CHAPITRE 7

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Charles avait emmené Lison se promener le long d'un cours d'eau qui se terminait en cascade. La vue était magnifique et absorbée par la nature Lison en avait perdu la notion du temps. La dernière fois qu'elle avait était si perdue c'était lorsque les journées étaient rythmées par le travail acharné, ici la sensation était bien plus douce. Aucune pression, une sensation de bien-être, de flottement, la sensation de se sentir hors du temps. La jeune italienne se demanda intérieurement si Charles ressentait la même chose, leurs vies étaient tellement différentes mais elles se recoupaient sur certains points.
Alors qu'elle était perdue dans ses pensées et regardaient l'immensité devant elle, elle trébucha. Charles qui se tenait derrière elle sourit en posant sa main dans le creux de son dos pour l'empêcher de finir à terre.

« Je ne t'ai pas dit, mais je suis très maladroite ! » répondit Lison en se redressant. Elle se retourna et son regard entra en contact avec les yeux bleus océans de Charles. Si le contact physique l'avait d'une part perturbée, le contact visuel l'a fit rougir quasiment immédiatement.

Si Lison était assez réceptive au charme de Charles et que ses réactions la trahissaient, Charles ne montrait aucun signe. Le jeune homme était dans le contrôle constant de ses faits et gestes et maîtrisait parfaitement ses émotions. Pourtant même si cela pouvait déconcerter Lison, Charles peinait à se dévoiler. La simplicité de la jeune femme et son énergie l'avait touché, elle était solaire. A ce moment même de l'été ni l'un ni l'autre ne désiraient se projeter, les deux jeunes adultes souhaitaient vivre l'instant présent et en profiter pleinement.
Ils étaient tous les deux dans une bulle de bonheur, hors du temps, loin de leurs habitudes.

« On rentre ? Le temps se couvre... Et j'ai un peu peur de l'orage. C'est cliché je sais ! Je ne t'autorise pas à te moquer M. Leclerc » déclara timidement Lison en avançant vers le sentier de droite.

Charles sourit en lui attrapant la main et en l'attirant dans l'autre direction « Oui sauf que c'est de l'autre côté le retour ! »
Elle frissonna encore, sous les 28 degrés du ciel qui s'assombrissait. C'est tout ce qu'il voulait savoir, sur ces quelques jours il ne l'a laissait pas indifférente, ça tombait bien il commençait à tomber sous son charme.
Les relations en tant que pilote automobile étaient compliquées, tout d'abord pour les rencontres. Charles chérissait les moments simples et sincères, pourtant dans sa vie rythmée par les voyages et les soirées mondaines cela était plutôt complexe à vrai dire. Aux côtés de Lison il découvrait la simplicité, l'authenticité et il était rassasié par la chaleur humaine qu'elle dégageait.

Le pilote se réjouissait de pouvoir passer quelques semaines à ses côtés, c'était le meilleur moyen de déconnecter et de se couper d'une réalité qui pourtant allait vite le rattraper. Le début de saison avait été rude sur tous les points, les résultats de la monoplace n'étaient pas à la hauteur, la stratégie regorgeait d'erreurs et le pilote n'avait pas fait non plus les meilleurs choix. Il se sentait démuni et pourtant il faisait partie d'une top team comme on les nomme. Ses nuits étaient sombres et il ne cessait de ressasser ces moments d'échec. La rencontre de Lison avait illuminé ses journées, il avait décider de se recentrer sur lui même en début de saison et c'est entre autre pour cette raison qu'il avait mis fin à sa précédente relation. Il devait faire une seconde pause, se reconcentrer et cela l'avait amené à faire une retraite et couper de toute vie sociale au fin fond de l'Italie du sud.

"Nous avons bien fait de vite rebrousser chemin, il commence à pleuvoir & cela s'accentue un peu" annonça Lison installée sur le siège passager du bolide rouge sang. Lorsque Charles augmenta le rythme la brune enfonça doucement ses ongles sur la anse du sac à main qu'elle avait emmené. "Tu y vois encore quelque chose à cette vitesse sous la pluie Charles ?" questionna-t-elle de la façon la plus innocente possible. Un sourire se dessina sur les lèvres du pilote, mais après tout l'avait-il quitté depuis ce début d'après midi ? "Lison, nous sommes actuellement à la vitesse de 80km/h, je respecte les limitations et j'ai aussi l'habitude de rouler à plus de 300Km/h sous des trombes d'eau. Alors respire & détends toi".

Charles posa alors délicatement sa main sur la sienne, il avait compris qu'il en était autorisé. Elle ne l'avait pas repoussé et aussi étrange que cela puisse paraître leur relation était si simple et si douce que ce geste lui paraissait normal. Est ce qu'il y avait une vitesse réglementaire concernant les rencontres humaines ? Est ce qu'il y avait des règles concernant les étapes à suivre ? Est ce que chaque relation se devait d'être catégorisée ? Tant de questions en suspens dans la tête de l'un et l'autre, les idées se bousculaient. Mais ce qu'ils ne s'imaginaient pas, c'est que bien que leurs vies soient radicalement différentes et que leurs expériences passées ne se ressemblaient pas les deux se posaient exactement les mêmes questions.
Autour d'eux, leurs amis étaient en couple d'autres non. Mais cette pression sociale et les dictats de la société les confortaient dans cette idée qu'il était temps de construire leur vie. Charles avait ressenti un soulagement lorsqu'avec Charlotte ils s'étaient séparés, ils n'étaient plus en accord sur la vie, ils se séparaient car ils ne se voyaient plus grandir ensemble comme ils l'avaient fait auparavant alors ils avaient pris cette dure décision.
Pour Lison c'était différent, elle n'avait jamais eu d'histoires sérieuses qui avaient dépassés les 3 mois. La jeune femme n'avait que peu de temps à accorder à ses partenaires et l'admiration qu'elle leur portait diminuait de jour en jour. Elle n'avait jamais ressenti de passion et d'attirance pendant une longue période. Elle se lassait vite, très vite et ses exigences étaient hautes. Il y avait aussi cette peur de se dévoiler, d'accorder sa confiance à un étranger ou au contraire à des personnes qui ne la connaissaient que trop bien.

Il était dix huit heures lorsque la Ferrari arriva à l'entrée de la ruelle de la maison de famille de Lison. La pluie ne cessait de tomber dans un vacarme assourdissant, l'orage arrivait il n'y avait pas le moindre doute. Le pilote avait finit par ôter sa main de celle de Lison, timide elle n'avait pas oser la rattraper mais elle avait tout de même tourné la tête vers lui en lui souriant tout en repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille. Lison n'osa pas sortir de la voiture de suite « Bon, il me semble que c'est le moment fatidique. Je vais devoir aller affronter la pluie et l'orage. Merci Charles c'était une superbe journée, je n'aurai jamais pensé en arrivant ici que ma pause estivale prendrait cette tournure ! C'est plutôt agréable ! »

Alors qu'elle détachait sa ceinture et s'apprêtait à ouvrir la porte de la voiture Charles brisa le silence « Sinon, je te propose de venir manger quelque chose chez moi. On peut accéder à la maison par le garage, pas de pluie, pas d'orage et je te dépose dès qu'il y a une accalmie ? »

La brune marqua une pause de quelques secondes, en guise de réponse elle rattacha sa ceinture avant de continuer « De toute façon je ne peux pas te dire que j'ai quelque chose de prévu ? Là tu saurais que je mens ! ».


***

Et voilà mon chapitre du mercredi :) 

Bon par contre il va falloir que je me remette sérieusement à écrire, car les chapitres en stock commencent à diminuer... 

Un été Italien - Charles Leclerc x Lison CharlierDonde viven las historias. Descúbrelo ahora