CHAPITRE 16

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JADEN

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JADEN




— Je t'avais bien dit qu'une jolie rousse s'inviterait dans ta vie, commente Cade avant d'engloutir une bouchée de son sandwich.

Je me frotte le coin de la bouche.

— T'as de la mayo, là.

Il s'essuie avec le revers de la main.

— Change pas de sujet ! Elle est sympa ? Elle vient d'où ?

Un pied calé sous les fesses, je réponds à la batterie de questions de mon meilleur ami tout en remuant distraitement les feuilles de salade de ma lunch-box. Les carottes râpées ne m'enchantent pas davantage que les betteraves. Il ne restait que ça dans le frigo. Tante Dawn doit faire les courses depuis plusieurs jours et me confie tous les soirs qu'elle n'a pas eu le temps. En réalité, je crois que le mois de septembre est particulièrement rude pour elle. Elle a dû payer en une seule fois les frais de scolarité pour ma dernière année de lycée et ça a dû écraser notre budget et ses économies.

Si seulement je pouvais lui glisser de l'argent avec tout ce que j'amasse en tant que Belladonna. Le problème, c'est que mon secret tomberait à l'eau. Je ne peux ni lui avouer que je suis un voleur, ni que je me shoote à la cocaïne pour devenir un autre le temps d'une heure. Elle me ferait prendre des cours par correspondance et m'interdirait de quitter l'enceinte de ma chambre.

J'exagère mais je n'ose pas imaginer sa réaction. Elle serait tellement déçue de moi... elle sacrifie son quotidien pour m'assurer un grand avenir, je ne peux pas la laisser tomber.

Même si mon seul plan d'avenir est la vengeance.

Lorsque tante Dawn n'est pas avec moi, je peux utiliser l'argent que je dérobe sans problème. Le truc, c'est qu'elle vérifie tous mes repas pour s'assurer que je mange à ma faim. Si rien ne disparaît du frigo, elle s'en rend compte. Et même si ma salade n'est pas des plus ragoûtantes, je ne peux me résoudre à la jeter pour me précipiter vers le premier distributeur. J'ai connu la misère. Ce serait aller à l'encontre de mes valeurs.

— La pauvre, elle doit galérer en économie avancée. Surtout avec Borne ! Il débite à l'allure d'un fusil d'assaut.

— Je te jure !

— J'ai entendu Jackson et Maverick l'appeler Mr Kalashnikov, l'autre jour dans les vestiaires.

Un sourire me gagne. Ces mecs ont beau être des abrutis finis, il leur arrive d'être drôles de temps à autre.

— Tu vas l'inviter à un date ? Pourquoi tu lui as pas proposé de déjeuner avec nous ?

— Qui ça ? demandé-je.

— Jackson.

J'envoie mon poing dans l'épaule de Cade qui ricane et reprend :

— Alicia, andouille ! Faut vraiment te tirer les vers du nez, à toi.

BELLADONNA (Dark Romance, en librairies)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant