vingt-six

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chapitre vingt-six : ne me laisse pas

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chapitre vingt-six : ne me laisse pas

𝐀𝐧𝐝𝐫𝐞𝐰 𝐁𝐞𝐧 𝐌𝐲𝐞𝐫𝐬

01h45

    Westminster, Massachusetts.

    Melody était silencieuse à côté de moi. Je la regardai discrètement. Elle avait l'air plus mince, plus affaiblie. Elle était blonde à présent et je n'aimais pas particulièrement cela. Ce n'était plus du tout la même femme. Je savais qu'elle avait perdu du poids puisque je l'avais touché la veille. J'avais eu accès à son dos et mes doigts avaient pu mesurer à quel point son corps avait été abimer par ce type.

    Rien qu'à cette pensée, ma haine s'attisa. J'avais tellement envie de soigner ses plaies, les embrasser, lui faire reprendre confiance en elle, mais je ne pouvais pas le faire. Maintenir une distance était atroce. Je la détestais autant que je l'aimais quelque part. Mais je savais que je l'aimais bien plus que je ne voulais l'admettre.

    Elle habitait mes pensées, mes rêves, mes cauchemars, mes fantasmes. Elle était tout à la fois pour moi. Je ne savais pas comment faire pour maintenir le cap en étant dans la même maison qu'elle. Rien que la nuit précédente j'avais été dans sa chambre pour la regarder dormir. Comme toujours elle ne s'était pas réveillée.

    Son corps légèrement plus chaud que le miens contre moi, enroulé dans la couverture, m'empêchait de penser clairement. Je ne pensais qu'à ses douces lèvres que je rêvais d'embrasser de nouveau. Je voulais à tout prix les goûter encore une fois, mais je ne pouvais pas le faire. Si jamais j'avais le malheurs de franchir ce cap je ne savais pas si j'allais réussir à m'arrêter.

    — Tu as mal ? Demandai-je finalement après un moment de silence.

    — De quoi tu parles ? Demanda Melody.

    — Tes cicatrices ? Elles te font mal ?

    — Non.

    Elle ne parla pas plus. Peut-être qu'elle ne voulait pas plus me parler. Peut-être que je la gênais ? M'aimait-elle encore ?

    Bien sûr que oui.

    Peut-être que non.

    La perspective qu'elle ne m'aimait plus me broyait le coeur. Je ne voulais pas que ce soit le cas. Je l'aimais moi. Je voulais... savoir que je n'étais pas le seul à rester ancré dans cette relation. Non, je voulais réellement qu'on souffre à deux.

    Je continuai de la regarder discrètement. Des cernes creusaient le dessous de ses yeux. Elle dormait peu. Faisait-elle des cauchemars ?

    Melody se leva du canapé et je posai mes mains sur ses hanches sans réfléchir à mon geste avant de la faire s'asseoir sur mes genoux. J'avais besoin de son contact. Qui l'aurait cru ? Deux ans et demi avant, à notre rencontre, je haïssais le contact, aujourd'hui je réclamai qu'elle me touche. Parce qu'il n'y avait que contre elle que je me sentais réellement vivant. Je l'avais compris avec Elena.

LÀ OÙ LES CŒURS S'ÉTEIGNENT - TOME DEUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant