Icy assignment - Reaper # 2

Chapitre 10

Je ne m'en formalise même plus, c'est même quasiment normal. Julia sort de la salle de bain enroulée dans une serviette, se séchant les cheveux, passant de son côté de la chambre pour passer son pyjama, mais ne ferme même plus son rideau, ce qui fait que, malgré moi, je la regarde se changer. Je ne sais pas si c'est volontaire ou un simple oubli, je ne sais pas si elle m'a vu, mais je ne dis rien et passe sous la douche à mon tour. Toutes les lumières sont déjà éteintes lorsque je rentre dans la chambre, mais son téléphone me donne suffisamment de lumière.

« J'ai mis ton arme sur la table de chevet, j'ai la mienne sous mon oreiller.

— Parfait, j'aime ton sens de l'organisation. »

À peine suis-je allongée que Julia se place en cuillère et passe son bras autour de moi.

« J'ai froid », dit-elle en grelottant.

« Si tu avais mis ton pyjama au lieu d'un short et d'un t-shirt, tu aurais bien plus chaud.

— Je dors mieux en short. Tu es bien installée ? Là je suis bien », affirme-t-elle en se callant dans mon dos, je sens ses seins contre moi, c'est agaçant. Ça devient de plus en plus étrange entre nous. Elle est complice d'un meurtre et se fout à poil dans mon lit où elle dort toutes les nuits. Je crains la prochaine étape, j'ai peur de la blesser en refusant ses avances.

J'ai froid.

Je replie mon bras afin de couvrir mon menton avec la couverture, mais ma main rencontre quelque chose qui ne devrait pas être là.

« Que se passe-t-il ? », demande la voix ensommeillée de Julia, ses lèvres me touchent quasiment. « Il y a quelqu'un ? », chuchote-t-elle.

« Non, j'ai froid.

— Passe ton bras autour de moi, c'est ok.

— C'est intime, Julia. »

Je passe tout de même mon bras autour de sa taille, la serrant contre moi. Julia pose son front au niveau de mon cou.

« Tu es bien ? Tu préfères que j'aille dans mon lit ?

— Non, reste avec moi.

— Tu sens bon.

— Tu as la peau douce, pourquoi tu ne portes plus ton t-shirt ? Ne me dis pas que tu es nue, Julia.

— Je ne te dirais rien alors.

— Julia !

— Dors, Emily. »

Julia ne bouge pas, et se contente de se rendormir. J'estime mériter une médaille. J'ai une femme magnifique dans les bras, nue, prête à s'offrir, et je n'en profite pas. J'ai mûri. Je suis fière de moi. En temps normal, je l'aurai dragué dans l'avion, je l'aurai probablement déjà mise dans mon lit dès le premier soir, mais je n'ai rien tenté. Je crois que Page me fait bien plus d'effet que je ne le pensais, je suis en train d'être fidèle alors qu'elle a rompu. Je divague jusqu'à finalement m'endormir.

À la seconde où j'ouvre les yeux, je constate qu'il y a un problème. J'ai glissé une de mes jambes entre les siennes, sa tête repose sur mes seins, jusque là, rien de dramatique, mais une de mes mains est sur sa cuisse, enfin un peu plus haut et en arrière de sa cuisse.

« Bonjour », murmure-t-elle.

« Salut.

— Tu es bien installée ?

— C'est confortable. Toi ?

— C'est moelleux. J'écoute ton cœur battre, ça m'a bercé toute la nuit.

— Tu m'aides pour retirer mon t-shirt ? »

Au point où nous en sommes.

Je n'ai pas à lui demander deux fois, elle remonte puis tire mon t-shirt, l'envoyant rejoindre le sien, et elle pose aussitôt ses mains sur mes seins.