Saliou Fall
Mboro
Mardi, 09 heuresJe prenais mon petit-déjeuner dans le salon en regardant les actualités. Je suis plutôt matinal aujourd'hui. J'avais des affaires importantes à régler ce matin au bureau qui ne pouvaient attendre.
Je comptais aussi appeler Diama pour m'enquérir de la situation avec notre plan. Depuis qu'elle a rencontré le lieutenant Diop, je n'ai pas encore fait un débriefing avec elle.
J'étais trop occupé à chercher l'autre lieutenant. Maintenant que ceci est fait, je dois me concentrer de nouveau sur les priorités.En dehors de mon travail, récupérer Kany Amadou Diallo est ma préoccupation numéro 1. Malgré le refus de son père de m'accorder sa main, je ne projette pas de lâcher prise. C'est hors de question.
- Tu vas tout nettoyer après avoir fini, lance une voix sévère.
C'est vous-savez-qui.
Pour éviter de nouvelles disputes avec ma mère, je me contente de toujours hocher la tête. Je veux qu'elle se range enfin de mon côté.
- Maman, l'appelé-je alors qu'elle s'apprête à retourner à la cuisine.
Elle me lance un regard impassible.
- Je veux qu'on parle.
- De quoi ?
Son ton est toujours froid mais je ne me laisse pas intimider pour autant. Je sais comment amadouer ma mère. Quand elle s'assoit à côté de moi, je prends mon courage à deux mains.
- Je suis désolé pour tout le tort que je t'ai causé, murmuré-je. Je veux que tu me pardonnes.
Sans se départir de son air impassible, elle croise les deux bras sur son torse.
Je l'observe en silence.
- Je ne pourrais jamais te détester mon fils, finit-elle par reconnaître. Il faut juste que tu sois davantage responsable et mature. Les excuses c'est bien, mais agir en conséquences est de loin la meilleure chose à faire.
Je ne peux m'empêcher de sourire.
- Sama yaye bou niaawoul dra bi ! (Ma jolie maman !), complimenté-je d'un air taquin.
- Bayima lala wakh deh ! (Laisse-moi tranquille !) bougonne-t'elle, la mine boudeuse en me pointant son index.
Je reprends mon sérieux en suspendant mon petit-déjeuner.
- Maman.
- Quoi ?
Je la regarde dans les yeux.
- Je sais que ce que je m'apprête à te dire ne va peut-être pas te plaire mais il faut que tu m'aides.
Elle plisse les yeux, l'air de ne rien saisir.
- Je vais être plus clair, repris-je alors en lui touchant la jambe. Je veux épouser la fille de tonton Khouraïchi.
Elle ouvre de grands yeux. J'enchaîne, sans lui laisser le temps de placer un mot.
- J'aime Kany, ma. C'est elle que je veux t'amener comme belle-fille parce que c'est une femme bien et de bonne famille. Je ne dis pas cela pour te plaire mais c'est le cas. Elle est de loin la fille la plus pieuse que je connaisse.
Ma mère est toujours muette. J'appréhende en silence sa réaction. Allait-elle enfin se ranger de mon côté ?
- Mais . . . On en avait déjà parlé, Saliou. J'ai déjà discuté la dernière fois avec ses parents et leur réponse a été bien claire.
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Gaal gui (Le navire)
RomanceUne aventure tumultueuse sur la mer, de Dakar à Ziguinchor, où se mêlent amour et jalousie. Kany a-t'elle la force nécessaire pour tout surmonter et surtout, résister à son cœur ?