Chapitre 66 : Elvira

1.2K 56 27
                                    










Je m'efface de ton âme.



















____________


Adrían





Rien

Absolument rien.

Nul ne pourra effacer cette pression, qui se tourmente dans mon âme, en regardant ce qu'il se passe à cet instant. 

Car il n'en reste plus rien. 

L'avenir s'efface, et le passé refait surface.

Le rythme de ma cage thoracique oubli sa cadence, quand j'observe cette boule de chair humaine, dont le passé remonte à la surface de ses cauchemars. 

Le retour à la case départ reprend les devants. 

Elle s'est effacée, pour redevenir la petite Alba de douze ans. 

C'est brisant, mais il va falloir garder la tête haute, et se souvenir que son frère lui-même n'avait pas réussi à la libérer de ses propres démons. 

Noirs sont ses yeux. Noirs reste ses peines. 

- Très bien Elvira, est-ce que tu peux suivre mon doigt, sans bouger la tête.

C'est une répétition de même question. Mais elles finissent toujours sans réponses. 

Assise dans ce lit qu'elle immerge depuis presque un mois, ses billes noires fixent le drap blanc qui lui couvre l'épiderme. 

Son esprit est parti. Son corps n'est rien d'autre qu'une simple présence, telle une coquille vide.

Aucun mouvement.

Aucune expression.

Aucune parole.

Aucun signe.

Rien qui ne puisse nous donner le moindre indice, sur sa santé, et ses ressentis. Et au plus profond de moi, je n'arrive pas à réaliser que cette femme mienne, a perdu toutes ses notions, envoyant son esprit nager dans les flammes diabolique de ses peurs. 

Ma Alba de vingt ans, et redevenue cette petite fille de douze ans.

- Très bien, on va faire autrement. Elvira, peux-tu cligner des yeux, s'il te plaît.

Le docteur Jones dicte des instructions, mais même un clignement des paupières, ne lui est pas offert. 

- Si tu ne veux pas avec moi, on peut essayer avec une autre personne. Elvira, si tout va bien, serre la main de Adrían.

Ma main qui ne s'est pas décrochée de la sienne depuis des heures, j'attends avec hâte qu'elle se serre davantage. 

Mais rien. 

Il ne s'agit d'absolument rien. 

À mes côtés, les cousins Pérez attendent eux aussi un mouvement, n'importe quoi de la part de ma Alba, mais rien n'est donner. Leur expression reste figée, ébahie par les réactions inexistantes de la jeune brune.  

Je connais de trop bien Alba, pour comprendre que plus on lui demande, plus elle n'obéira pas. Ses iris sont vides, mais c'est voulu. Elle a décidé d'elle-même d'entrer dans une transe, loin des voix, de tout ce monde.  Elle a décidé de se cacher. Et avec un Pérez, il est bien même inutile de penser à vouloir chercher. 

Elvira PérezDonde viven las historias. Descúbrelo ahora