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- Noor

Quartier des Odyss.

Mon histoire commence par une journée simple, un réveil matinal à l'aube.

Après avoir prié Fajr, je mets mes affaires en vrac dans mon sac avant de sortir une bouteille d'eau à la main, rejoindre l'hôpital de la ville après 1 semaine de repos.

Je suis actuellement en train d'effectuer l'un de mon dernier stage de l'année avant d'être infirmière. Ma formation a été tout sauf facile et j'en ai versé des larmes.

Entre ça, les difficultés financières de ma famille et l'accident de mon père, les deux dernières années de ma vie m'ont forcée à porter un léger masque, m'efforçant à sourire en relativisant. L'important est qu'aujourd'hui j'ai trouvé une stabilité et que mon stage se passe bien.

C'est donc un peu fatigué mais de bonne humeur que je me rends dans le service de chirurgie vasculaire, rejoindre Isabelle l'infirmière qui m'encadre.

[...]

Isabelle : Alors ensuite nous avons la 16, c'est un patient très sympa, un p'tit papi, il est là suite à un pontage des artères coronaires, il a un scanner cette après-midi. Il devrait sortir demain il n'y a pas grand-chose à faire pour lui.

Moi : Ok ça change, dis-je ironiquement

Elle : Ne va pas trop vite -rire- 17 t'as la pépite !

Moi : J'ai déjà peur, dis-je en souriant

Elle : Attention, dit-elle en ricanant.
- Monsieur Kassem un petit jeune, attend je sais plus son âge.


Elle regarda son dossier rapidement avant de rire.

Elle : 21 ans ! C'est un minot mais il fait homme hein ! Pff vraiment un personnage le type !

Isabelle a 57 ans, je l'aime beaucoup. Elle me fait rire, c'est loin d'être une de ces infirmières aigries que j'ai pu rencontrer auparavant.

Elle était en train de me transmettre les informations sur chaque patient et lui me semblait être une pépite vu la tête qu'elle faisait.

Moi : Ah ouais, c'est un jeune.

Elle : Il est la suite à un pneumothorax.
-souffle- Laisse tomber, apparemment il se serait fait poignarder dans une bagarre, et il avait gardé la blessure sans la soigner chez lui.

J'ai pris un air choqué, ah ouais quand même...

Elle : Tu te doutes bien, grosse hémorragie interne. Le mec était à 4g d'hémoglobine, il était en réanimation une bonne semaine, il vient de monter chez nous il y a 2 jours. Fais gaffe avec la morphine avec lui, j'ai l'impression que ça pourrait être un habitué et peut-être qu'il peut fumer en chambre. Je le trouve agressif donc attention aussi poulette !

Moi : Waw bah merci Isabelle, un beau cadeau.

Elle : -rire- Bon courage à nous.

Moi : Il fume dans sa chambre tu m'as dit ?

Elle : Nan pour l'instant il va sur la terrasse, mais du hachich hein ! Je le sens je m'y connais moi !

Moi : Super, c'est plus de la vasculaire ici mais de l'addictologie.

C'est un service spécialement pour les personnes addicts aux substances.

Elle : J'te l'fais pas dire ! Ah ouais important pour lui il n'a pas le droit aux visites, interdiction de descendre non plus.

Moi : Ah oui purée... J'avais oublié ce règlement.

Elle : Oui donc si tu vois un truc bizarre tu appelles la sécurité parce qu'il y a une enquête judiciaire en cours. Bon, ça ne nous regarde pas mais la cadre ne veut pas qu'il sorte du service ou que quelqu'un vienne lui rendre visite. T'imagine quelqu'un vient finir le boulot ? Du coup il a été passé en anonyme mais bon entre nous on connaît son identité, tu verras sur le dossier, il n'y a rien.

À l'hôpital, après ce genre d'histoire les patients sont placés en anonyme pour les protéger au cas où il y aurait un problème de règlement de compte etc.

C'est une procédure classique qu'on m'avait expliquée dès mon arrivée dans le service mais j'avoue que je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer une telle situation.

« À la recherche du bonheur »  - NoorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant