Chapitre 3

72 10 48
                                    

***

Hoppla! Dieses Bild entspricht nicht unseren inhaltlichen Richtlinien. Um mit dem Veröffentlichen fortfahren zu können, entferne es bitte oder lade ein anderes Bild hoch.

***

Comme annoncé par les garçons, Emma nous attendait sur la terrasse de la boîte. Lorsqu'elle nous aperçut, son visage s'illumina. Elle s'empressa de tirer sur la dernière taffe de sa cigarette, et écrasa le mégot dans un cendrier.

— Comment ça va les loulous ?! s'exclama-t-elle.

Sans attendre de réponse, la jeune femme se précipita pour nous enlacer. Je chancelai quand elle m'entoura, claquant une bise sur chacune de ses joues, et me rattrapai au muret délimitant les espaces assis.

— Que des misères, je vous jure ! J'ai cru ne jamais arriver. Y a toujours du monde sur le pont mais là, c'était de la folie !

— En même temps, quelle idée de bosser sur l'île ! renchérit Joaquim, levant les yeux au ciel.

— On n'habite pas tous sur Belmer, mon chat. Et je ne referai plus la saison chez Jocelyne.

Emma vivait à quelques minutes du pont de l'île d'Oléron, à plus d'une demi-heure de Belmer. Quand elle venait nous voir, c'était toute une expédition. La plupart du temps, elle squattait chez Jocelyne, sa tante cougar, qui tenait l'une des boutiques de souvenirs sur le front de mer. Jocelyne était très serviable jusqu'à ce que les touristes arrivent : après ça, le périple d'Emma ne faisait qu'empirer.

— Le plus important, c'est que tu sois arrivée, conclut Léonie en la gratifiant d'un sourire.

Emma avait intégré notre bande à l'entrée au lycée. Elle n'était ni dans ma classe, ni dans celle de Jo' et Léo. Cependant, elle avait su, de fil en aiguille, se trouver une place dans notre groupe d'amis.

Emma dégageait un charisme bienveillant, celui qui vous poussait à vous approcher d'elle et à vouloir devenir son ami. Elle était tel un aimant de gentillesse, on se sentait bien avec elle, et surtout, elle ne baissait jamais les bras face aux injustices : elle était toujours prête à défendre la cause d'autrui.

Elle et moi, nous étions aux antipodes l'une de l'autre. Son aura attirait les âmes en quête de réconfort, tandis que la mienne suscitait le mystère. Quand nous étions en soirée, c'était toujours Emma qu'on abordait en premier, parce qu'elle était plus souriante, moins fermée.

Un garçon m'avait un jour révélée que j'avais une posture intimidante, qu'il me trouvait inaccessible, comme un trophée que l'on ne peut s'empêcher d'admirer derrière une vitrine. J'avais levé les yeux au ciel, certaine qu'il sortait ça à toutes les filles qu'il croisait. Pour autant, ses paroles étaient restées gravées dans mon esprit.

Pendant que Timothée, bientôt accompagné d'Emma, allumait une nouvelle cigarette, Joaquim et moi prîmes la direction du bar. Léo resta avec les autres, me filant son ticket de conso' pour que je lui prenne un verre.

Le temps que la serveuse se charge de notre commande, j'en profitai pour questionner mon ami au sujet de sa récente rupture, et de ce que cela impliquait pour la suite.

TROIS, IMPASSE DES ROSES TRÉMIÈRESWo Geschichten leben. Entdecke jetzt