𝘐𝘭 𝘺 𝘢 𝘲𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦 𝘥𝘦 𝘵𝘳𝘢𝘨𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘳𝘥𝘪𝘵𝘴
𝘢𝘶𝘹 𝘤𝘰𝘶𝘭𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘳𝘰𝘮𝘢𝘯𝘤𝘦．
Plus d'une année s'est écoulée
depuis ce jour fatidique où Keans D-Hayle
a accompli sa vengeance.
En...
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C'est pire que dans mes souvenirs...
La haine, la colère ; ces sentiments qui m'étaient si familiers et que je percevais désormais chez elle... J'aurais voulu me convaincre qu'ils me laissaient marbre, que j'en étais stérile.
Je croyais savoir à quoi m'attendre.
Je pensais m'y être préparé.
Mais j'avais tort.
C'était pire que ce que je pensais et je n'étais pas certain de pouvoir l'accepter comme je le croyais.
Ses yeux ne montraient rien ; même pas une infime marque de larmes, ce qui, en paradoxe, témoignait de sa tristesse.
Ce vide dans son regard... Ce n'était rien d'autre que la nostalgie de son passé. Des souvenirs qu'elle avait entassés au fond d'elle. La conscience de ce qu'elle aurait pu être et le regret de ne plus se reconnaître.
Ma petite merdeuse n'était pas triste.
Elle s'accrochait juste à ses peines pour ne plus en souffrir.
Elle se laissait sciemment dans un état de douleur, refusant toute perspective de guérison, car elle aurait trop honte de trouver le bonheur qu'elle ne croyait plus mériter, après le crime que je lui avais fait commettre.
Seulement, elle ne punissait pas la bonne personne.
Malgré les trois jours passés à l'épier au loin, (Oui, les vieilles habitudes ont la vie dure), d'une part, car je voulais lui laisser le temps d'avaler la pilule de mon retour. Dans son état, c'était plutôt risqué de tout de suite tirer sur la corde raide. D'autre part, car il me fallait aussi reprendre mes marques perdues durant ces dix-neuf mois derrière les barreaux, avant de me heurter sèchement à son nouveau monde.
Et Bon sang ! Ça craignait.
Réellement.
Des sondes gastriques...
Ça avait sûrement été la goutte de trop.
« Pas de regret, D-Hayle. Tu connaissais les risques, mais ça ne t'a pas empêché d'aller au bout de ta vengeance » renchérit-il à nouveau.
En effet, j'aurais été un plus grand connard que je ne l'étais déjà si j'osai me laisser rattraper par la culpabilité.
Je ne méritai pas son pardon.
D'ailleurs, je ne le désirai pas davantage.
Toutefois, la voir mourir ainsi chaque jour m'était devenu insupportable autant que ce retour dans le monde des vivants, qui me rappelait sans cesse qu'elle ne pouvait plus faire partie du mien - même si ce fut par la contrainte, la première fois.
