C'est sans surprise une nuit agitée à laquelle j'ai eu droit, ressassant plus au moins tous les événements qui m'ont conduite au point où je suis aujourd'hui, les interprétant à présent sous un tout autre jour - toutes ces scènes que j'ai pu prendre pour une timidité affectueuse, finalement que de la gêne, camouflée autant que possible par de la gentillesse et de la prévenance.
Ma décision est prise : je dois partir. Je n'ai plus ma place ici, j'ai suffisamment abusé de leur hospitalité, il est temps de les soulager de ce poids.
Le soleil est bien levé, mais il est encore tôt pour nos travailleurs de la nuit, ils ne devraient pas se réveiller avant quelques heures... Ce qui me laisse suffisamment de temps pour rassembler mes - maigres - affaires et disparaître.
J'ai eu le temps de retourner la chose plusieurs fois dans ma tête... Je préfère ne pas leur faire face en partant. Je serais déjà beaucoup trop gênée... J'ai plus d'égo qu'il n'y paraît, et même si je suis en tort, je ne sais pas si je supporterais d'avoir à leur faire face et m'excuser pour mes abus.
D'ailleurs, il y a de fortes chances pour qu'ils refusent de le reconnaître. Du moins Aguni. Après tout, c'est lui qui m'a offert de rester chez eux, sachant que je n'avais aucun autre plan... Et étant donné que c'est toujours le cas, il pourrait se sentir obligé de me retenir. Je ne lui infligerai pas ça.
Et puis, il y a Suguru... A vrai dire, je me sens assez coupable à son égard. Je venais juste de lui dire que j'étais là pour lui, qu'il pouvait compter sur moi... Et voilà que je me dérobe, que je prends la fuite face à l'adversité. J'ai honte. Mais comment est-ce que je pourrais rester pour lui, et ignorer les deux autres et ce que je leur fais subir ? Ce ne me semblerait pas juste...
Mais parce qu'ils ont été si bons avec moi, je leur dois bien des explications, comme des excuses. Je me prépare donc à écrire trois lettres, à leur attention à chacun...
Est-ce que j'ai déjà écrit une lettre ? Comment est-ce qu'on s'y prend ? J'imagine que je n'ai qu'à écrire les choses comme je les ressens... Ils ne m'en voudront pas pour les ratures, hein ?
« Cher Takeru,
Je voudrais d'abord te remercier. Alors que la décision t'a été imposée, et que tu ne savais rien de moi, tu as accepté de m'accueillir sous ton toit, et ce, avec bien plus d'hospitalité que nécessaire. Tu es parvenu à me mettre à l'aise et à me faire rire, alors que j'étais au plus bas. Tu m'as traitée comme une personne digne d'intérêt et de compliments, chose que, tu l'auras compris, j'ai peu connu dans ma vie.
Alors merci. Merci pour ta gaieté, ta bonne humeur, ton extravagance et ton humour.
Je pense que je te dois aussi des excuses. J'ai essayé de m'immiscer dans ton passé et ta relation avec ton frère, sans y avoir été invitée, sans même avoir idée de ce dont je parlais. J'ai pris ta gentillesse pour un laisser-passer, et j'en ai abusé. Tu as eu raison de te montrer dur avec moi, et je suis désolée de m'être crue légitime à te faire la leçon, et même à t'en vouloir.
Pour autant, je sais que je dépasse sûrement encore les bornes, mais j'aimerais te demander de prendre soin de Suguru pour moi... J'ai un peu le sentiment de le trahir en partant, et même si je me doute qu'il y a beaucoup de choses que j'ignore de vous deux, je sais en revanche qu'il souffre beaucoup de la situation. J'ignore ce qu'il en est de toi... Mais prends-le au moins en considération, s'il-te-plaît. »
Cette lettre n'a pas été facile à écrire, du fait de l'ambivalence de mes sentiments pour Takeru, et mon incapacité à le cerner. Mais j'imagine qu'il mérite bien des remerciements et des excuses, après tout, il m'a hébergée pendant tout ce temps sans me poser de questions. La prochaine lettre ne s'annonce pas plus simple...
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Seconde Chance (Aguni x reader)
FanfictionViolette, 17 ans, se retrouve sans toit et sans le sou. Blessée, elle a désespérément besoin de l'aide de quelqu'un, quand elle rencontre un homme qui semble prêt à lui tendre la main. Elle se retrouve ainsi embarquée dans une colocation - temporair...