. Marsandre. Il avait l'air particulièrement faible, il ne semblait pas réagir à son environnement. Si me le levais maintenant, pourrais-je l'assassiner froidement ? Même si c'était pour ma survie, je m'en savais incapable. Je n'appréciais pas le professeur, mais il était innocent, il ne méritait pas de mourir. Le frapper à mort, ou bien l'étrangler jusqu'à ce que la vie le quitte, c'était au dessus de mes forces.

Je jetai un œil à la fenêtre bleue qui se trouvait devant le tableau. Il indiquait qu'il restait 18 minutes et 21 secondes, 20 secondes maintenant.

Merde, tant de temps avait passé, et je n'avais toujours pas trouvé la force de tuer quelqu'un. J'étais condamnée. Je serais une des 14 personnes à mourir. Et si personne ne me tuait, alors, par ma faute, le nombre maximum de survivants serait réduit à 13 personnes.

A droite, un gémissement de douleur attira mon attention. la fille à la peau mate, qui priait depuis tout à l'heure, était tirée par les cheveux par un garçon qui faisait deux têtes de plus qu'elle. Son poing s'abattait sur le visage de la pauvre fille, produisant un bruit horrible qui me fit frissonner.

Un sentiment de colère naquit en moi. La fille à lunettes, je crois qu'elle s'appelait Colline, était restée pacifique, et même maintenant, elle ne se défendait pas. Ce type n'aurait-il pas pu aller s'en prendre à tout ceux qui se battaient entre eux, dans le fond de la salle ? Non, il visait la cible la plus faible qu'il ait pu voir. Mon poing se serra. Si je me jetais dans le combat maintenant, aurais-je le courage de tuer cet enfo*ré ? 

Pendant quelques instants, je me sentis comme Hélène. Une vraie Paladine aurait dégainé son arme, et aurait mit un terme à la vie de ceux qui s'en prenaient à plus faible qu'eux. Mais j'en étais incapable. A ce moment là, j'aurai aimé porté l'armure de la Lumière, le bouclier qui reflétait le Soleil, ainsi que le sabre du corbeau d'Or, ou au moins avoir les compétences d'Hélène, j'aurai pu invoquer une divinité pour protéger la fille, ou bien bannir ce type de l'existence.