Descente au enfer

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Les bouteilles de saké se sont brisé sur le sol comme mon coeur à l'instant. Le regard vide, je tombe à genoux.

Mort, mort, mort.

Ça résonne sans cesse dans ma tête. Je me relève, fais deux pas mais trébuche. Je vomis mes tripes, mon corps ne répond plus. Je me relève mais trébuche encore une fois, la bile me remonte. Je vomis encor, à même le trottoir, mes larmes me brouillent la vue. Je crie ma peine, espérant alléger la pression dans mon cœur, mais rien ne change.

Je prends une minute avant de me relever. Cette fois, cest la bonne. Ma mère, ma sœur et mon frère ont besoin de moi. Avec le peu de force qui me reste je me relève sur mes jambes tremblante. Jarrive jusqu'à ma voiture, sors mes clés d’une main tremblante et démarre. Je ne me souviens plus du trajet jusquà chez moi. Tout ce que j'espérais, cétait d'ouvrir la porte et de retrouver mon père dans la cuisine, assis, à boire son café. J'espère à une blague de mauvais gout de ma soeur. Mais en ouvrant la porte, cest me qui me serra de toutes ses forces. Je la repousse, je ne voulais pas la croire, je ne voulais pas y croire.

- Papa ! PAPA !

Je le cherchais dans toutes les pièces de la maison. Ma soeur à mes trousses, redoublant de Pleurs en me voyant ainsi. Mais je ne lâchais pas l’affaire. Son portable éteint, je retente une nouvelle fois, marchant d’un pas déterminé jusqu’au salon.

- Hina, arrête ! Cria ma sur.

Je marrête en voyant ma mère au loin, assise sur le canapé, entourée de toutes les femmes venues la soutenir.
Elle ne pleurait pas, mais son regard était vide, lointain, inerte. Elle remarque ma présence et son visage se relâche, comme si elle attendait ma venue pour craquer. Ses yeux se remplissent de larmes.
Je ne contrôle plus rien, mes jambes avancent d’elles-mêmes pour m’effondrer contre ses genoux. Je hurle et pleure dans ses jambes en criant qu’il ne pouvait pas être mort.

- Où, où est Katsuro ? Et Katsuro, il, il va bien ? dis-je paniqué. Je cherche le visage de mon frère dans la pièce, mais il n’est pas là.

La main de ma sœur se pose sur mon épaule, l’autre retenant son sanglot. Puis, elle s’effondre sur ses jambes, incapable de soutenir le poids de la douleur.

- Maman ! Il est en vie ?

Je cherche la réponse dans ses yeux. Je ne pourrais survivre à une autre perte.

- Il est à l'hôpital, les chirurgiens s'occupent de lui. On... on nous a dit de rentrer, l'opération allait durer des heures, dit-elle, le cœur déchiré. Mon mari est mort et je risque de perdre mon fils..

Je me lève, passe mes mains sur mon visage et remets en arrière mes cheveux comme pour me remettre les idées en place. J'attrape les clés de la voiture. Ma sœur m'appelle, mais je ne l'écoute pas. Je dois le voir, je dois rejoindre mon frère.

Je roule en direction de l'hôpital, le pied enfoncé sur l'accélérateur. Mon téléphone ne cessait de sonner, mais je n'avais que Katsuro en tête.
J'étais incapable de me concentrer sur autre chose. Je priais pour qu'on me laisse mon frère. J'étais prêt à vendre mon âme au diable s'il pouvait rester à mes côtés.

Je me gare et sors en trombe de ma voiture. Je déboule dans le hall et crie le nom de mon frère comme s’il allait me répondre.
Je tourne partout, le cherchant. Je ne connaissais pas cet hôpital, j’étais incapable de trouver la salle d’attente des opérations et cela mettait mes nerfs à vif.
Quand une infirmière me prend délicatement par le bras.

- Il est arrivé par balle il y a une heure. Les chirurgiens s’occupent de lui, rentrez chez vous le temps que l’opération se termine.

Je retire violemment sa main de mon bras et la plaque contre le mur, la main serrant sa gorge. Ses yeux sortent de ses orbites. J'étais incapable de me contrôler, aveugler par la peur.

Yakuza : ma famille, mon amour (Finit)Where stories live. Discover now