Chapitre 7

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Je sors de chez un client. Je viens de l'aider à organiser ce qu'il m'avait demandé quelques jours plus tôt. A chaque fois, je demande s'ils savent des choses sur l'artéfact, mais rien. Personne n'a d'informations et certains ne savent même pas qu'il existe. Je me sens dépassé, en plus il va être l'heure pour moi de rentrer. Il est 17h30 et Ayato m'a dit de rentrer pour 18 heures. La soirée va être courte, c'est déjà ça.

Je commence à entamer le pas pour rentrer, saluant les quelques personnes que je n'ai pas vu aujourd'hui. Je croise même un chien et je suis obligé de m'arrêter pour le câliner et le chouchouter.
Mais je me reprends rapidement, j'ai plus peur d'Ayato énerver qu'autre chose.

Une fois dans la maison principale des Kamisato, je reste vers l'entrée. Je ne vois pas sa veste, ni même ses chaussures.
Quelques minutes après, alors que je suis posé sur le mur. La porte s'ouvre à nouveau. Mais ce n'est pas le bon Kamisato.

-Bonjour Thomas ! Comment vas-tu ?

Ayaka me sourit, elle semble d'excellente humeur. Peut-être que le voyageur est dans les parages.

-Ça va, et toi ?

-Super ! J'ai encore vécu de belles aventures avec Aether aujourd'hui. Il est vraiment très gentil.

Je ne sais pas comment lui dire, j'ai eu vent qu'il était déjà avec quelqu'un d'autre. Un liyuen il me semble. Je me contente de lui sourire, ne sachant quoi faire.

-Je suis ravi pour vous.

-Tu attends mon frère ?

Je rigole nerveusement, elle est plutôt maline.

-Oui, il m'a dit 18 heures.

-Ah oui, ta punition. C'est d'une absurdité affolante. Je ne sais pas pourquoi il a agit comme ça d'un seul coup.

Ah... Elle le descend bien. Je ne suis même pas sûr qu'elle s'en rende compte. Mais elle n'a pas vraiment tord, cette punition n'a ni queue, ni tête.

-Je l'ai mérité. C'est sa façon de me montrer que j'ai fait quelque chose de mal. Il n'y a pas de soucis.

-Si tu le dis... Enfin, je vais aller dans ma chambre. À plus tard Thomas !

D'habitude elle m'aurait demandé de jouer avec elle mais elle semble plus occupée par ses pensées qu'autre chose. Je la regarde s'éloigner avant de disparaître quelques couloirs plus loin. Je me recale contre le mur.

Il m'a dit 18 heures mais il ne point pas le bout de son nez. J'aurais pu faire plein d'autres missions en ce laps de temps perdu. J'aurais pu chouchouter plus longtemps de petit chien. Ou alors j'aurais pu commencer le ménage dans les salles communes, histoire de me détendre un peu. Mais il n'en est rien.

-Le maître m'a dit qu'il allait rentrer vers 18h15. Tu es en avance.

-Il m'a dit 18 heures...

La servante me regarde en rigolant doucement. Elle regarde la porte, qui s'ouvre à ce même instant mais son regard s'horrifie.

-Maître !

Je tourne la tête instinctivement la voyait presque se jeter sur lui, paniquée. Je reste moi-même abasourdi de le revoir revenir dans cet état. C'est assez rare et c'est déjà arrivé mais cela me surprend toujours autant.
D'un geste singulier, la tête haute il stop la servante qui commençait à gesticuler comme un insecte autour de lui. Il pose ses yeux sur moi et me fait signe de le suivre.
Je reste de marbre, sa tenue remplie de sang. Je ne sais pas si c'est le sien ou non. Cela m'inquiète...

Je commence à entamer le pas à sa suite, nous nous dirigeons à l'opposé du bureau. Il doit me mener à sa chambre pour que je l'aide à se changer. Mais pourquoi moi ?...

En effet, marchant dans la maison, les servantes s'arrêtant ébahi devant lui. Il m'emmène juste sa chambre où il prend soin de fermer derrière nous. Une fois la porte glissante bien fermée, il soupire.

-Êtes-vous blessé ?

Il se tourne, déposant son fourreau taché lui aussi de cette couleur rouge, tirant sur le bordeaux. Il est fatigué, même s'il a quelques traces mal effacés sur son visage.

-Non. Ce sont eux qui sont blessés.

Je me sens soulagé, c'est déjà cela.

-Tu pourrais m'aider à prendre mon bain ? Je n'ai guère envie de travailler ce soir. Mais comme tu es censé être punis.

Je ne pensais que cela faisait de moi son servant. Mais bon, je ne dis rien et j'acquiesce en silence. Il a dû passer une rude journée, surtout s'il nous revient dans cet état.
Je fais glisser la porte menant à sa salle-de-bain privée. Son bain est assez grand, il a de la place pour bien se détendre. J'ouvre le robinet, réglant la température. D'après les dires des servantes sont eaux doit être chaude pour qu'il trouve cela reposant et plaisant.
Une fois que je considère l'eau assez chaude, je laisse couler retournant dans la chambre.

-Il sera bientôt prêt. Tu désires quelques amusements dedans ?

Ses yeux bleus m'interrogent, il arbore soudainement après quelques secondes, un rictus.

-Quel genre d'amusement ?...

Son ton se fait en partie enjôleur et en partie sarcastique. Je me sens soudainement mal a l'aise. Je sais qu'Ayaka s'amuse à mettre des sorte de boulette qui colore et parfum l'eau. Je pensais que lui aussi.

-Rien de spécial, je ne sais pas comment cela s'appelle.

-Dommage, je pensais que tu parlais de toi qui ferais office de jouet.

Mes yeux s'écarquillent, je recule de deux pas plaçant mes bras devant moi comme si l'on venait de m'attaquer de front.
Je ne sais quoi dire, lui commence à rigoler.

-Je plaisante enfin. On appelle cela des bombes de bain. Et non merci, je n'en ai pas besoin.

Je reste perturbé par sa plaisanterie quelques mots auparavant. Comment peut-il être aussi détendu ce soir ? Sûrement après avoir ôter la vie à ces personnes, il doit être dans le mal ? Je me replace correctement, soupirant doucement.

-Tu ne devrais pas arrêter l'eau ?

Je réagis au quart de tour, me tournant rapidement et je pars baisser le robinet pour stopper l'eau. Elle est déjà à un très bon niveau, si je l'aurais laissé encore, l'eau aurait débordée quand il se serait posé dedans.

-Tu sais...

Je sursaute, sentant son souffle dans mon cou. Ne bougeant plus d'un pouce déjà parce que je me retrouve dans un état second. Mon coeur battant a un rythme effréné dans ma poitrine, mes joues s'échauffant doucement.
Mais aussi parce que je ne sais pas sa distance exact et je ne désire pas le blesser.

-C'était une simple plaisanterie. Pas besoin de te mettre dans tous tes états.

Encore une fois son souffle dans ma nuque me fit frissonner. Je viens doucement caresser cette zone sensible alors qu'il se redresse. Il retire son haut, se retrouvant en jean devant moi, dévoilant son torse d'une beauté éblouissante.

-Merci d'avoir préparé le bain. Je te laisse t'enfuir maintenant.

Ses yeux se posent sur moi, encore accroupis devant la baignoire. Il vient de faire le tour et je ne peux lâcher mon regard de sûr sa peau qui parait si douce. Son corps et ses traits si bien dessinés et placés. Je pourrais l'observer durant des heures entières tellement chaque recoin vaut la peine d'être inspecté.

-À demain, Thomas.

Sa voix amusée me ramène à la raison, je vire dans une couleur proche de celle d'une tomate. Je cache mon visage rougit derrière ma main, me relevant et m'enfuyant rapidement. Je n'omets les salutations avant de quitter sa chambre, me collant à sa porte pour essayer de reprendre mon souffle avant de rejoindre ma chambre.
Je ne comprends pas, cela maintenant des mois que chaque petites actions, paroles d'Ayato me fait un effet nouveau dans ce genre de situation. Je ne sais pas quelle conclusion tirer de tout cela, ne comprenant pas vraiment. Je devrais peut-être demander à la maîtresse ou alors à un médecin ? Peut-être sauront-ils...

My Lord - [Thomas X Ayato]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon