𝘐𝘭 𝘺 𝘢 𝘲𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦 𝘥𝘦 𝘵𝘳𝘢𝘨𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘳𝘥𝘪𝘵𝘴
𝘢𝘶𝘹 𝘤𝘰𝘶𝘭𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘳𝘰𝘮𝘢𝘯𝘤𝘦．
Plus d'une année s'est écoulée
depuis ce jour fatidique où Keans D-Hayle
a accompli sa vengeance.
En...
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C'est une mauvaise idée.
Ma raison me le hurlait comme une forcenée tandis que mes tripes nouées me le confirmaient avec hystérie.
Mais mon cœur ne réfléchissait jamais avec sa tête.
J'étais encore collé contre le plan de travail lorsque, du coin de l'œil, j'aperçus le délinquant revenir dans la salle à vivre, son bonnet à la main, après avoir troqué son apparence d'avant pour une tenue plus décontractée. Il avait opté pour un baggy large vert kaki qui noyait légèrement ses jambes et un t-shirt blanc basique à manche longue, oversize également, qui évoquait le style Y2K des années deux mille.
Avançant dans la pièce sans mot dire, il me lorgna de travers, aux aguets, comme s'il s'attendait à un coup foireux de ma part à tout moment tandis que je m'efforçai de ne rien laisser paraître, inspirant profondément en essayant de me convaincre que tout allait bien, alors que rien n'était plus faux.
Tout à l'intérieur de moi menaçait de partir en vrille.
« Ce n'est pas moi qui ne veux pas partir, mais toi qui continues à me retenir », m'avait-il dit.
Sur le moment, j'avoue ne pas en avoir compris le sens. Mais à présent, son petit reproche audacieux prenait un peu plus de sens à chaque fois que je me le repassais.
Il avait su voir juste, en effet. Car durant ces dix-neuf mois passés au bord du précipice, lorsque je souffrais de lui, je désirai instinctivement l'oublier ; et quand l'amnésie de l'oublie me frappait, je voulais à nouveau ressentir la douleur mutiler mon cœur, pour me rappeler... en éternelle insatisfaite que je suis.
Aujourd'hui encore, mes pensées étaient celle d'une personne qui résidait toujours dans le palais des souvenirs. Et sans même m'en rendre compte, je l'avais sacré roi de mes peines.
Ce type n'avait pas de conscience, ou s'il en avait eu, ce n'était plus le cas aujourd'hui.
Il ne causait que le malheur autour de lui et il continuera certainement sur cette voie, si je ne faisais rien pour l'arrêter. Le repousser était donc vital, mais faute de mieux, je n'avais plus eu envie de négocier avec la réalité, toute réflexion m'ayant quittée.
Seul existait mon besoin de rébellion.
Mais cela faisait plus de cinq minutes que la petite voix dans ma tête s'acharnait à me reprocher la bêtise que je venais de faire ; car même si Keans ignorait encore pour l'instant ce que je tramai dans son dos, cela n'allait pas durer indéfiniment. Dans une dizaine de minutes, tout au plus, il le découvrira... et là, je serais foutue.
