maïa

seize -

longtemps je me suis définie par ma solitude extrême.
je m’en contentais lâchement,
jusqu’au jour où il m’a fallu hurler immensément fort pour ne pas mourir seule en plein juillet.
je suis un corps flottant porté par une force immense dont j’ai longtemps ignoré l’existence - les yeux fermés - comme si les mots chuchoités au creux de mon oreille s’emmêlaient entre eux jusqu’à ne plus rien vouloir dire.

tu me dis que tout ira bien et je ne t’ai jamais vraiment crue
mais jusqu’ici je suis toujours là pour en parler alors je m’abandonne,
quelques secondes à peine,
à cette vie heureuse que tu me promets tant.

je ne sais plus comment faire pour exister sans tes mots.
ils me portent.
ils me portent et me font planer au dessus du monde, eux et ces quelques gens qui, aussi nombreux que les doigts de la main, me cognent assez fort pour m'assommer en douceur quand tout fait trop mal pour être vécu. 

je ne sais plus comment exister ailleurs que dans tes pas,
ma main dans la tienne,
un baiser au creux du cou,
ta chaleur qui calme mes tremblements
et ta main dans mes cheveux quand je pleure à gros sanglots.

je sais vivre sans toi,
je l’ai déjà bien assez fait,
mais au creux de ton être tout est indolore et terriblement beau.
je veux tout vivre du jour et de la nuit dans tes bras car les lumières y sont moins éblouissantes - plus réparatrices.

tu graves tous les endroits du monde de ta trace,
et comme un talisman je veux te tenir au creux de la main,
dans mes poches et sous mon souffle,
je veux t’étreindre à toutes les secondes,
quand dans la nuit je ne sais plus comment exister.
je fonds dans tes pupilles et je ne pense plus à la mort,
je m’abandonne aux bras des rêves,
je cours,
tu me suis,
je ne suis plus l’existence à laquelle tu me raccroches, sans arrêt.

je fonds dans tes pupilles et je ne pense plus à la mort,
je m’abandonne aux bras des rêves,
je cours,
tu me suis,
je ne suis plus l’existence à laquelle tu me raccroches, sans arrêt.