Chapitre 1

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A quel instant se rendait-on compte que notre liberté prenait fin ? A quel moment se disait-on : « Je dois profiter, parce que dans deux semaines, je n'en aurai plus l'occasion » ?

Assise sur le muret en pierre bordant la plage de Bonne Aventure, je fixais la houle capricieuse malmener les châteaux de sable d'une colonie de vacances.

Une fillette en maillot turquoise hurla au sacrilège, tirant le bras de son amie, qui pointait l'écume de l'index. Près d'elles, des garçons, dont le fort s'était également brisé, contre-attaquèrent à grands coups de pied.

Un rire s'échappa de ma gorge. Leur offensive vaine et leur candeur m'amusaient. Ils savaient qu'ils ne faisaient pas le poids face à l'océan. Pourtant, cela ne les empêchait pas de riposter.

Un sourire se dessina sur mes lèvres et avec lui, apparurent des souvenirs de mon enfance. Les après-midis à la plage avec mes cousins, où Maël et moi, en véritables sales gosses que nous étions, détruisions le château de son frère quand celui-ci détournait les yeux. Ainsi que toutes ces fois où Sasha, furieux, nous coursait jusqu'à la mer, et où nous buvions la tasse à force de rire aux éclats.

J'aurais donné cher pour revivre cette insouciance, pouvoir courir vers les flots, prendre de plein fouet les vagues et rire du sable dans mes cheveux. Remonter le temps, profiter de cette époque, retrouver mon moi passé et lui souffler, entre deux éclats, que devenir grande ne méritait pas de sacrifier sa joie juvénile.

Mon regard dériva vers le livre calé sur mes genoux. Il s'agissait d'un roman pour adolescents. Je l'avais retrouvé à mon retour de Saint-Florian, alors que je rangeais ma chambre. Le texte était un brin simplet, les personnages enfermés dans leurs clichés : la populaire, l'héroïne pas comme les autres, le garçon ténébreux ; et la trame prédictible. Cependant, je me souvenais l'avoir dévoré adolescente, incapable de quitter des yeux ses paragraphes, quand aujourd'hui, je peinais à terminer un bouquin en moins de huit mois.

Il m'avait apporté du réconfort à une période où je me sentais terriblement seule. Et bien que je ne ressente plus cette mélancolie, parcourir ces mots entretenait la nostalgie qui m'assaillait dès que l'été venait.

Le soleil, la crème solaire, les jours de farniente et le chant des vagues, freinaient le cours du temps, ravivant les cœurs. L'espace de quelques secondes, je me sentais rajeunir, je me sentais libre.

Vingt-et-un ans. Ce n'était pas bien âgé et pourtant... Les responsabilités qui pesaient déjà sur mes épaules et celles qui m'attendaient, auraient fait pâlir de stupeur la Charlotte de seize ans.

Mes jours de repos étaient comptés. Deux semaines, c'était ce qu'il me restait avant d'entamer l'externat de pharmacie, le 1er août, et un mois plus tard, ma cinquième année d'études.

Etais-je prête ? Mon esprit hurlait « oui », quand mon cœur murmurait un « non » presqu'inaudible. Embrouillée par ces discours contradictoires, je naviguais tête baissée, ignorant avec ardeur – encore plus que d'habitude –, mes sentiments.

TROIS, IMPASSE DES ROSES TRÉMIÈRESDove le storie prendono vita. Scoprilo ora