Chapitre 21

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Les retrouvailles ont duré deux heures, son compagnon nous a laissé de l'intimité. Elle a beaucoup pleuré, le psychiatre avait raison, je me sens apaisée, en accord avec moi-même.

À mon retour à la maison, j'en ai parlé à Ann, elle m'a dit que c'était la meilleure chose à faire. Pour fêter ça, on a décidé de sortir. Pour une fois, je suis ravie, j'ai besoin de sortir pour me changer les idées. Elle me ramène dans ce bar branché où Hayden m'a emmené. J'espère ne pas le recroiser, c'est encore trop tôt.

Elles m'ont choisi la tenue, un short en jeans, un haut à col bardot marinière . Je finis par ma veste en cuir. J'ai lissé mes cheveux pour l'occasion. Maeva me fait une frange, qui me change le visage et un maquillage des yeux charbonneux. Elles n'arrêtent pas de me dire que je suis trop sexy, je compte bien m'amuser.
On arrive au bar, les regards de certains hommes sont tous tournés vers moi, bien qu'ils soient accompagnés. Je me force à prendre un cocktail alcoolisé, je veux me lâcher, si ça peut m'aider à me sentir plus légère.

Un homme vient m'offrir un deuxième verre, puis un troisième, je me sens détendue. On se déhanche sur la piste, mes yeux s'arrêtent sur un visage qui m'est familier, Hayden. Il est accompagné d'une blonde siliconée de la tête au pied, il m'a déjà remplacé. Je ne me laisse pas abattre, je continue ma danse endiablée.

Je ne me soucie de rien et sors m'aérer quelques minutes. Un homme vient m'aborder, il me trouve très belle, je souris. Je cache ma gêne en trifouillant mes cheveux, mais il me dit que je suis super sexy quand je fais ce geste, je rougis de plus belle. Il me propose un verre.

— Elle n'est pas intéressée.
C'est Hayden.
— Cette beauté peut décider si oui ou non, elle veut un verre. Va voir ailleurs si on y est crétin.

Hayden change de tête, il devient sombre, froid. Il est méconnaissable. Il se rapproche du type qui me drague.

— Tu viens de me traiter de crétin?

Il lui assène coup de poing sur coup de poing, l'homme est tombé à terre en sang.

Des photographes sortent de nulle part et immortalisent le moment. Ils assaillent de photos Hayden et la victime. La police finit par arriver, il passe les menottes à Hayden. Tout va trop vite, les journalistes posent des questions à Hayden. Il ne répond pas, il se laisse embarquer par la voiture de police.
Le policier souhaite entendre ma déposition, je les accompagne jusqu'au poste de police. Je ne comprends pas pourquoi il a été photographié.

J'arrive au commissariat, le policier souhaite m'entendre rapidement. Je raconte ma version des faits, il retranscrit ma déposition et me la fait signer.

— Donc c'est la victime qui a commencé en l'insultant?
— Oui exactement.
— Très bien mademoiselle.

Je feins de ne pas connaître l'agresseur.

— Dites-moi, Monsieur l'agent qui est l'agresseur?
— Le fils du gouverneur Hayden Kemp.

Je tombe de haut, mon visage se décompose. J'ignorais totalement son identité. Je comprends mieux d'où il tient tout cet argent, sa voiture, sa maison, les paparazzis. Son père dirige une société cotée en bourse qui brasse des millions. Je sors du commissariat, déboussolée, je me dirige vers l'arrêt de bus le plus proche. La voiture de Hayden s'arrête, la vitre s'ouvre.

— Je te dépose?
— Non, ça ira, je vais marcher.
— Allez, monte, c'est un quartier malfamé.
— Je vais prendre un taxi.

Il descend de la voiture, son t-shirt est maculé du sang de sa victime.

— On doit parler.
— De quoi? On n'a plus rien à se dire.
— Je te dois des explications.

Je ne suis pas emballée, il me convainc d'écouter ses explications, j'accepte. Je m'adosse à la portière, mais il ne souhaite pas le faire ici. Il me demande de monter dans la voiture. Il aimerait discuter dans un endroit où on ne serait pas traqué par des paparazzi.
J'entre dans la voiture, il démarre en silence.

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