Bonheur éphémère

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Je regarde mon portable : 7 h 00. Le soleil pénètre à travers les volets, la chaleur se fait déjà ressentir. Je m'étire un bon coup et m'assois. Ma chambre n'a pas changé depuis mon départ. Le noir tapisse toujours les murs, les mêmes photos de ma famille et de mes amies trônent toujours sur les étagères. C'est comme si je n'étais jamais partie, comme si je me réveillais dans cette chambre chaque matin, alors que non.

Aux États-Unis, j'étais dans une solitude immense. Pas de famille et peu d'amies. Pourtant, je ne manquais de rien. J'avais un magnifique appartement, mon frigo était toujours plein et ma carte bleue également. Mais j'avais beau avoir tout ça, rien ne comblait le manque dans mon cœur. De voir ma famille réunie à travers mon téléphone, les voir manger, rigoler, sortir ensemble me foutait le cafard et me renfermait encore plus dans cette sombre solitude. Voilà pourquoi je veux rentrer et je compte bien me faire entendre.

Je consulte mon portable, un nouveau message de Ryu, mon ami d'enfance. Je me roule sur le ventre et ouvre son message

" Tu es rentré ?"

Il est déjà au courant, incroyable.

Effectivement, Ryu est aussi un membre du clan, de notre clan, les Yamaguchi-gumi.
Je lui répond seulement par un oui, sans plus. Un froid c'était installé entre nous depuis qu'il m'avait avoué ses sentiments et avait essayé de m'embrasser. Le lendemain j'étais dans un avion pour New-York sans lui avoir laissé le temps de s'expliquer plus que ça.
On s'était revue brièvement quand je revenais au pays et c'était toujours aussi bizarre. Je lui en voulais d'avoir franchis la barrière de notre amitié, il avait tour détruit..

Je met un bon moment avant de sortir du lit, le mal de tête ne me quitte pas. Je devrais y aller doucement avec le saké. Je jette mon téléphone sur le lit et direction la salle de bain.

J'enfile un jean noir, un chemisier assez translucide qui laisse entrevoir mon irezumi. Principalement sur mon dos, un autre tatouage se dessinait entre ma poitrine. J'étais assez fière, mes tatouages representait tellement de chose. Des promesses et des joie. Mes peines et mes échecs également. Je ne voulais rien oublier.
Mess longs cheveux détachés et hop c'est partie.

Nous ne sommes qu'au mois de juin et ma petite soeur avait encore cours au lycée. Mon père était dans la cuisine à discuter avec ma mère qui, elle, riait au éclat avec lui. Mon frère était attablé avec ma soeur à déjeuner. J'embrasse mes parents et m'installe entre eux.

- Je serai absent toute la journée, avec Katsuro, et même la soirée, nous dit-il en savourant son café.
Il avait l'air inquiet, vraiment pas serein. Le voir ainsi m'a coupé l'appétit. Je regarde mon frère, essayant de comprendre ce qui se passe. Il fait mine de ne pas comprendre mon air interrogateur, alors je lui fais signe de la main, mais j'ai seulement eu droit à un regard des plus noirs.

- Me regarde pas comme ça, dis-je sèchement

- Reste à ta place, cherche pas à comprendre, dit-il méchament.

Je fronce à mon tour les sourcils et m'appuie contre la table, les mains de chaque côté prête à bondir au moindre mot de travers.

- Oublie pas que je suis ton ainée, ne me parle pas comme ça !

Il se lève à son tour et s'approche de moi. Vêtu de son costume noir, le Yakuza avait pris le dessus sur le petit frère

- Oublie pas que tes qu'une femme ici, me cracha t-il au visage

Je l'attrape par les cheveux, prête à l'éclater au sol quand je me sens tirée en arrière. Mon père, les nerfs à bloc, secoue la tête, les yeux levés au ciel.

Yakuza : ma famille, mon amour (Finit)Where stories live. Discover now