Chapitre 11

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Diana

Mon horloge interne avait déraillé. Je ne m'étais pas réveillé à la même heure que d'habitude. Environ deux plus tard. Et l'effet que ça avait eu sur moi n'était pas celui escompter. Je n'avais même pas l'impression d'avoir fermé l'œil de la nuit. En tout cas, j'étais en dehors de mon lit maintenant, contrairement à mon père qui allait sans doute faire une grâce en matinée.

Daniel lui se trouvait devant la télévision, comme à son habitude. Je me dirigeai vers la cuisine pour lui prendre son médicament lorsque mon téléphone sonna.

Un appel masqué.

Je répondis quand même.

— Allô ? Dis-je en ouvrant le placard au-dessus de ma tête.

— J'ai eu peur que tu ne répondes pas.

Je me stoppai net dans mon geste.

— Tu m'appelles maintenant ? m'offusquai-je. Gabriel, ce n'est pas parce que je t'ai laissé débloquer ton numéro que tu peux te permettre de m'appeler. En masquer qui plus est.

— Je voulais pas prendre le risque que tu m'ignores.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Je t'attends depuis vingt minutes, mais tu n'es toujours pas là, dit-il en essayant de parler plus fort que le boucan de voix masculine qui hurlait derrière lui, je commençai à m'inquiéter en pensant que tu t'étais vraiment évanoui en rentrant chez toi.

Ah merde.

Il comprit par mon silence que j'avais complètement oublié de le rejoindre.

— Je peux venir le récupérer si tu te sens pas de sortir.

— Non, j'arrive. Je serais là dans quinze minutes.

J'accourus vers ma chambre pour troquer mon pyjama contre d'autres vêtements. Prête, je pris toutes les clés existantes de la maison. Même celle de mon père afin de sortir l'esprit tranquille.

Tant pis s'il se retrouvait enfermé. Je n'en avais pas pour longtemps de toute façon.

J'eus un moment de doute au milieu de la cage d'escalier. Mais il s'estompa aussitôt lorsque mes mains trouvèrent le carnet de Gabriel au fond de mon sac.

Il ne manquerait plus que j'oublie la chose qui me faisait prendre la route vers la fac un samedi matin.

Quelques arrêts plus tard, je rejoignis le stade comme il me l'avait demandé. Je n'y entrais pas et me contentai de lui envoyer un message pour le prévenir de ma présence.

Il apparut derrière les grandes portes vitrées qui menaient vers l'intérieur de l'infrastructure.

— Wow, t'es venu ici en courant ?

— Subtile manière de me dire que je ressemble à rien.

Il s'approcha de moi et je lui tendis son bien qu'il récupéra promptement pour le mettre sous son bras.

— Tu l'as lu ?

— Non.

Ma réponse le rassura.

Je n'y avais pas pensé, mais j'aurais peut-être dû y jeter un œil vu sa réaction.

— Pourquoi, c'est ton journal intime ? le taquinai-je.

— C'est juste mes notes.

— Et bas la prochaine fois que j'embarque tes affaires par erreur à cause du bordel que tu fous à chaque fois, c'est soit ça finit à la poubelle soit je t'y fais manger.

THE LITTLE ANGELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant