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Pdv Angelina:

Je vivais moins vite que les personnes de mon âge mais je vivais plus fort. De ma personne à mon mode de vie, tout ce qui me constituait était intense, quand j'étais heureuse c'était des grandes joies et quand je souffrais je le sentais dans ma chair et au plus profond de mon âme.

J'avais tout le temps l'impression d'être déréglée, assister à la mort de sa mère changeait forcément quelque chose en nous, notre perspective des choses changeait et on avait plus vraiment foi en l'humanité

Des flashs de la soirée d'y hier firent leur apparition dans ma tête me forçant ainsi à ouvrir les yeux. Je décelai les lueurs du jours à travers les rideaux tirés de la chambre, j'avais un bandage à la jambe et un pansement sur le bras. Niveau blessures,je devais avoir battu le record en un mois et demi.

Malgré la douleur que je ressentais dans mon corps je pu tout de même faire un petit rangement dans la pièce. Je mis un short et un pull avant de me rendre à la cuisine pour voir Lupe, je croisais quelques hommes du cartel en chemin et leur fit un signe de main. J'avais tendance à oublier que l'organisation n'était pas juste constituée d'Enzo, Antonio et Rafael.

Lupe n'était ni à la cuisine ni dans le jardin comme à son habitude ce qui m'attrista légèrement j'avais vraiment besoin de parler à quelqu'un de confiance. J'envisageai d'aller à la bibliothèque mais j'étais beaucoup trop fatiguée pour me concentrer sur un livre.

J'avais besoin de partir d'ici, ça paraissait étrange mais j'avais vraiment envie de m'en aller. Je ne me sentais pas en sécurité,je ne me sentais pas à ma place, malgré la bienfaisance de Lorenzo et Tonio à mon égard je ne me sentais pas vraiment à place et je savais aussi qu'Alto ne me supportait pas.

Il me fallait une faille, je devais me préparer bien à l'avance sinon Rafael ne ferait preuve d'aucune pitié à mon égard. Déjà qu'à ses yeux j'étais une femme sournoise je n'imaginerai même pas sa réaction s'il apprenait que je m'apprêtai à partir d'ici.

Je passais une bonne partie de la journée enfermée dans ma chambre, personne n'était venu me voir et j'avais également l'impression qu'il n'y avait que les gardes à la maison. Je ne pouvais pas appeler luz ou Tia rosa sinon j'allais finir en larmes et pleurer n'était pas l'idéal actuellement.

Je décidais d'aller explorer la plage qui se trouvait près de la villa, Lupe m'avait dit que l'eau n'y était jamais froide et qu'il y'avait souvent des dauphins au loin. Je sortis de la villa et descendit les escaliers qui menait à la plage.

Le spectacle qui s'offrait à moi était tout simplement magnifique, les rochers noirs étaient tellement beaux et le soleil qui se couchait au loin était splendide. Je pris place sur le sable encore chaud et me mît à regarder la scène devant moi.

J'adorais l'océan, chaque jour après les cours je me rendais sur notre plage privée pour admirer les vagues ou ramasser des coquillages. Ariana adorait tellement les baignades qu'on passait la plus grande partie de notre temps dans l'eau.

L'océan était rempli de mystères, parfois il faisait preuves de calme et de sérénité, et puis d'autres fois il était agressif et se déchaînait sur tous les corps qui lui était étranger. J'avais l'impression d'être en permanence absorbée par l'océan, l'eau me noyait sans cesse et même quand j'avais l'impression de m'en sortir je re-sombrais dans ma souffrance.

J'étais faite de traumatisme, chaque pièce de mon être était frappée par la douleur, j'attendais juste l'a touche finale qui m'emportera vers la tombe.

L'air était frais, le soleil avait déjà complètement disparu au loin. J'étais là perdue dans mes pensées, je n'éprouvais pas vraiment l'envie d'être à la table de ces hommes aujourd'hui. Mon corps ne s'était pas encore totalement remis de la soirée d'y hier, la panique, l'effroi et l'odeur de sang qui habitait la pièce hier était comme imprégnées sur ma peau et dans mon esprit. Les clubs resteraient à tout jamais gravés comme un mauvais souvenir

A mon retour la maison était un peu plus agitée qu'en journée. Il y'avait une odeur d'épices et de vaisselles en l'air signe que le dîner était terminé depuis un bon moment déjà. Je déposais mes baskets pleines de sable dans la buanderie et remontais les escaliers pour me rendre dans ma chambre. Il était à peine 22h30 et tout le monde se trouvait dans sa chambre, ils devaient vraiment être épuisés après cette journée.

Je rentrais dans la chambre et refermais la porte sans allumer la lumière. Je m'apprêtais à me déshabillé lorsque je vis une silhouette assise près de la fenêtre, je me préparais à lancer ma paire de ciseaux et à crier lorsque ce malade de Rafael appuya sur l'interrupteur.

Mon cœur battait à toute vitesse, il était là assis, calme plus énigmatique et effrayant que d'habitude. Il portait une chemise et un pantalon noir, ses cheveux toujours en bataille. Je reposais ma paire de ciseaux sur la table et croisa les bras sur mon torse

- qu'est-ce qui ne va pas chez toi? Tu es maintenant un voyeur c'est ça? Grondai je

- je suis dans ma villa j'ai le droit de me trouver où je veux, dit il calmement

- et si j'avais été nue? Bon sang

- tu aurais été juste une chatte de plus rien d'affolant

- je croyais qu'on arrêtait de se provoquer et on repartait sur de nouvelles bases? Demandai je en colère

- je le croyais aussi Storm jusqu'à ce que je trouve tes petites notes sur ton lit. Je n'avais pas l'intention de fouiller dans tes affaires mais quand j'ai vu ces feuilles sur ton lit la curiosité m'a tout de suite piquer au nez, rétorqua t'il toujours d'un calme olympien

Je rougis instantanément de honte et mon cœur se mit à battre

- eh bien Angelina, je croyais que je pouvais commencé à t'accorder ma confiance mais à ce que je vois tu n'en es pas encore assez digne. Je voulais réellement faire des efforts pour m'adapter à toi mais quand j'ai lu ce qui se tramait dans ta petite tête, tout cela à voler en éclat

- ce n'est pas ce que tu crois,mentis je

- ce n'est pas ce que laisse croire cette feuille Storm
<et quand j'aurai l'opportunité de m'enfuir de cette cage dorée je le ferai>, dit-il en m'imitant

Je ne savais pas quoi répliquer face à ça, je ne me sentais pas honteuse parce qu'il connaissait mes intentions, j'étais juste gênée qu'il ait pu lire tout le reste. Il se rapprocha de moi à pas lent ce qui me poussa à me coller au mur, son odeur envahissait mes narines et son corps était si près du mien qu'un frisson de peur recouvrit mon corps. Il dégagea une mèche de cheveux de mon oreille et murmura:

- écoute moi bien Angelina parce que je ne le dirai pas deux fois. Tu auras beau essayé de t'enfuir mais je te retrouverai toujours, peu importe où tu te trouves et tu sais pourquoi? Parce que je suis le putain de maître du jeu. Si un jour je reviens dans cette maison et ne voit pas tes putains de yeux verts je retournerai le Mexique pour te retrouver et je te jetterai dans une cage, dit-il d'une voix glaciale

Il déposa les feuilles sur le chevet et sorti en prenant le soin de claquer la porte. Au final je ne devais pas avoir peur du sort que la vie me réservait car j'avais actuellement il n'y avait pas plus effrayant qu'Alto.

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 A mafia love story (AMLS)Where stories live. Discover now