𝐋𝐔𝐊𝐀𝐑 - 𝑳𝒂 𝒎𝒆𝒖𝒕𝒆 [MxM]

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Je me précipite vers lui et le vois rigoler. Pourquoi rigole-t-il, alors que je viens de l'envoyer valser à 10 mètres de là ? Comment ai-je pu faire ça ? C'est impossible !

— Quelle force !

— Je suis désolé, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé !

— Moi, je sais, mais je ne vais pas te le dire.

— Et pourquoi ?

— Parce que même si je te le dis, tu ne me croirais pas, alors quand tu voudras bien m'écouter et me croire, là je te dirais tout ce que tu dois savoir.

— Tu es vraiment agaçant, lui dis-je avant de partir en direction d'une autre salle.

Alors que je marche en direction de la salle de mon prochain cours, je le vois qui me suit encore. Cet étudiant est bien le seul à avoir autant de temps libre. Je ne comprends vraiment pas ce qu'il me veut. Je me retourne vers lui, l'arrêtant dans son élan.

— Pourquoi tu me suis ? Tu n'as pas cours ?

— Non.

— Alors rentre chez toi et laisse-moi tranquille !

— Non.

— Mais c'est quoi ton problème ? Je t'ai dit que je n'aime pas les hommes, alors lâche l'affaire !

— Peu importe ce que tu diras, je n'arrêterais pas.

— Pourquoi ?

— Parce qu'à force d'insister, tu finiras par céder et tu finiras par croire tout ce que je dis.

— Mais croire à quoi ? Que nous sommes destinés ? Ce ne sont que des conneries, alors arrête tout ça.

— Je ne parle pas seulement de ça. Mais dis-moi, cette forêt, tu as déjà rêvé d'elle n'est-ce pas ?

— Quoi ?

Je reste sans voix, les yeux écarquillés. Comment sait-il ? Comment peut-il être au courant de quelque chose que moi seul sais ? Je me reprends et feins l'ignorance face à lui.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

— Ou tu fais semblant. La seule chose que je peux te dire, c'est que ces choses sont bien plus réelles que moi devant toi.

Et il s'en va. Comment peut-il me dire ça et partir juste après ? Décidément, il est vraiment quelqu'un de bizarre et de plutôt agaçant.

Je vais enfin en cours et heureusement cette fois, tout se passe pour le mieux. Personne pour me distraire alors tout va bien. À l'heure du déjeuner, tout le monde se regroupe à la cafétéria. L'endroit où l'on peut trouver toutes sortes de personnes, c'est bien ici. Les populaires mangent entre eux et les autres sont divisés en plusieurs catégories, mais moi, je préfère manger seul et en fin de compte, ce n'est pas si mal.

— Comment il s'appelle déjà ?

— Lucas. Il s'appelle Lucas.

— Et tu penses qu'il sera bientôt prêt ? Alpha veut le voir.

— Je ne sais pas, mais je pense qu'il commence à beaucoup réfléchir.

J'entends des gens parler de moi, mais ils ne se trouvent pas aux alentours, comment est-ce possible ?

— Je sais que tu m'entends Lucas. Regardes en face de toi, tout au fond de la salle.

Je lève alors mon regard et l'aperçois me sourire. Il est si loin de moi, comment se fait-il que je puisse aussi bien l'entendre, surtout avec ce brouhaha tout autour de nous.

— Deviens-je fou ? me demandais-je à moi-même.

— Non, tu ne l'es pas, tu es juste différent, tout comme moi.

— Différent ?

— Oui, tu as certaines capacités qui se développent au fur et à mesure, comme une force décuplée et une ouïe plus puissante par exemple.

— Va droit au but.

— Non, je ne te dirais rien maintenant. Je le ferais quand tu seras vraiment prêt à l'entendre.

— Je suis prêt.

— Non. Crois-moi quand tu le seras vraiment, tu le sauras et moi aussi.

Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Je finis rapidement mon plat et sors de cet endroit. Pourquoi j'ai envie de croire ce qu'il me dit et en même temps non ? Ces choses, qui m'arrivent, paraissent irréelles, pourtant, je les ai. Que dois-je faire ? Écouter ce qu'il me dit ou juste l'ignorer en sachant tout de même qu'il n'a pas l'intention de s'éloigner. Une réflexion sur laquelle je dois me pencher pour pouvoir continuer à vivre sans ces questions incessantes, qui me gâche la vie.

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