CHAPTER ELEVEN - NV

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Le calme règne dans le carrosse qui nous mène vers la demeure Harrys. Ma demeure désormais. Seul le son des sabots ferrés qui martèlent le sol résonne et couvre ce silence étouffant. Il m'ignore depuis que nous avons quitté la cathédrale, et j'en fais de même, si bien qu'en observant le paysage défiler à travers la fenêtre, mes pensées se dispersent.

C'est au bras de Benett Williams que j'imaginais vivre ce jour si spécial. Longeant le parvis de l'église du quartier, jusqu'à l'autel où le Pasteur Miller aurait proclamé notre lien sacré devant nos proches, ainsi que devant Dieu. Sa bienveillance et sa gentillesse auraient fait de lui un époux respectable, j'en suis certaine.

Si, enfants, nous étions deux amoureux transis, nous avons bien grandi depuis. Et bien que désormais adultes, nous n'aurions probablement développé qu'une belle relation d'amitié, notre mariage reposerait sur l'honnêteté et le respect. Voilà ce dont je me serais satisfaite.

Des images me parviennent et je revois ses cheveux bruns, ses prunelles chocolat et les tâches de rousseurs qui parsèment ses joues, mais je suis tristement rattrapée par la réalité lorsque des yeux gris acier me transpercent. Il daigne enfin poser ses rétines sur moi, mais c'est avec une haine quasi viscérale qu'il s'y attelle.

Je fuis son regard, et me concentre sur notre arrivée dans les jardins du domaine.

Une fois à l'arrêt, il ne m'attend pas et se lève. J'ai le mince espoir de le voir s'arrêter et me tendre la main afin de m'aider à quitter la voiture, mais je comprends très vite, qu'il n'en fera rien. D'un pas pressé, il s'éloigne de moi pour rejoindre la maison.

— Lady Harrys, m'interpelle le valet qui m'offre son aide pour descendre.

Je déglutis lorsque je décèle de la pitié dans le regard du domestique. Je me sens humiliée et pourtant, j'adresse au vieil homme un sourire courtois pour feindre mon désintérêt quant au comportement incorrect de mon époux.

Je pose un pied à terre prudemment et j'aperçois au loin, Mary-Line, la gouvernante du domaine. Mon époux la contourne sans lui accorder d'attention, et je force un sourire de convenance en la voyant s'approcher de moi.

— Bienvenue Lady Harrys, me salue-t-elle poliment. Je note sans mal son embarras face à la fuite du comte.

— Suivez-moi, nous allons vous préparer, lance-t-elle finalement en maintenant mon bras pour me guider vers mon nouveau chez-moi.

— Me préparer à ? l'interrogé-je intriguée.
Nos pas longent l'allée gravillonnée, et le bref silence qui s'ensuit ne présage rien de bon. Lorsque nous arrivons devant l'entrée principale, le regard de Mary-Line se pose sur moi avec tendresse.

— Il est nécessaire que je vous prépare pour la nuit de noce, poursuit-elle.

— La nuit de noce ? Je... Est-ce que... bafouillé-je lorsque la vérité que j'avais occultée jusque là, me frappe de plein fouet.

EMERLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant