Chapitre 10

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A première vue, les œuvres d'art en général, les peintures en particulier, n'ont pas de valeur aux yeux de ceux qui ne s'y connaissent pas. Mais les connaisseurs, eux, ils savent. C'est sans complexe, sans sentiment de supériorité, d'arrogance ou sentiment narcissique que je me qualifie d'une œuvre d'art un merveilleux tableau de peinture voire même un chef d'œuvre. Certains vont dire que je suis narcissique mais j'aime ma personne y compris ce que j'accomplis.

Allongée sur mon lit, j'observe attentivement le plafond blanc qui me fait cogiter. Je pense encore à la fashion week, à tous ces gens qui sont venus, tous ces sourires, ces cris de joie... je n'arrive toujours pas à croire que j'aie pu organiser un évènement aussi énorme. Après un long moment de réflexion, je me redresse.

Je n'ai aucunement envie d'aller au bureau donc je suis devant mon pc en train de répondre à mes dizaines de milliers de mails que j'ai reçu au courant de la semaine. Certains contiennent des remerciements, d'autres des encouragements, des demandes de partenariat et autres. Tout ça me laisse indifférente. Alors que je faisais le tri de ce qui s'est passé je m'aperçois qu'il y a eu quelques problèmes avec les employés avant la fashion week donc il fallait que je prenne certaines décisions.

Au moment où j'allais prendre mon téléphone pour appeler Miley, il se mit à sonner. Je regarde sur l'écran et c'est son numéro qui s'affiche. Sans plus tarder, je décroche.

Elle me fait comprendre qu'elle a eu un problème donc elle ne pourra pas être là au courant de cette semaine. Je la comprends. Elle a beaucoup travaillé. De surcroît, elle doit aussi prendre soin de son époux et de ses deux enfants dont une fille et un garçon.

Après son appel, je reçois celui de Lorie qui voulait s'excuser suite à son comportement. Ça me fait plaisir de savoir qu'elle ait autant grandi. Elle travaille pour moi depuis deux ans. Et, à l'époque, elle n'avait que 19 ans et c'est parti comme ça avec elle.

Après quelques minutes de Scroll sur mon pc et mon téléphone, je décide d'aller faire ma toilette. J'entre dans mon dressing de rêve que je viens de changer juste après m'être lavée.

Je m'habille d'un jogging noir et d'un gros t-shirt blanc. Je compte passer ma journée à la maison donc ça fera l'affaire.

Je descends les marches pour rejoindre le salon. A ma descente, l'une de mes domestiques me fait comprendre que mon déjeuner est déjà prêt. Je m'en vais alors dans la salle à manger pour pouvoir me remplir le ventre.

J'entre dans la pièce, je vois la table bien garnie mais je me sens seule, très seule. Je m'en étais jamais aperçue auparavant sûrement parce je consacre tout mon temps au travail mais je suis solitaire. Je me demande ce que ça fait de manger en compagnie d'une personne que l'on aime. Une personne qui n'est pas de sa famille. Une personne que l'on chérit. Tout ça m'a coupé l'appétit.

La sonnette  retentit. Je me précipite pour aller ouvrir comme si j'attendais quelqu'un. Au moment où j'ai pu traverser la porte de la salle à manger menant au salon, la domestique avait déjà ouvert la porte et a même laissé entrer mes visiteurs. Qui sont Kian dans son pantalon sauté noir qui allonge soigneusement sa silhouette, superposé d'une chemise rose fuchsia et chaussé d'une paire de tennis blanches. Sans oublier son petit sac pour homme de chez Louis Vuitton qu'il tenait dans sa main comme une pochette. Il est juste magnifique.

A côté de lui se tient mon petit frère qui, lui est habillé d'un pantalon en tissu de couleur marron et d'une chemise de couleur beige. Il a accentué son look avec une paire de sandales plates qui mettent ses pieds en valeur.

Je les invite à entrer.

_ C'est comme ça que tu reçois tes invités ? Me demande mon frère

_ Aurais-tu oublié les bonnes manières mon frère Jonathan ? Le répondis-je

_ Oh bon Dieu ! Faites que les deux là arrêtent de se chamailler par pitié.

Jonathan et moi sommes regardés avant d'éclater de rire.

Une pincée de secondes a suffi à ces deux là pour me faire comprendre que je devais les accompagner chez Anthonio Velazquez le styliste attitré de mon père pour la conception des costumes qu'ils vont porter au Gala.

_ J'accepte de vous accompagner si vous acceptez de faire un tour de la ville avec moi juste après. Grogné-je

_ Tout ce que vous désirez madame ! Rétorqua Kian alors que mon frère me dévisage.

C'est avec une humeur morose que je monte dans la nouvelle voiture de Jonathan. Une Mercedes-Benz noire, très bon choix. Heureusement qu'il n'a pas choisi une Ferrari.

Nous roulons dans les rues de New York jusqu'à arriver au showroom d'Anthony où mon frère et Kian font leurs essayages. Je sirote mon café entre-temps en contemplant les voitures qui circulent dans la rue via la baie vitrée qui me donne une belle vue de l'extérieur.

Les va-et-vient des passants m'apportaient une grande satisfaction, sans pour autant savoir le pourquoi. J'y trouvais un grand réconfort. Je me sentais bien en les regardant.

Au fond de moi, je remerciais mon frère et Kian de m'avoir proposé de leurs accompagner à cet endroit si calme qui me procure autant de bien.

_ Iris,tu m'entends ?

La voix rauque de mon meilleur ami me fit sortir de ma rêverie.

Je me retourne puis pose mon regard sur lui. J'ai du mal à le reconnaître dans cette tenue, on dirait son frère jumeau. Il porte un costume bleu marine qui fait ressortir le marron de ses yeux. Le pantalon étant large affine sa silhouette et élargit ses longues jambes. Ses épaules carrées sont parfaitement mises en valeur avec la veste smoking qu'il porte. Le bleu marine lui va bien en plus de faire ressortir son teint mate qu'il a hérité du côté blanc de son père et Africain de sa mère. C'est décidé, je me marierai avec un blanc pour avoir des enfants métis à l'avenir.

_ Dis quelque chose madame ! Rétorque mon ami en ajustant la chemise blache par dessous sa veste.

_ Magnifique ! Si tu n'étais pas un connard doublé d'imbécile, j'allais directement te demander en mariage mais hélas !

_ Fais gaffe à tes mots ma chère Iris. Me menace mon ami

_ On ne menace pas ma sœur devant moi. Tu touches à un seul de ses cheveux, je te tue frère. Le menace mon frère en se attachant les manchettes de sa chemise. Son costume gris lui va à ravir

_ On ne se mêle pas des affaires des grands !

_ Kian, ne me cherche pas.

_ Bon, ça suffit les jeunes. Les coupe Anthony qui, depuis le début est silencieux. C'est un showroom ici et non un champ de bataille.

_ Veuillez leurs excuser Anthony. Ils sont immatures, faut le croire.

Les essayages se poursuivent dans un silence total. Je préfère cette ambiance à celle de tout à l'heure. Mon frère et Kian ont fini par choisir respectivement les costumes noir et bleu marine.

Miss Harper Donde viven las historias. Descúbrelo ahora